« J'suis tout terrain comme pick-up, j'veux rentrer dans ton p'tit cœur »
3 mois plus tard.
Après cette longue journée, je range enfin mon ordinateur dans mon sac et m'empresse de quitter l'amphi.
Aujourd'hui Walid ne vient pas me chercher, alors je dois rentrer seule. Il a encore une séance en studio, en prévision de l'album qui devrait bientôt sortir. Il m'a dit que je serai la première à l'écouter et j'y compte bien.
Le bus arrive très rapidement, et je sors mes écouteurs, le temps d'arriver aux Beaudottes. Je descends du bus, les mains dans les poches, tandis que ma bouche fait ressortir de l'air froid.
Bizarrement, le froid n'empêche pas les gars de traîner dehors, tous regroupés. Alors que je passe près d'eux, j'entends un sifflement ressortir du lot.
Je fronce les sourcils et m'arrête. Il est hors de question que je joue la petite fille obéissante. Au début, j'étais pas sure qu'il m'était destiné, mais en voyant qu'il n'y avait personne d'autre que le groupe de gars et moi dehors, et que l'un d'entre eux me fixait en souriant bizarrement, je n'ai plus eu aucun doute.
?: Eh mademoiselle t'es grave bonne !
Étant donné que j'avais une grosse doudoune, ainsi que ma capuche sur la tête, et qu'en plus il fait nuit noire, sa phrase n'avait aucun sens.
?: Wesh Samy t'es malade ou quoi ? C'est l'bord à Walid.
Samy: Et alors ? C'est pas ma faute si j'ai envie d'baiser sa meuf.
-Euh, sa meuf elle t'entend gros bouffon.
Il s'approche de moi, les sourcils froncés, alors que ses potes rigolent derrière.
Samy: Répète ?
-En plus de ressembler à rien t'es sourd ?
Samy: Racli ou pas, j'vais te casser la gueule, on verra qui ressemblera à rien.
-Même quand t'as pas la tête défoncée on dirait qu'on t'a marché dessus, c'est mieux que tu ferme ta gueule.
Il commence à lever sa main pour me mettre une gifle mais une main que je reconnais plutôt bien, s'interpose. Je tourne la tête pour voir Walid, qui a les sourcils froncés et la mâchoire contractée.
Walid: Tu crois que tu lèves la main sur qui là exactement ?
Samy: Sur ta pute, elle fait trop la folle avec-
Walid lui saute dessus, et s'en suit une bagarre ridicule, bien qu'impressionnante. J'avais encore jamais vu Walid se battre, surtout pour moi, enfin je crois. Et je dois avouer que c'est assez surprenant. Samy, comme je l'avais prédit, se fait exploser, et personne ne vient l'aider. Je crois qu'ils ont tous un peu peur de mon copain, et je dois avouer que je sais pas si c'est positif ou négatif.
Walid se relève, la bouche en sang, alors que Samy reste étalé par terre, incapable de bouger. Il me prend la main et nous partons, en direction de mon immeuble.
-J'dois avouer que tu m'as impressionné.
Walid: La ferme Abir.
Je m'arrête, le faisant s'arrêter aussi, et hausse les sourcils.
-Pardon ?
Walid: J'suis sur que j'me suis déboîté la main à cause de tes conneries.
-Je répète, j'te demande pardon ?
Walid: Si t'étais pas habillée comme ça aussi, rien de tout ça serait arrivé.
Je m'éloigne encore plus de lui, totalement sous le choc.
-J'espère que tu rigoles là.
Walid: J'ai l'air de rire ?
-J'suis en jogging là, y a rien de,provocant du tout. Et puis même, c'est pas ma faute si ton pote sait pas rester en place quand il voit une femme passer. En fait tu sais quoi, j'ai même plus envie de te voir. tu m'as soulé.
Je pars seule, et il n'essaie même pas de me retenir. Non mais je rêve.
J'arrive chez moi et claque la porte en soufflant. Mon père n'est pas là, alors j'en profite pour lancer des coups de poing dans le vide. Peut-être que ça me calmera.
La lumière du salon s'allume et je sursaute. Mon frère me fixe, les sourcils haussés, en train de manger des céréales.
-Putain mais t'es malade ! J'ai cru que j'allais faire un arrêt cardiaque.
Samir: C'est plutôt à toi qu'il faut poser la question. Tu frappes Casper ou quoi ?
-Et toi t'es là, tu m'observes dans le noir comme un psychopathe.
On se fixe dans le blanc des yeux quelques secondes, avant qu'il ne se remette à manger, et que je en file dans ma chambre sans un mot de plus.
Je m'affale sur mon lit en soupirant, espérant que cette soirée disparaisse de ma mémoire.
« Pour toi j'fais du biff toute l'année »
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𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | Maes
FanfictionJe ne t'ai jamais menti en te disant « je t'aime ». 𝐀𝐛𝐢𝐫 𝐱 𝐖𝐚𝐥𝐢𝐝