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Mon âme a son secret, ma vie a son mystère, Alexis-Félix Arvers.

Emerson ne la lâcha pas du regard, essayant par tous les moyens de comprendre le fond de sa pensée. Elle ne pouvait pas réellement penser ce qu'elle disait, pas vrai ? Il tenta de cacher son dilemme intérieur, ne voulant pas montrer son trouble à la jeune femme.

- Illéa, arrête. Pourquoi tu t'entêtes à vouloir me rejeter ? Alors qu'il y a à une semaine tu venais me prendre la tête à l'hôpital pour que j'accepte tes excuses ! A quoi tu joues ?

L'énervement commençait à le submerger. A chaque fois c'était la même chose. Il avait l'impression de faire 2 pas en avant puis 3 en arrière. Leur relation reculait au lieu d'avancer, faute de communication et de compréhension.

La jolie brune était perdue, elle ne savait pas comment réagir. Qu'était-t-elle censée faire ? Devait-t-elle le croire ? Était-ce possible que quelqu'un l'apprécie pour celle qu'elle était réellement ?

- Je ne peux pas t'en parler Emerson. C'est comme ça.

- Pourquoi ? Tu ne me fais pas confiance ? répliqua-t-il.

- Ça ne te regarde pas. Tu n'as pas besoin de faire semblant de t'intéresser à moi juste pour apaiser ta conscience et te dire que tu peux peut-être sauver la suicidaire.

Il la regarda interloqué. Comment pouvait-t-elle penser cela ?

- Illéa...murmura-t-il.

Elle détourna le regard, les yeux remplis de larmes. Elle avait envie de se frapper. Comment pouvait-t-elle être aussi faible ? Encore une fois elle pleurait devant lui, elle lui montrait ses failles.

Il prit délicatement sa main dans la sienne et la serra.

- Je désire vraiment t'aider tu sais... Je pense réellement pouvoir le faire. Ou alors peut-être que je suis simplement égoïste car je suis persuadé que tu peux me permettre de surmonter tous les obstacles qui m'attendent.

Elle n'enleva pas sa main, ne le regarda pas. Elle ne le montra pas, mais au fond d'elle, un sentiment jusque là inconnu se répandit en elle. La sensation d'être importante pour quelqu'un, voir nécessaire. Quelqu'un avait besoin d'elle. Et elle ne pouvait pas l'ignorer, ce n'était pas possible.

Elle sécha ses larmes, se redressa afin de se tenir bien droite, la tête haute.

- Comment peux-tu en être si sur ? demanda-t-elle.

- Je ne sais pas, une intuition, dit-t-il tout en haussant les épaules.

Elle admirait la façon qu'il avait de vivre au jour le jour, de ne pas se soucier de ce que les autres pouvaient penser.

- Peut-être qu'un jour je te raconterait toute l'histoire, mais pour le moment tu devras te contenter de quelques informations, rien de plus. Je suis désolée, mais je ne te fais pas encore confiance. Mais je suis sûre que c'est pareil pour toi.

C'était vrai, Emerson non plus n'avait pas vraiment confiance en la jeune femme, il avait beau l'apprécier, il savait qu'il devait rester prudent.

- Je comprends.

Illéa le regarda un instant, se demandant ce qu'elle devait faire. Que pouvait-t-elle lui dire et qu'est ce qui devait rester secret ? Elle soupira longuement à la recherche de réponses qui ne viendraient jamais.

- Viens, dit-t-elle l'air résignée.

Il la suivit en silence ne sachant pas ce qu'elle avait en tête. Il espérait seulement qu'elle ne l'emmenait pas à l'autre bout de la ville car sa voiture se trouvait encore sur le parking du lycée !

ParallèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant