La fin de l'espoir est le commencement de la mort, De Gaulle.
Ses membres lui faisaient mal, sa tête tournait, elle criait mais les coups continuaient de pleuvoir sur elle. Elle se recroquevilla sur elle-même, ferma les yeux et pria pour que la douleur s'apaise. Ses petites mains d'enfant posées sur ses oreilles. Elle ne voulait pas entendre ce qu'ils disaient, les horreurs qui s'échappaient de leur bouche. Elle sentait son âme partir, son corps était toujours là, mais sa conscience elle, n'était plus présente depuis bien longtemps.
Elle se réveilla en sursaut, trempée et tremblante. Elle tâtonna maladroitement sa table de nuit à la recherche de ses médicaments. Ses cauchemars se multipliaient ces derniers temps. Les souvenirs de sa période d'amnésie refaisaient surface.
Elle se leva doucement de son lit, ouvrit sa fenêtre et s'assit sur le rebord. Si elle se décalait un peu trop, son corps ferait une chute de plusieurs mètres. Elle adorait cette sensation. Se dire que c'était si simple de malencontreusement tomber, faire passer sa mort pour un accident. Mais à chaque fois, les visages détruits de sa mère et de son père l'en dissuadait. Elle ne s'aimait pas, mais aimait sa famille.
En regardant son téléphone elle vit qu'il était 4 heures du matin. Elle ne savait pas si le sommeil reviendrait, mais pour l'instant, elle avait peur de se rendormir. Elle en profita pour faire un tour sur les réseaux sociaux, elle n'y avait pas jeté un coup d'œil depuis plusieurs jours.
Elle vit défiler de nombreuses photos des gens de son lycée. Rien de très intéressant. Cependant une publication de Kate attira son attention. C'était un cliché d'Emerson et elle, les deux souriant à pleines dents. Le compte du jeune homme était identifié. Illéa hésita mais finit par cliquer. Son profil était public, en même temps, il n'y avait que deux photos. Un selfie, aimé par plus d'une centaine de filles et une photo de lui et son meilleur ami, c'était ce que disait la description.
Elle soupira en se rappelant de ses paroles concernant ce dernier.
Elle reposa son téléphone, pensive.
Une question tournait sans cesse en boucle dans sa tête, qu'allait-t-il se passer dans sa vie ? Elle n'arrivait pas à imaginer son avenir. En même temps, cela faisait plusieurs années qu'elle pensait ne jamais dépasser la vingtaine. Désormais, elle se disait que malheureusement, il y avait plus de 50% de chances qu'elle soit encore en vie d'ici là. Cependant, elle n'arrivait toujours pas à se voir poser avec un homme, fonder une famille, être heureuse tout simplement.
Même son avenir professionnel la stressait énormément, et le fait que les gens lui ressassent sans cesse qu'elle n'avait pas à s'en faire vu son intelligence, exacerber ce sentiment désagréable.
Elle avait la réponse à un nombre incroyable de questions, et pourtant, la question de savoir à quoi cela servait de vivre restait en suspens dans son esprit. Le bonheur était un sentiment beaucoup trop éphémère pour le lot de souffrances que l'on recevait avec.
Finalement, elle réussit à se rendormir et gagner une heure de sommeil supplémentaire.
Elle exécuta sa routine matinale, toujours réglée comme un robot.
En arrivant au lycée, de nombreux élèves la saluèrent, elle essaya de répondre le plus poliment possible à chaque fois. Elle pensait pourtant que c'était assez évident qu'elle n'avait pas envie de parler, qu'elle préférait être invisible, mais pas tout le monde ne semblait le comprendre.
Ally et Judie assistaient à ce spectacle, impuissantes, comme toujours. Elles réussirent à lui faire échapper un léger sourire, mais rien de plus.
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Parallèles
Teen FictionParallèles : se dit de deux droites qui ne se rencontrent pas. C'est ce qu'ils étaient, deux droites parallèles entre elles. C'est aussi ce que Illéa avait tracé sur ses avants bras. Des droites parallèles, tracées à main levée , qui avaient failli...