La faiblesse humaine est d'avoir des curiosités d'apprendre ce qu'on ne voudrait pas savoir, Molière.
Illéa n'avait presque pas dormi de la nuit. Des cauchemars lui avaient assaillis l'esprit et il lui avait été impossible de fermer les yeux. Elle se leva donc de très mauvaise humeur avec l'envie d'en découdre avec toute la terre. Elle faillit feindre la maladie, mais sa mère ne lui faisait plus trop confiance sur ce sujet-là et se serait l'inquiétée inutilement. Elle se prépara donc pour affronter l'horreur qu'était le lycée.
Ally et Judie, elles, étaient de très bonne humeur, comme très souvent. Elles essayaient de remonter le moral de leur amie, sans grand succès. Elles ne pouvaient rien faire pour elle. Elles se séparèrent pour se rendre dans leurs cours respectifs.
Illéa pénétra dans sa salle de maths avec appréhension. Elle était très anxieuse à l'idée de voir Emerson, elle espérait secrètement qu'il avait oublié et qu'il ne mettrait pas ce sujet sur la table. Elle se demandait dans quel état elle allait le trouver. Serait-t-il comme à son habitude souriant et rempli de joie de vivre ou bien comme hier lorsqu'elle l'avait vu à l'hôpital ? Elle se tritura les mains, inspira un grand coup et rentra dans la salle. Il n'était pas encore là. Peut-être même qu'il ne viendrait pas ? Au même moment Emerson apparu sur le seuil de la porte.
Il salua quelques personnes, sourire aux lèvres. En croisant le regard d'Illéa, il fut déstabilisé mais ne montra rien.
Elle ne comprenait pas comment c'était possible, hier il était détruit et aujourd'hui en pleine forme ? Ce n'était pas normal. Emerson n'était pas normal.
Il s'assit calmement sans rien dire.
- Bonjour, c'est trop demandé, grommela la jeune femme.
Il sourit intérieurement, il aimait de plus en plus la rendre folle, et ce n'était pas bien compliquée.
Cela faisait 30 minutes qu'Illéa tentait désespérément d'expliquer une notion à son « élève ». Elle était déjà à cran, mais Emerson réussissait à l'énerver encore plus. Il était très fort.
- Tu ne comptes vraiment pas me dire pourquoi t'étais à l'hôpital ? demanda-t-il malicieusement.
- Je pourrais très bien te retourner la question et te demander pourquoi tu pleurais, répliqua la jeune femme agacée.
- Si tu me dis, alors moi aussi je t'explique.
Elle aussi était très curieuse, cependant, avouer à quelqu'un qu'elle avait des problèmes mentaux n'étaient pas dans ses projets.
- Va te faire voir.
- D'accord, charmant. Merci Illéa.
Son prénom sonnait différemment dans la bouche d'Emerson, c'était plutôt troublant. Il se rapprocha d'elle afin de n'être plus qu'à quelques centimètres de son visage. Il afficha une mine boudeuse digne d'un enfant de cinq ans et lui demanda de la voix la plus douce qu'il pouvait :
- Aller, s'il te plaît Illéa...
Elle était décontenancée, il se trouvait si proche d'elle qu'elle n'osait même plus respirer. Elle hésita. De toute façon, elle n'était pas obligée de lui raconter son histoire, elle pouvait se contenter des grandes lignes.
- Recule de mon visage et peut être que je te dirais.
Il s'éloigna immédiatement, s'assit sagement sur sa chaise et la regarda intensément en attente de sa réponse. Elle souffla, agacée, mais chuchota tout de même sa réponse :
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Parallèles
Подростковая литератураParallèles : se dit de deux droites qui ne se rencontrent pas. C'est ce qu'ils étaient, deux droites parallèles entre elles. C'est aussi ce que Illéa avait tracé sur ses avants bras. Des droites parallèles, tracées à main levée , qui avaient failli...