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Dès que l'homme est trop heureux, il reste seul ; et il reste seul, également, dès qu'il est trop malheureux, Panaït Istrati.


- Je vais te tuer, grommela le jeune homme.

- Tu abuses Emerson, c'est que des sièges de voiture !

- Mais ils sont trempés maintenant ! dit-t-il d'un air boudeur.

Elle le regarda, apaisée. A cet instant précis, l'anxiété avait évacuée son corps. Elle se sentait bien, elle savait que ça ne durerait pas, mais ce moment de répit lui faisait un bien fou. Elle ne pouvait nier qu'Emerson avait une bonne influence sur elle.

- J'ai faim, grommela la jeune femme.

- Ok, c'est cool pour toi.

Illéa le fixa, les yeux écarquillés, il se foutait ouvertement d'elle. Elle se redressa, furieuse, et tenta de frapper le jeune homme malgré l'accoudoir qui les séparait.

Emerson éclata de rire en la voyant, tentant vainement de l'atteindre, il n'eut que très peu de difficulté à intercepter ses poings. Elle soupira longuement, consciente de sa cuisante défaite. Elle se détourna alors de lui, orientée vers la fenêtre et bien décidée à ne pas lui adresser la parole.

Ils agissaient l'un comme l'autre comme des enfants, mais ils adoraient cela, cette fausse innocence leur faisait oublier tout leurs problèmes.

- D'accord, tu as gagné ! Je t'emmène manger, je n'ai pas envie que tu m'attaques à tout moment, rigola-t-il.

Elle se retourna alors de nouveau vers lui, lui adressa un sourire et attacha sa ceinture. Elle avait gagné et était très fière de sa petite manipulation.

Il était plus de 22h, aucun des deux n'avaient vu le temps passer, il ne restait donc pas beaucoup d'endroits où manger d'ouvert, ils se rabattirent sur un fast food, malgré les longues plaintes d'Emerson.

- Mais c'est plein de calories, c'est de la malbouffe ! Je te signale que j'essaie de garder la ligne moi !!

- J'ai l'impression d'entendre mon grand père parler, t'as quel âge ? Et après c'est moi la rabat-joie...

Illéa adorait lui rappeler qu'elle était peut-être une trouble-fête, mais lui n'était pas beaucoup mieux.

Résigné, il l'a suivi tout de même à l'intérieur, lui aussi commençait à ressentir la faim.

La jolie brune ne put s'empêcher de l'observer à la dérobée. Emerson se trouvait devant la borne de commande une moue boudeuse accrochée au visage. Il hésitait entre deux burgers tout en calculant le nombre de calories de chacun. Son air enfantin la rassurait, elle adorait se chamailler avec lui. Ses cheveux bruns retombaient en pagaille devant ses jolis yeux verts pétillants de malice. Il était fin mais à la fois musclé, le genre de morphologie qu'Illéa appréciait le plus. Il était si grand qu'elle était obligée de lever la tête pour le regarder, malgré son mètre 70. Il savait qu'il attirait le regard, c'était inévitable, tout chez lui resplendissait, cependant, il n'en jouait absolument pas. Et heureusement d'ailleurs, car si Illéa détestait une chose, c'était bien les personnes prétentieuses et à la constante recherche d'attention.

En le regardant, elle fut obligée de constater qu'un réel fossé les séparait, ils étaient si différents ! Illéa, elle, n'attirait pas le regard, et elle ne le souhaitait pas. Sa personnalité déteignait sur son physique, dès le premier coup d'œil, malgré sa grande beauté, on se rendait très vite compte que ce n'était pas quelqu'un de solaire, a contrario d'Emerson.

ParallèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant