( Ce chapitre contient un passage un peu étrange et dur, mais n'oubliez pas qu'Illéa est vraiment pas stable .)
L'âme résiste bien plus aisément aux vives douleurs qu'à la tristesse prolongée, Jean-Jacques Rousseau.
Illéa fixa le jeune homme en face d'elle qui ne l'écoutait pas le moins du monde, les yeux dans le vague.
Cela faisait environ deux semaines qu'Emerson et elle s'ignoraient le plus possible. Cependant, ils passaient encore leur cours de mathématiques ensemble. La jeune femme avait longuement hésité à demander à son professeur d'arrêter tout ça, mais elle n'avait pu s'y résoudre.
Elle savait qu'elle était fautive, mais son orgueil la rattrapait toujours lorsqu'elle souhaitait s'excuser. Elle n'appréciait pas non plus le fait qu'il soit à la recherche de reconnaissance pour un geste qui lui semblait normal, même si très peu d'hommes auraient réagi de la même manière.
De son côté, Emerson perdait peu à peu son sourire. Il tentait désespérément de rester à la surface, mais l'état de son meilleur ami polluait constamment ses pensées. Et puis, les nombreuses tentatives de Kate afin de le charmer l'épuisait plus qu'autre chose. Il était trop gentil pour dire non et se retrouvait donc parfois dans des situations qui le mettait très mal à l'aise. Elle était devenue possessive et jalouse, alors qu'au fond, lui ne ressentait que de l'indifférence pour elle. Et enfin, la cerise sur le gâteau était sa relation avec Illéa. Il savait que son comportement était enfantin et puéril, mais il aurait tellement aimé qu'elle délaisse son masque hermétique ne serait-ce que quelques secondes afin de le remercier. Il avait l'impression de faire face à un robot. Son rejet lorsqu'il avait maladroitement tenté de la réconforter l'avait fortement refroidi.
Mais malgré tout, plus le temps passait, plus il se rendait compte que le caractère impétueux de la jeune femme lui manquait. Les petits sourires qu'il lâchait lorsqu'elle râlait et grommelait contre lui, lui manquaient. Mais sa fierté et son égo masculin étaient bien trop imposants pour qu'il fasse le premier pas.
Les deux le savaient, leur relation, si l'on pouvait appeler cela comme ça, était basé sur le défi, sur l'envie de prouver à l'autre que c'était lui le meilleur et lui qui avait raison. Et rien que pour cela, la réconciliation serait très compliquée.
- Tu ne m'écoutes clairement pas là... soupira Illéa.
Il ne prit pas la peine de répondre.
- Putain mais Emerson, je suis pas à ton service ! J'essaie de t'aider, je fais tout mon possible pour t'expliquer le plus simplement, t'aider à t'améliorer et toi tu t'en fous ! J'arrête, j'en peux plus. Tu me rends folle !
Heureusement qu'ils étaient à l'écart dans la salle, sinon tous les élèves auraient entendu leur discussion.
- Tu arrêtes, c'est-à-dire ? demanda-t-il calmement.
- Ça veut dire que désormais tu vas te débrouiller tout seul. J'en ai marre de parler à un mur, je pense que d'autres personnes seraient très heureuses que je les aide, contrairement à toi.
- Non, s'il te plaît.
Les mots étaient sortis de sa bouche sans son autorisation. Il regretta immédiatement ses paroles.
- Pourquoi non ? Qu'est-ce que ça peut te faire ?
- J'ai besoin que tu m'aides si je veux réussir mes examens.

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Parallèles
أدب المراهقينParallèles : se dit de deux droites qui ne se rencontrent pas. C'est ce qu'ils étaient, deux droites parallèles entre elles. C'est aussi ce que Illéa avait tracé sur ses avants bras. Des droites parallèles, tracées à main levée , qui avaient failli...