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« Et oublions qu'on est tous les deux lassés, que les larmes ont trop coulées »

?: Abir, je me vois dans l'obligation de te virer, je suis désolé.

À ce moment là, j'ai l'impression de me prendre un immeuble sur la tête. C'est impossible.

-Quoi ? Mais pourquoi ?

?: Les incidents à répétions, c'est intolérable ici, j'ai déjà été trop gentil.

-Mais de quoi vous parlez ?

?: Les 17 commandes en retard de la semaine dernière, le fait que tu aies vidé tout le bar, brisé tous les verres et j'en passe. J'écarquille les yeux.

-Mais j'ai jamais fait ça ! Qui vous a dit ça ?!

?: Amina, elle s'est sentie dans l'obligation de m'en parler. Je sais qu'un ami à toi est décédé il n'y a pas si longtemps que ça, mais ce n'est pas une raison pour te venger sur mon restaurant.

-Mais puisque je vous dit que je n'ai rien fait ! Amina vous a menti.

?: Vous êtes meilleures amies non ? Elle n'aurait pas menti dans la logique des choses. Et puis il y a les caméras de surveillance. Je me lève, complètement dépassée par les événements.

-C'est bon, puisque vous ne voulez rien entendre, je m'en vais.

Je n'attends pas mon reste et quitte l'établissement, non sans croiser Amina au passage. Je m'arrête et la fixe, sans émotion.

-Pourquoi tu fais ça ? Elle me lance un regard noir.

Amina: Je sais que tu veux nous séparer, ton frère et moi, parce que tu n'approuve pas notre relation. Te faire virer, c'est juste une manière de te montrer à qui tu te frottes.

-T'es complètement tarée ma pauvre. J'ai rien contre vous, j'm'en fous.

Je sors et vais attendre le bus, ma musique dans les oreilles pour décompresser. J'en reviens toujours pas.

————

Quand je franchis la porte de chez moi, je vais directement m'affaler sur le canapé, où mon frère se trouve déjà.

Samir: Alors ?

-On m'a viré.Il se redresse, les sourcils froncés.

Samir: T'as fait quoi ?

-Rien, justement. Tout ça à cause de ta folle de copine là.

Samir: Comment ça ?

-Elle a raconté je sais pas quoi à notre patron et il m'a viré. Du coup j'compte sur toi pour aider papa avec les factures en attendant que je retrouve du boulot. Avec de l'argent propre de préférence. Il lève les yeux au ciel et me tape l'arrière de la tête.

-Eh !

Samir: Le fait de pas avoir de travail ça te rend encore plus chiante. C'est mieux quand tu fermes ta gueule.

Je le fixe avec dédain. C'est lui qui parle ? Je croise les bras sur ma poitrine et fais la moue.

Samir: Abir. Abir ? Abir ! Bon ok, j'te dis pas cque j'dois te dire alors.Je me tourne rapidement vers lui.

-Je t'écoute.

Samir: Bah non, trop tard.Je le secoue dans tous les sens.

-Dis moi !

Samir: Ok, c'est bon, vas-y lâches moi là !

Je m'exécute. Il soupire en me lançant un regard froid. Bah fallait pas commencer aussi.

Samir: Vas au parc à côté de la cité.Je fronce les sourcils.

-Pourquoi ?

Samir: Vas-y et tu verras orh. J'suis déjà bien gentil de t'l'avoir dit.

-J'y vais comme ça ? Je désigne ma tenue. Un jogging, évidemment.

Samir: Mais oui, on s'en fout, c'est pas la Fashion Week.

-Ok, ok.

Je me lève et l'embrasse vite fait sur la joue avant de me barrer en courant. Je prends mes clés et m'en vais.

Je croise les TDM en descendant, mais ils sont tous occupés à rouler leurs joints pour remarquer ma présence, tant mieux.

J'arrive vite au parc, mais je sais pas où je dois aller. Je continue d'avancer en me demandant ce que je fais là, puis tombe sur Walid, un bouquet de roses rouges dans la main.

C'est vraiment cliché putain. Mais je peux pas m'empêcher de sourire.

Je m'approche de lui en essayant de contrôler l'étirement de mes lèvres, et m'arrête devant lui.

-T'es romantique toi maintenant ?

Walid: T'habitue pas non plus. Juste j'voulais essayer de faire les choses bien pour une fois.

Il me rend le bouquet, que je saisis. Je lui embrasse la joue et le remercie, tout sourire.

-Pourquoi le parc ?

Walid: Bah, fallait pas que tu m'vois avec ça à la main, ça aurait empiré la situation alors vu que tu passes pas par là pour rentrer chez toi..

-Comment tu pouvais être sûr que ça aurait empiré ? Il me jette un regard blasé.

Walid: Tu vas m'dire que t'aurais bien réagis si j'avais été donné ça à une autre meuf que toi ? Je fais une légère grimace et secoue la tête de gauche à droite.

-Ouais bon, j'ai rien dit. Mais j'suis quand même surprise que mon frère t'aies aidé.

Walid: Moi aussi, j'étais surpris. Tout ça pour te dire que j'suis vraiment désolé de c'qui s'est passé, je sais pas pourquoi j'ai fait ça. Le pire c'est que j'avais grave hâte à notre rendez-vous. Tu veux bien qu'on oublie ? Je soupire mais hoche la tête en souriant.

-J'veux plus que tu me fasses ça par contre, on est clair ? Il se penche un peu plus vers moi.

Walid: Complètement clair.

Il écrase ses lèvres sur les miennes et agrippe les hanches. Le bouquet tombe au sol et j'accroche mes mains à sa nuque.

On n'a pas l'air cons tous les deux. Deux cas-soc' en survet' qui se mangent la bouche. Très classe tout ça.

« Tu m'avais dans la peau mais je ne faisais que l'effleurer de la paume et mes désirs m'ont dévasté l'âme »




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𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | MaesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant