𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | Maes

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« Rappelle toi quand c'était carré, on disait que rien pourrait nous séparer »

Je reste un moment sans faire le moindre mouvement. C'est pas possible, il doit faire une blague, pas vrai ? Quand il voit a réaction, une grimace se fraie un passage sur son visage. Il pose sa main sur mon épaule et s'en va, avant que Walid n'arrive.

Je ne sais pas combien de temps j'observe la flaque d'eau qui jonche le sol, mais assez de temps pour que la plupart des gars rentrent, et que Walid n'arrive jusqu'à moi. A ce moment-là, je ne me retiens plus. Je martèle son torse de coups de poings, aussi faibles soient-ils. Il me regarde, incrédule, et s'empare de mes poignets, tandis que des larmes ruissellent sur mes joues.

Walid: Wesh tu m'fais quoi là ?

-Dis moi que t'as pas fait ça Walid, s'te plaît, dis moi que tu m'as pas fait ça..

Walid: Mais de quoi tu parles ? J'reviens et ça y est, c'est l'apocalypse ?

-Quand Nabil est mort, je le vois blêmir, t'étais dans la voiture, n'est-ce pas ?

Walid: Abir..

Je me mets à hurler, de toutes mes forces. La déception est trop grande et je sens mon cœur se déchirer.

-Tu sais qui l'a tué, t'étais même avec lui, et tu m'as rien dit ?!

Walid: Bébé, laisse moi t'expliquer-

-NON. Y a plus de bébé, y a plus rien. Tu m'as écouté pleurer, tu m'as consolé, t'étais là, j'me suis lamentée, tu savais qu'il me manquait, et tu m'as rien dit ? Mais t'es quel genre de monstre en fait ?

Lorsque je plante mon regard dans le sien, j'y vois du regret et de la peur. Mais c'est trop tard pour ça. J'étouffe un sanglot dans mes mains, et essaie de me reprendre un minimum. Mais je crois que c'est vraiment la plus grande trahison que j'ai jamais vécu, mon frère et Amina à côté, c'était rien du tout.

-Pourquoi t'as fait ça ?

Walid: Je savais qu'il devait de l'argent à mon pote, mais je savais pas qu'en montant dans cette voiture il allait mourir !

-Mais t'es rien venu me dire ! J'en avais besoin, j'étais au plus mal, et toi qu'est-ce que t'as fait ?

Walid: Mais j'allais te perdre bordel de merde !

C'est à ce moment -là que j'ai une prise de conscience. Je le fixe, les yeux remplis d'effroi.

-T'as profité de mon mal-être pour te rapprocher de moi ou je rêve ?

On se regarde dans le blanc des yeux mais il ne répond pas. J'ai l'impression que je vais exploser.

-Putain mais c'est un cauchemar ou quoi ?

Je le contourne sans un mot de plus mais il m'attrape le poignet.

Walid: Abir, me fait pas ça..nous fait pas ça s'il-te plait.

-Tout ça, c'est de ta faute. Sache-le.

Walid: J'te jure que j'voulais de te le dire !

-Mais tu l'as pas fait. C'est pour ça que nous deux, c'est terminé. Je veux plus jamais te revoir.

Il me relâche et j'en profite pour m'enfuir. Les larmes continuent de couler silencieusement sur mes joues. Lorsque j'arrive à l'appartement, tout est plongé dans le noir, mon père est déjà parti se coucher et Samir n'est pas encore rentré, comme d'habitude.