Running Up That Hill - Rivamika

Chapitre 16

"Pourquoi fallait-il que la terre et le ciel soient séparés ?"

*

La pluie déferlait à une vitesse inimaginable et dans un bruit assourdissant. Les "plocs" réguliers et canoniques se répercutaient en écho contre la toiture du réfectoire où le bataillon d'exploration dîner actuellement.

Pourtant, il n'y avait plus beaucoup de recrues car la majorité des soldats étaient allés se coucher en voyant le temps déprimant au dehors qui avait stoppé toutes les activités et les entraînements normalement réguliers.

Mikasa, une joue dans une main, était toujours là, elle, accompagnée de Conny, Armin, Jean et Sasha. Eren, comme étant un grand hyperactif et détestant la mauvaise météo, était allé faire les cent pas dans les bâtiments afin de trouver quelque chose à faire.

- Tu ne manges pas ? lui demanda Sasha d'une voix presque timide en zyeutant sur son assiette contenant des œufs brouillés.
- Tu ne vas pas recommencer, s'emporta Jean alors que les épaules de la fille aux cheveux auburn s'affaissaient, vu le poids qu'elle a perdu : Mikasa doit manger.

Mais Mikasa n'avait pas envie de manger. Mikasa avait envie d'être avec lui : Livaï. Malgré toute la peine qu'il lui avait fait, malgré son cœur brisé, c'était malheureusement et inlassablement que toutes ses pensées se tournaient forcément vers ce même être qui était seulement à quelques mètres d'elle.

Alors que ses amis se disputaient sur le sort de ses propres aliments, elle releva un instant la tête et ses yeux vinrent immédiatement rencontrer ceux couleur acier du caporal-chef.

Au même instant, un éclair fort et puissant retentit à l'extérieure et Mikasa ne sut jamais si elle avait sursauté à ce moment précis à cause de l'orage ou des pupilles qu'elle venait de croiser appartenant à l'homme pour qui elle ressentait des sentiments qu'elle n'arrivait pas à expliquer.

Elle n'était pas la seule à avoir tressaillis au coup de tonnerre mais elle fut l'unique personne à renverser l'écuelle englobant son souper.

Dans un bruit sourd l'assiette était venue se feindre sur le sol et le repas se déverser sur le plancher en bois de chêne en même temps que Sasha poussait un grognement mécontent.

Le reste des recrues se tourna immédiatement vers Livaï car tous savaient à quel point la propreté lui tenait à cœur.

Celui-ci ne put se défaire de son rôle même s'il rechigna, au fond de lui-même, de devoir s'adresser à Mikasa.

- C'est toi qui nettoieras et feras la plonge ce soir Ackerman, n'est-ce pas ? lui dit-il de son habituelle intonation froide.

Ses narines frémirent, pas à cause de l'injuste punition qu'elle venait de se prendre, mais parce que le ton de la voix de Livaï, qui lui parlait comme si rien ne s'était jamais passé entre eux, la rendait folle de rage.

Elle acquiesça toutefois et tenta de se concentrer sur la sensation du bijou qu'il lui avait offert contre le haut de sa poitrine pendant qu'elle respirait. Paradoxalement, cela eut l'effet de l'apaiser. Grâce à la gourmette, qui ornait désormais son cou sous son t-shirt, elle savait qu'elle n'avait pas rêvé les moments qu'ils avaient passés ensemble.

Après leur dîner, Jean avait tenté d'amadouer le caporal en lui demandant s'il pouvait rester aider Mikasa mais son supérieur avait été catégorique : il en était hors de question.

Et ce fut ainsi qu'elle se retrouva seule et à quatre pattes sur le plancher en train d'astiquer machinalement les œufs qui n'avaient ni fini dans son estomac, ni dans celui de Sasha.