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"Parle moi de vrais trucs, épargne moi tes histoires"

1 mois plus tard.

Dès que je me réveille, je saute sur mes pieds et me dépêche d'aller dans la chambre de mon frère. Il est rentré tard donc je sais qu'il dort en ce moment.

Y'a peut-être..deux semaines, on a reparlé du fait qu'il ait "basculé" on va dire, et j'sais pas, au final je m'en fou. Le jour où il se fera coffrer, j'espère juste que mon père sera pas là pour voir ça, ça le briserait je le sais.

J'ouvre doucement la porte de la chambre et constate qu'il fait noir. Génial.

Je saute sur le lit et par la même occasion sur lui, ce qui le fait grogner.

-Bon anniversaire ! Bon anniversaire ! Bon anniversaire !

Samir: C'est bon ta gueule..

Je lui embrasse la joue avant d'aller ouvrir les volets.

J'ai toujours adoré les anniversaires, l'ambiance et tout, franchement y'a pas mieux. Et même si c'est pas le mien, ni moi qui ouvre les cadeaux, c'est toujours super à préparer, et 'suis la première à vouloir tout organiser. C'est c'que j'ai d'ailleurs fait pour aujourd'hui, mais ça, il le sait pas. Et j'espère que rien ne cramera mon plan suprême.

-Aller lève-toi imbécile, c'est ton jour aujourd'hui.

Il soupire et s'étire, toujours les yeux fermés.

Samir: Mmh, il est quelle heure là ?

-10h à peu près j'crois.

Smair: Baba est là ?

-Bien sur, tu devrais aller dans la cuisine d'ailleurs.

Il baille mais se lève en passant sa main dans ses cheveux et marche jusqu'à la cuisine tandis que je le suis de près.

Mon père est assis dans la cuisine avec son café. En face de lui, se trouve une petite assiette avec un muffin aux pépites de chocolat, une bougie posée dessus.

Baba: J'ai pas eu le temps d'acheter un gâteau désolé..joyeux anniversaire mon fils !

Je fais la moue en souriant, il est vraiment trop mignon.

J'aperçois du coin de l'œil Samir sourire et il s'approche de mon père pour le prendre dans ses bras.

Samir: T'inquiète pas, c'est très bien comme ça baba.

Je vais les prendre tous les deux dans mes bras, toujours un sourire sur les lèvres.

Je profite de ces moments parce qu'ils sont précieux, on sait pas de quoi est fait demain, et comme j'ai pu le constater, tout peut s'arrêter du jour au lendemain sans qu'on y soit préparé.

Samir s'assoit ensuite et souffle sur sa bougie pendant que mon père prend une petite photo. Je m'assois à mon tour à table et me contente de sourire.

Samir: T'as quoi à sourire comme ça ?

-J'aime trop quand y'a un anniversaire.

Samir: Ça on sait, ça fait 22 piges que t'es là, on a eu le temps de comprendre que t'étais complètement folle.

Je fronce les sourcils et lui donne un coup de pied sous la table.

Samir: Sale..

Il regarde par dessus mon épaule et je fais de même, mon père se dirige vers la salle de bain.

Samir: Salope.

-Eh !

Samir: Ta gueule. On fait quoi du coup aujourd'hui ?

Je lui lance un scarface, non mais oh.

-Qui t'as dit que j'avais prévu des trucs pour toi aujourd'hui ?

Samir: T'as toujours fait ça, j'compte même plus depuis combien de temps tu l'fais.

-J'suis trop prévisible ?

Samir: Un peu. Mais vas-y j'kiffe trop moi.

-Tant mieux, mais cette fois, on va aller manger avec Nabil, et j'voulais aller au cinéma ce soir. Ça te dis ?

Samir: Ouais, ok. On décale à quelle heure ?

-Vers 12h. Ca te laisse le temps d'arranger ta gueule comme ça.

Il me lance une miette de muffin, mais elle a atterrit direct dans ma bouche. Trop prévisible.

-Merci, c'était délicieux.

Je me lève pendant qu'il rage et vais m'habiller.

Pour une fois, je fais un effort, je m'habille un peu mieux que d'habitude, c'est-à-dire un jean bleu foncé, un haut noir et une veste de tailleur jaune clair. Tout ça, accompagnés d'une paire de Superstars blanches.

J'appelle Amina, pour vérifier que toutes mes directives ont été comprises, et on fait un petit récapitulatif. Comme on est samedi, mon père doit partir chez ma tante pour l'après-midi, ça nous laissera un bon champ libre.

Pour tout préparer, j'ai donc réquisitionné Amina et Walid, parce que comme Nabil sera avec nous, j'ai pensé directement à Walid puisque je suis pas proche de grand monde à la cité sinon. J'suis pas super proche de Walid non plus, mais disons qu'on se supporte, et puis vu qu'il est proche de Samir, c'est plus facile.

Vers midi, comme prévu, on prend la voiture de Samir et allons chercher Nabil chez lui. Il nous attend devant chez lui, ses écouteurs sur les oreilles. En nous voyant, il monte sur la banquette arrière.

Nabil: Bon anniversaire khoya !

Samir: Cimer la miff.

Ils se tchèkent rapidement et Nabil me met une tape derrière la tête.

-Eh !

Nabil: Wesh p'tite tête.

-Arrête de m'appeler comme ça orh.

Samir: Bref, on va où ?

Nabil: J'ai envie d'un bon grec sa mère là.

-T'as toujours envie d'un grec de toute façon.

Nabil: Et ? J'saute sur l'occasion.

Samir: On voit ça t'inquiète. Bon, va pour un grec alors.

« Une vida compliquée, j'voulais des gros lovés, des billets colorés tout en vert »

𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | MaesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant