Running Up That Hill - Rivamika

Chapitre 5

"Aussi longtemps que bat ton cœur."

*

Il descendait les escaliers lentement, précautionneusement tandis que son cœur ratait un bond à chaque nouvelle marche.

Il était de retour. De retour dans son lieu de naissance. De retour là où sa mère avait perdu la vie. Là où il avait rencontré Isabel et Furlan. Là où il n'était plus revenu depuis leur mort.

L'odeur de la ville, nauséabonde, habituelle, s'ancra rapidement à l'intérieure de ses narines. Une odeur âpre de maladie, d'humidité et de vieux tabac.

Et bientôt il y fut.

La ville souterraine. Ses grands immeubles et maisons n'avaient pas changés, ils étaient toujours aussi semblables entre eux et la luminosité qui les accompagnait avait ce même ton orangé très faible mais paradoxalement aussi très vive - la même lumière que dans ses souvenirs.

Livaï ne sentait plus dans son dos la chaleur du soleil et il réprima un frisson car désormais il se sentait pris au piège dans les méandres de souvenirs douloureux.

Qu'est-ce qu'il foutait ici, putain ?

*

Ce fut tellement facile de la retrouver que cela en fut déconcertant. Livaï venait d'apprendre une nouvelle caractéristique sur la personnalité de l'asiatique : Mikasa Ackerman était tout sauf discrète et les sifflets des hommes pervers lorsqu'elle passait amenèrent Livaï rapidement sur son chemin.

Toutefois, il resta en retrait, curieux de savoir comment elle allait s'en sortir.

Désireux de lui montrer qu'elle avait besoin de lui.

Cela faisait bientôt cinq minutes qu'il la filait, son capuchon sur le visage lorsque deux hommes imposants surgirent devant la jeune femme.

Livaï se figea se demandant s'il fallait agir. Ces hommes étaient différents de ceux qui l'abordaient lorsqu'elle passait devant eux. Ils semblaient en bonne santé avec une musculature conséquente et ils souriaient mauvaisement, avec des dents parfaitement blanches, à une Mikasa qui ne semblait pas inquiète le moins du monde.

- Savez-vous où se trouve Joseph Joneuve ? demanda-t-elle d'une voix forte.

Tss. Aucune discrétion.

- Aucune idée ma jolie, répondit un des hommes. Par contre je peux te dire où se trouve le bordel dans lequel nous te voulons.

Livaï serra le couteau qu'il avait dans sa poche tellement fort que ses jointures devinrent blanches. Il l'avait pourtant dit à Erwin : Mikasa, de part son physique atypique, attirerait ce genre de malfaiteurs des bas-fonds. Il allait intervenir lorsque l'asiatique leur répondit.

- Alors, vous ne m'êtes d'aucune utilité, dit-elle simplement en haussant les épaules.

Elle reprit sa marche mais l'homme - celui qui n'avait pas parlé - lui barra la route avec son immense bras. Ils étaient tous les deux plus grands que Mikasa d'une vingtaine de centimètres et pourtant elle n'avait pas l'air impressionné.

- Je pense que tu n'as pas compris ce que vient de te dire mon frère, parla-t-il d'une voix beaucoup plus grave et menaçante, tu viens de la surface n'est-ce pas ? Tu n'aurais jamais du venir t'aventurer ici.
- Ton physique alléchant ne passe pas inaperçu, continua l'autre, notre patron t'a tout de suite remarqué de loin et nous a envoyé. Rentre dans son bordel et tu te feras beaucoup d'argent ma petite, avec ton visage tu seras la star de l'auberge, tu gagneras plus que tu ne gagneras jamais en surface.
- Non, répondit-elle.
- Je crois que tu n'as pas compris, continua le premier des hommes, tu n'as pas vraiment le choix.
- Je crois que vous ne m'avez pas entendu, répliqua-t-elle, j'ai dit non.