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Les grands dangers sont au-dedans de nous, Victor Hugo


Malgré l'alcool qu'Illéa avait absorbé, elle se rendit très vite compte du danger. Elle se leva en vitesse, marcha aussi vite qu'elle put et se retrouva devant lui. Il marmonnait dans sa barbe des choses incompréhensibles. Elle lui prit rapidement la main tout en essayant de voir son visage. Elle faillit relâcher sa prise lorsqu'elle vit que ce n'était personne d'autre que le mec du cours de philo. La colère qui s'était calmée en elle refit rapidement surface. Si elle écoutait son fort intérieur, elle aurait même pu le pousser du muret. Mais elle n'en fit rien.

Le garçon tourna la tête vers elle et en reconnaissant son visage il se mit à rire. Il ne comprenait pas pourquoi elle lui tenait la main, il était content  lui, perché, sur son muret. Qu'est ce qu'elle pouvait bien lui vouloir ? Il retira vivement sa main de la sienne et faillit basculer en arrière. Elle réussit à le retenir peu avant la chute. Elle était nerveuse et voulait le baffer.

- Descend de là ou je te jure que je te tire par les oreilles, s'exclama Illéa, énervée.

Il rigola encore plus fort.

 - Tu ne vois pas que je m'éclate ? C'est pas parce que t'es une meuf austère et rabat-joie que tu dois m'empêcher de m'amuser !

Il était très clairement bourré. Et surtout il l'énervait et elle n'avait pas le temps pour ces bêtises de gamin. Et il osait dire qu'elle était austère et rabat-joie ? Le sang lui monta à la tête. Elle saisit sa main et le tira de toutes ses forces. Il s'effondra violement dans l'herbe. Il se releva tout en titubant, le regard noir.

- Tu te prends pour qui putain ?! il avait crié ces paroles

- C'est pas possible, tu fais exprès d'être aussi con ? T'es complétement bourré et t'aurais pu tomber ! J'ai pas que ça à foutre d'appeler les pompiers ! répliqua-t-elle violement

 Ils se jaugèrent du regard.

- T'es pas ma mère, cracha-t-il.

- Encore heureux, rétorqua-t-elle.

Le jeune homme décuvait peu à peu et se rendait compte de son erreur. Cependant, il ne comptait pas la laisser entendre raison. Il voulait finir leur discussion de la dernière fois.

- La vie est injuste seulement si on ne se donne pas les moyens d'accomplir ce qu'on veut.

Il savait qu'elle allait s'énerver et cela l'amusait. Il le pensait réellement. Lui, il avait réussi à s'en sortir grâce à son courage et sa force mentale. Pourtant Dieu sait que personne ne s'attendait à ce qu'il soit épargné.

Illéa lui envoya sa main dans la tête. Enfin. Ce geste la libéra momentanément de toute sa haine. Il la regarda les yeux grands ouverts encore sous le choc.

- Va te faire foutre d'accord ? Tu ne connais pas la vie des gens, comme moi je ne connais pas la tienne, donc tu ferais mieux de te la fermer. J'ai longtemps pensé comme toi, puis un jour la détermination ne m'a plus suffi.

Elle voulait pleurer. Lui aussi, mais lui c'était pour la douleur de la claque qu'il venait de recevoir. Au moins, ça lui avait remis les idées en place. Et puis il l'avait peut-être légèrement cherché en remettant ce sujet sur la table. Il allait répondre plutôt calmement et gentiment, mais une voix les interpella.

- Illéa c'est toi ? Emerson ??

Conrad s'approcha d'un pas rapide. Il les regarda tour à tour une lueur de jalousie dans les yeux.

ParallèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant