La vie oscille, tel un pendule, de l'ennui à la souffrance, Arthur Schopenhauer.Illéa resta quelques minutes dehors, debout sur le perron de sa maison. Le ciel s'assombrissait, annonçant une nuit mouvementée. L'atmosphère était chargée d'humidité. Son cœur était serré, tiraillé par toute sorte d'émotions.
Pourquoi avait-t-elle ressentit un besoin aussi pressant et incontrôlable d'enlacer Emerson ? Pourquoi la vue de sa cicatrice l'avait autant rassuré alors que celle ci était du à un acte chirurgical et non à de l'auto mutilation ? Pourquoi s'être identifiée à sa douleur alors qu'elle n'avait rien à voir avec la sienne ?
Sa tête ne désemplissait pas, comme toujours un flot incessant de questions et de pensées dévastatrices se bousculaient dans son crâne, lui donnant la migraine.
Elle s'était toujours demandée si elle pouvait se sortir de ce cercle vicieux infernal dans lequel elle était tombée, plus le temps passait, plus cette interrogation restait sans réponses.
L'amitié, l'amour, et tous les sentiments positifs comme ceux là réussiraient-t-ils à la soigner ? Elle n'en était pas sure. La mort lui semblait si paisible, pourquoi continuait-t-elle à se battre contre quelque chose de presque invincible ?
Mais d'un autre côté, la chaleur des bras d'Emerson l'avait accueillie comme s'ils n'attendaient qu'elle. Un sentiment d'apaisement s'était propagé dans son corps, passant par ses bras et ses jambes pour finir dans son cœur.
Mais cette chaleur était-t-elle assez forte pour lutter contre la dépression et l'anxiété ancrée au plus profond d'elle même ?
Illéa se retourna et rentra chez elle.
Emerson regarda sa montre et jura dans sa tête, il était en retard et s'il ne se dépêchait pas, les heures de visite seraient dépassées. Il accéléra donc le pas afin de rejoindre sa voiture, trottina même tout en comptant ses expirations ainsi que ses inspirations. Il devait avoir un rythme régulier.
Il finit par arriver 30 minutes avant la fermeture des portes, ce n'était pas assez à son goût mais de toute façon Mike ne pouvait pas tenir beaucoup plus longtemps en entretenant une discussion alors il s'en contenterait.
Il toqua à la porte de la chambre 372 et l'ouvrit doucement.
Mike tourna la tête vers lui et lui adressa un grand sourire, sourire qui ressemblait bien plus à une grimace de douleur.
- Salut mec ! dit-t-il faiblement.
- Salut Mike. T'as l'air shooté mon pote !
- C'est le cas ! Je prends de la morphine depuis quelques jours, j'essaie de pas trop en abuser mais je plane plutôt bien ouais.
Emerson tira une chaise pour s'assoir à côté du lit.
- T'as besoin que je t'apporte quelque chose ? De la bouffe ? Un livre ? Une ps5 ? Une meuf ? demanda Emerson, très sérieux.
Mike rigola, un rire sincère mais empli de douleur.
- Non, je n'ai besoin de rien. Et puis tu fais déjà beaucoup pour moi, tu viens me voir une fois tous les deux jours !
Emerson tenta de retenir comme il put les larmes qui menaçaient de couler. Mike était si gentil et si compréhensif, lui se sentait coupable, ce n'était pas assez. Il aurait aimé être à ses côtés 24h/24h, il aurait aimé pouvoir le rassurer, mais il n'arrivait pas à se rassurer lui même.
- Ah si, j'ai une requête ! s'exclama son meilleur ami.
- Je suis prêt à accepter à peu près tout, rigola Emerson.
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Parallèles
Teen FictionParallèles : se dit de deux droites qui ne se rencontrent pas. C'est ce qu'ils étaient, deux droites parallèles entre elles. C'est aussi ce que Illéa avait tracé sur ses avants bras. Des droites parallèles, tracées à main levée , qui avaient failli...