« Oh la la la, j'suis dingue de toi »
?: C'est bon Abir, tu peux rentrer chez toi.
Je hoche la tête et vais directement dans le vestiaire. Ce soir, Amina ne travaille pas, je suis donc toute seule. Je soupire et me rhabille, puis me dépêche de partir. J'ai même pas envie de manger, dormir me suffit.
J'arrive rapidement à mon bâtiment, où se tiennent, comme toujours, les teneurs de murs. Je rabats la capuche de mon sweat sur ma tête et entre rapidement. Je ne fais pas attention à eux et monte à mon étage en silence.
Depuis qu'on s'est embrassé, j'évite Walid comme la peste. Maintenant, je n'oublie jamais de regarder dans le judas avant d'ouvrir la porte à qui que ce soit. Il est déjà venu plusieurs fois, m'a appelé, envoyé des messages, mais j'ai fait la morte. En vérité, je sais pas pourquoi je l'ai laissé m'embrasser. C'était une erreur.
Je ne veux pas me mettre en couple avec lui, je suis bien toute seule. Qui a besoin des hommes de toute façon ?
Je vais directement dormir, après avoir vérifié que mon père était bien dans son lit et non sur le canapé ou dans son fauteuil.
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Mon réveil sonne, ce qui me fait grogner. Il est peut-être onze heures, mais j'ai la tête dans l'cul. J'ai passé la moitié de ma nuit à me retourner dans tous les sens dans mon lut, afin d'échapper à la chaleur, mais impossible. Faut vraiment qu'on rachète des ventilateurs. Je sais pas comment mon père a fait pour réussir à dormir, mais je l'entendais carrément ronfler. Pas croyable. J'ai même entendu Samir rentrer, vers quatre heures du matin ! J'étais à deux doigts de me lever pour aller l'engueuler, mais la flemme a pris le dessus, considérablement.
J'enfile une tenue au hasard, et prends le bus pour me rendre au restaurant. Comme c'est les vacances et que je n'ai plus cours, mes horaires ont changé. Hier soir j'ai fait des heures supp', pour pouvoir payer une dette qu'on avait depuis un bail.
Je me retrouve seule avec le gars qui crush sur Amina depuis des siècles, vu que celle-ci est en vacances. Elle revient dans deux semaines et j'ai vraiment hâte. J'ai tellement rien à faire que le fait qu'elle me traîne en soirée et m'emmène partout, me manque. Je sais pas si vous vous rendez compte de la gravité de la situation.
Il y a pas mal de clients qui arrivent en masse, quand on ouvre à 11h30. Je vagabonde entre l'intérieur et la terrasse, pour installer les gens, prendre les commandes et quelques fois, servir les plats.
J'installe une famille et reviens à l'entrée du resto. Je pousse un hoquet de stupeur en voyant que Walid se tient devant moi, un grand sourire sur les lèvres, les mains dans les poches. Je m'approche rapidement de lui, les sourcils froncés.
-Putain mais qu'est-ce que tu fais là ?!
Walid: J'suis passé chez toi, ton père était là et il m'a dit que tu bossais. Donc j'suis là.
-T'es là pour manger ?
Walid: Tu sais bien que non.
-Alors bouge, j'ai des clients qui attendent là.
Walid: C'est hors de question. T'as passé toute la semaine à me fuir, tu crois vraiment que j'vais partir alors que t'es devant moi ?
Mon patron va vraiment me tuer s'il me voit discuter avec Walid. On est complètement débordés.
-C'est pas le moment/ Tu vois pas que j'bosse là ?!
Walid: T'as une pause quand ?
?: Non mais c'est une blague ?! Abir, j'te paye pas pour faire la causette avec clients ! Tu vois pas qu'on manque de personnel ?!
Je lui adresse mon plus beau faux sourire.
-Si, je sais. Ce monsieur demandait seulement un renseignement, il s'en allait.
Je fais les gros yeux à Walid, qui soupire et s'en va. Je me remets au travail, mais m'arrête un instant pur envoyer un message au rappeur, lui indiquant que j'ai une pause dans dix minutes. Je remets mon portable dans ma poche, et entend une vibration, signalant un nouveau message. Je ne regarde pas et vais prendre des commandes.
Une de mes collègues prend ma place et je pars boire, avant de sortir par la porte de derrière, où j'ai donné rendez-vous à Walid.
Il est sur son portable quand j'arrive, mais relève la tête et le range quand il me voit.
-Bon. J'ai que quinze minutes. Donc, dis moi ce que t'as à me dire.
Walid: Ok, j'veux savoir pourquoi tu m'évites ?
-T'embrasser était une erreur.
Il hausse les sourcils, comme s'il s'attendait à tout sauf à ça. Bah en même temps, si t'embrasses une fille et qu'elle te fuit après, c'est pas parce qu'elle veut se mettre avec toi hein.
Walid: T'es sérieuse ?
-Oui. Pourquoi ? Tu trouves pas que c'était une erreur toi ?
Walid: Non ! j'te signale que JE t'ai embrassé. Je savais ce que je faisais.
-Pas moi ! J'ai réagis sous l'impulsion.
Ses épaules s'affaissent et son visage devient neutre.
Walid: Ça veut dire que tu m'apprécies pas ne serait-ce qu'un peu ?
-Je ne sais pas où j'en suis, d'accord ? Je ne veux pas être en couple avec qui que ce soit, je suis bien toute seule. Alors pars dans l'optique que j'veux rien de plus que de l'amitié avec toi.
Walid: Ouais, ok.
Il n'attend pas plus longtemps et s'en va, sans se retourner.
Je soupire, roule des yeux et rentre dans le restaurant. Je me persuade que c'est rien, et qu'on est toujours amis, mais une petite part de moi regrette amèrement ce que je viens de faire.
« Please, don't break my heart »
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𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | Maes
FanfictionJe ne t'ai jamais menti en te disant « je t'aime ». 𝐀𝐛𝐢𝐫 𝐱 𝐖𝐚𝐥𝐢𝐝