Chapitre 3

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"Ils reviendront toujours si loin qu'ils puissent aller."

*

- Caporal ! Caporal-chef ! Ils sont là ! Ils sont de retour !

Livaï regarda une des jeunes recrues qui n'avaient pas pu partir à la poursuite d'Eren et d'Ymir, après avoir été enlevés par Bertholt et Reiner, car elle avait été blessé, tout comme lui, ce qui le frustrait énormément.

- La mission a été réussie ? demanda-t-il patiemment alors que son cœur était sur le point d'exploser.
- On ne sait pas ! On ne sait rien ! paniqua-t-elle, il y a peu de personnes qui sont revenues. Le major Smith... Mon Dieu...

Au nom d'Erwin, Livaï se figea.

Pourquoi ? Pourquoi cette jeune recrue réagissait-elle comme ça en parlant d'Erwin. Erwin ne pouvait pas être... Non... Impossible.

- Où sont-ils ? interrogea-t-il la voix lontaine.
- Ils sont... Ils sont tous à l'infirmerie avec Hanji.

Livaï se leva lentement, avec précaution, car il lui semblait que ses jambes allaient céder. Son cœur et son âme tremblaient mais son corps demeurait neutre et fort. Il savait, oui il savait ô combien il pouvait paraître froid dans ces moments là mais au fond de lui ses sentiments et ses émotions étaient comme un tourbillon à l'intérieur qui menaçait d'éclater à tout moment.

- Tu peux disposer, lança-t-il à la recrue qui était en larmes.

Il se dirigea d'un pas lourd vers l'infirmerie redoutant de se rapprocher de la vérité.

Combien de morts ?
Eren était-il présent ?
Erwin allait-il bien ?

Arrivé devant l'infirmerie, il ne toqua pas et entra sans cérémonie. Il lui fallut du temps avant que ses yeux ne s'habituent à la lumière vive de la pièce et il croisa le regard de la personne qui comptait le plus pour lui : Erwin.

Il était bien là. Vivant. Il lui souriait tandis que Livaï remarquait son bras droit manquant. Au fond de lui-même il en eut le souffle coupé mais ne montra rien, comme à son habitude.

- On dirait bien qu'on a désormais un infirme en tant que major, lança-t-il en s'asseyant sur la chaise près de son ami.
- Apparemment, renchérit Erwin avec un sourire.
- Et Jager ?
- Sain et sauf, affirma-t-il.
- Combien de morts ?
- Nous n'avons pas terminé de les compter, répondit Erwin la voix soudain plus sombre.

Il raconta le plus gros de l'expédition à Livaï, le titan Colossal et Cuirassé, la trahison d'Ymir, le cri d'Eren. Il en était à la fin du récit lorsque de nouveau la porte de l'infirmerie s'ouvrit à la volée laissant dévoiler une Mikasa plus pâle que la lune et un Jean particulièrement inquiet.

- Je. Vais. Bien, articula la jeune femme difficilement en serrant les dents.
- Mikasa, tu dois te reposer, insista Jean.

La jeune fille remarqua Erwin et Livaï et se rapprocha d'eux avec difficulté, Jean sur ses talons. Elle semblait très faible tandis que de la sueur coulait de son front, sa mâchoire était contracté et elle avait l'air de souffrir le martyr.

- Major, où est Eren ? demanda-t-elle à Erwin avec le plus de politesse dont elle était capable - c'est à dire aucune.
- Ta une sale gueule Ackerman, tu le sais n'est-ce pas ? lança Livaï les sourcils froncés.
- Je n'ai pas le... commença-t-elle.

Elle ne pu terminer sa remarque à Livaï car déjà elle tombait à genoux sur le sol et dégobilla le peu d'acide qu'elle avait dans l'estomac.

- MIKASA !

Running Up That Hill - RivamikaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant