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« Écoute pleurer mon cœur, ressens-tu ma douleur ? »

-Nan mais dites moi qu'je rêve !

Amina se relève précipitamment, en essayant de se couvrir. C'est ridicule, vu le nombre de fois où elle s'est triballé comme ça dans sa chambre, pendant que j'y étais. Mon frère, lui, reste immobile. Comme s'il attendait qu'on est finit cette scène ridicule avant de réagir.

Amina: Abir ! Je peux tout t'expliquer !

Je la remballe d'un geste de la main.

-Pas la peine, j'ai tout compris.

Je claque la porte derrière moi et vais m'enfermer dans ma chambre. Je m'affale sur mon lit en soupirant. Je sais même pas quoi penser de tout ça en vérité. Le seul truc qui est sûr, c'est que ça m'aurait limite pas dérangé s'ils m'avaient tout dit dès le début, mais là ils me l'ont caché. Mon frère et ma meilleure amie. Je peux donc me fier à personne en fin de compte.

La porte d'entrée claque et j'entends des pas lourds dans le couloir. Ma porte s'ouvre et mon frère s'affale à côté de moi. On ne dit rien pendant plusieurs minutes, avant que je n'ouvre la bouche.

-Depuis quand ?

Samir: Quelques mois, j'sais pas trop.

Je me redresse et le regarde, complètement choquée.

-Pourquoi tu me l'a pas dit ?

Samir: Elle voulait pas.

-Pourquoi ?

Samir: Elle avait peur de ta réaction.

-Ah. Mais c'est du sérieux.

Il pose son regard blasé sur moi.

Samir: T'es sérieuse là ? Tu crois pas que j'aurais juste tiré mon coup et que j'me serais barré si ça avait pas été sérieux ?

-Ah parce que vous l'avez jamais fait ?

Samir: Bah non.

-Hum, vous étiez bien partis pour quand j'suis arrivée pourtant.

Samir: Ouais mais ça c'est que dalle, elle s'amuse à m'chauffer parce qu'elle sait que j'vais rien faire si elle est pas d'accord donc ma réaction, ça la fait marrer. J'ai la baise facile mais j'suis pas un violeur. Et puis bah, elle veut attendre le mariage. J'respecte ça.

-Encore heureux. Mais attends, tu vas m'dire qu'elle l'a jamais fait ça veut dire ?

Samir: C'est ta pote ou pas ?

-Bah oui, mais on parle pas de ça genre.

Samir: Mouais.

-J'suis quand même déçue que tu m'aies rien dit.

Samir: Bah j'la respecte wesh.

-Et moi j'suis une merde, c'est ça ?

Samir: Totalement.

-Ok, et bah tu sais quoi ? Je le force à se lever et le pousse vers la porte de ma chambre. Demain, j'ai rendez-vous au resto avec Walid, et tu vas rien dire, et tu vas rien faire !

Je lui claque la porte au nez avant qu'il n'ait eu le temps de réagir. Il cogne sur la porte en criant pendant quelques minutes puis s'arrête. J'entends ses pas s'éloigner, le faisant soupirer. Enfin.

————

Lendemain.

Il est presque 19h et je suis toujours pas prête. J'ai rendez-vous à 20h à une resto près de là où je travaille, et je vais devoir y aller en Uber. Je choisis une robe moulante noire.

C'est vraiment un effort énorme pour moi, mais j'avais envie de le faire

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C'est vraiment un effort énorme pour moi, mais j'avais envie de le faire. Autant être jolie, au cas ou. Il verra ce qu'il rate si ça tourne mal.

Je vais prendre une douche et l'enfile rapidement. Je soupire en sortant mon gloss. Je le regarde et le range dans ma trousse à maquillage. Je veux bien faire un effort mais faut pas abuser quand même. C'est soit ma tête telle qu'elle est, soit rien du tout. Je laisse mes cheveux lâchés et mets des talons noirs vernis.

En sortant de la chambre, je fais attention à ne pas croiser mon frère, qui m'empêcherait de sortir. Mon père dort devant la télé, mais la voie est libre. Je risque pas de croiser les TDM en plus, vu que je sais que quand il y a match, ils vont le regarder au Grec d'à côté.

J'embrasse le front de mon père et m'éclipse vite. Mon Uber arrive deux minutes après que je sois descendue et prend la route, direction le restaurant. 

Lorsque j'arrive, je demande une table pour deux, en attendant que Walid arrive.

Puis, le temps passe. 20 minutes, une heure, deux heures. Un serveur vient régulièrement à la table pour me proposer un peu d'eau, avec un léger air de pitié dans les yeux. C'est tout bonnement insupportable.

Je soupire et appelle un Uber. Je pars attendre devant le restaurant qu'il arrive, ce qu'il fait, une dizaine de minutes plus tard. Je suis frustrée de m'être habillée comme ça pour rien, mais surtout blessée qu'il ne soit pas venu.

Le Uber arrive, et j'ouvre la portière. Seulement au même moment, une voiture se gare précipitamment, et Walid en sort. Il me regarde, l'air paniqué. Je secoue la tête en fermant les yeux et monte dans la voiture.

-Vous pouvez y aller.

Le chauffeur hoche la tête et démarre, dans le silence.

Mon dieu, quelle soirée de merde.

« J't'ai volé ton honneur, quand j'y pense je pète des câbles »

𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | MaesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant