Chapitre 14

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" Je me sentais comme un cadavre vivant."

*

Le temps était passé emportant avec lui les dernières traînées de neige sur le sol et la froideur de l'hiver se dissipait telle une flaque d'eau au soleil brûlant.

La relation hiérarchique entre Mikasa et Livaï était redevenue comme avant, comme si la parenthèse de bonheur et les événements qu'ils avaient vécus en ces temps troubles ne s'étaient jamais produits.

Et pourtant... Le soir, loin des entraînements, des stratégies et des missions qu'on lui confiait, Mikasa ne pensait qu'à lui.

Et pourtant... Livaï ne s'entendait même plus réfléchir lorsqu'il rédigeait un rapport tant la voix de Mikasa était présente dans son esprit.

Mais ils savaient.

Et ils étaient déterminés à réduire ces monstres en charpie afin d'enfin se retrouver, d'enfin savoir ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre.

Le rouge montait aux joues de Mikasa lorsqu'il entrait dans une pièce et Livaï se perdait dans ses pensées lorsqu'il l'entendait parler.

Et pour eux, c'était ça la force qui faisait de ce monde, un monde cruellement beau.

D'ailleurs, ce soir-là, Livaï rédigeait un rapport pour la division centrale, il avait son coude posait sur son bureau, sa tête reposant dans sa main et il mettait tout en œuvre pour tenter de lutter contre le sommeil qui se faufilait malicieusement dans son corps.

Il se frotta les yeux comme si ce simple geste pouvait le réveiller et ouvrit un des tiroirs de son bureau. Cachée dans un livre entre eux pages, il y découvrit pour la énième fois la lettre de Mikasa qu'il s'était résolu à ne pas jeter.

"Avec tout mon cœur,
Avec toute mon âme,
M."

Livaï s'autorisa un sourire lorsqu'il la relut encore une fois en pensant à l'asiatique qui lui apportait des sentiments nouveaux qu'il ne comprenait pas encore.

La porte de son bureau s'ouvrit à la volée et Livaï sursauta. Il fit tomber la lettre de Mikasa par terre et la ramassa immédiatement en s'asseyant dessus pour la cacher : comme un enfant prit sur le fait.

Il releva la tête et soupira lorsqu'il vit qui venait le déranger à cette heure tardive.

- Qu'est-ce que tu as fait ? interrogea Hanji suspicieuse, tu as une tête de coupable.
- On ne t'a jamais appris à frapper aux portes ? répondit Livaï, las.

Hanji lui lança son plus beau sourire et passa la porte pour se retrouver dans le bureau du caporal-chef, ce fut à ce moment là que Livaï vit qu'elle traînait un Erwin dépité derrière elle en le tenant par le bras comme un bambin.

- Qu'est-ce que tu prépares encore ? soupira Livaï.
- J'ai décidé, dit-elle en s'asseyant sur une chaise en face de Livaï et en intimant à Erwin de faire de même, qu'on allait faire une petite fête.

Livaï fronça les sourcils et croisa le regard d'Erwin qui leva seulement les yeux au ciel. Tous deux savaient que lorsque l'amoureuse des titans avait une idée en tête, il était malheureusement impossible de lui foutre ailleurs. Hanji eut un rictus taquin et se tourna vers le major en lui tendant une main.

Running Up That Hill - RivamikaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant