𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | Maes

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« Elle est djomb, tout l'monde veut la gérer »

-Tu m'rappelles pourquoi on est là déjà ?

Je m'arrête de marcher et croise les bras sur ma poitrine. Amina râle une nouvelle fois et se retourne vers moi, l'air exaspéré.

C'est pas ma faute aussi, elle m'a fait sortir en panique et me traîne je sais pas où.

Amina: Tu m'écoutes pas quand j'te parle au téléphone ou quoi ?

-Bah ça dépend, tu me l'as dit quand ?

Amina: Pas plus tard qu'hier.

-Ah, bah j'faisais mes ongles.

Elle fronce les sourcils et je la vois me détailler.

Amina: T'as pas de vernis là, imbécile.

Mon visage se renfrogne fortement et je me mets inconsciemment à taper du pied.

-J'ai raté. J'en ai foutu partout sur le canapé.

Elle éclate de rire, surement en train d'imaginer la scène dans sa tête. J'aurais ri aussi si ça avais pas été moi.

-Arrête de rigoler orh, mon frère il est rentré il m'a dé-mon-té, j'me suis fait étouffer avec un coussin, j'assumais grave pas. Bref, ça répond pas à ma question, on va où, éclaire ma lanterne.

Amina: Y a match au city aujourd'hui.

Mes épaules s'affaissent. J'ai arrêté mes épisodes de Desperate Housewives pour cette merde ?

-Tu rigoles là ? Vas-y j'rentre chez moi. Flemme de voir leur tête de cons.

Alors que je me retourne, elle saisit mon poignet et me fait sa fameuse moue suppliante. Très convaincante d'ailleurs.

Amina: Non, s'te plait Abir, j'sais que t'aime pas ça, mais j'voulais y aller avec ma copine et t'es ma seule copine donc s'te plait, viens avec moii !

Je pousse un râle soulé, mais finis par prendre la direction du city, ce qui la fait sourire. Elle m'embrasse la joue et me remercie, en me disant qu'elle me ramènera des gâteaux demain. Oui bah y a intérêt.

On arrive au city stade des Beaudottes, où des gars jouent au foot, pendant que d'autres sont avec des fumigènes autour. Y a beaucoup de cris donc ça m'énerve encore plus qu'avant de venir.

-C'est qui contre qui ?

Amina: De c'que j'ai compris, c'est les Beaudottes contre Epinay.

-Ah. Tu sais si y a Nabil ?

Amina: Ouais, regarde, il est là-bas.

Elle me le pointe du doigt alors on se faufile jusqu'à lui. J'ai bien cru que j'allais en gifler un qui voulait pas bouger avec son fumigène de merde là.

Nabil: Bah, qu'est-ce que vous faites là ?

-Demande lui, elle m'a traîné ici.

Amina: Arrête de râler toi, t''aurais passé ta soirée devant Desperate Housewives sinon.

-Et alors ? Ça devenait grave intéressant en plus.

Amina: Ouais, c'est ça.

Nabil se décale pour nous laisser une place devant lui. On a une meilleure vue sur le terrain comme ça.