Running Up That Hill - Rivamika

Chapitre 6

" Ton souhait, au fond de toi, demeure."

Sans une once de réflexion Mikasa s'élança vers l'appartement que l'homme, qu'ils ne connaissaient absolument pas, leur avait indiqué par la fenêtre.

Livaï attrapa le bras de la jeune fille d'un geste fort mais retira aussitôt sa poigne quand il ressentit un léger frisson au contact de la peau de la noiraude.

- À quoi tu joues ? murmura-t-il, on ne le connaît pas.
- Je vais lui demander s'il a déjà entendu parler de la cible, répondit-elle en haussant les épaules avec désinvolture.
- Et s'il t'attaque ? S'il te tue ?
- Je ne suis plus une petite fille que l'on doit protéger, argumenta la brune exaspérée, et puis, si vous avez peur caporal-chef, vous n'avez qu'à rester ici.

Sans un autre mot et un autre regard pour Livaï elle s'avança vers la demeure le laissant seul derrière lui.

Peur ? Il n'avait absolument pas peur !

Il rattrapa Mikasa lorsque celle-ci fut invité à entrer dans le minuscule et misérable appartement. L'homme, qu'ils avaient aperçu par la haute fenêtre, les accueilla chaleureusement avec un sourire édenté.

- Asseyez-vous, proposa-t-il en montrant un canapé délabré dans le salon. Je vais vous faire du thé.

Il sortit du salon pendant que Mikasa prenait place sur le dit canapé. Les narines de Livaï frémirent à la vu de l'appartement : il était sale et très poussiéreux. Il se demandait comment la soldate pouvait supporter ça et comment elle pouvait rester assise sur ce tas de saleté.

Il préféra demeurer debout, les bras croisés sur son torse et fit comme s'il ne voyait pas le regard condescendant de Mikasa à son égard.

L'homme revint un instant après et ce n'était pas des tasses de thé qu'il tenait à la main mais bien une arme à feu.

- Debout. Les mains sur la tête, ordonna-t-il calmement.

Super. Il allait se faire buter à cause de cette gamine insupportable. S'ils s'en sortaient, il la tuerait.

Il mit ses mains sur la tête et jaugeait la situation tandis que Mikasa, les sourcils froncés, s'exécutait elle aussi.

Aussitôt, l'homme attrapa violemment la jeune fille par les cheveux et lui mit les poignets derrière le dos en posant l'arme sur une de ses tempes. Livaï fit un pas en avant mais l'homme enfonça plus profondément le fusil dans la peau de Mikasa ce qui le dissuada de bouger un peu plus.

Merde. Merde. Merde.

Il ne fallait surtout pas que Mikasa tente quoi que ce soit, un coup de feu était vite parti et ils ne connaissaient rien de cet individu mais Livaï savait que la soldate était imprévisible et il se demandait s'il appréhendait plus la réaction de l'asiatique ou bien l'arme à feu.

- OK, commença l'agresseur en s'adressant au caporal-chef, maintenant tu vas me donner toutes tes armes sinon je bute ta petite copine.

Tss.

Avec une grimace, il sortit le seul couteau qu'il avait dans la poche de sa cape et le jeta aux pieds de l'homme.

- Le reste ! ordonna-t-il.
- C'est tout ce que j'ai, répondit le caporal visiblement calme.

De nouveau le bout du fusil s'enfonça encore dans le crâne de Mikasa au point de lui faire une marque rouge et visible.

- C'est tout ce que j'ai, répéta Livaï d'une voix toujours monotone malgré la panique qu'il ressentait s'insinuait en lui.
- Tu ne dois pas tenir tant que ça à elle. Tant pis pour les questions que je voulais vous poser, toi seul fera l'affaire.