Mercredi, et je songe à toi.
Comme à chaque fois nos épaules se frôlent quand nous entrons dans le car, encore une fois tu es monté en même temps que moi, et moi je n'ai vu que toi, et toi tu n'as rien vu, tu ne vois jamais rien.
Ce matin, nous sommes en automne, la brise se fait de plus en plus violente à mesure que les jours s'écoulent et que les feuilles s'écroulent, mais je ne m'en soucie guère de ces feuilles mortes dansantes. Comme à chaque fois, tu es la seule chose qui m'intéresse, la seule chose dont je ne peux me passer. Peut-être même que tu m'obsèdes et peut-être encore que c'est dangereux, car je ne te connais pas et tu ne me connais pas, puis peut-être que je finirai écrasé sous ce car qui démarre, mais je m'en fiche au bout du compte.
Je ne t'ai jamais parlé, je ne t'ai jamais vu pleurer, et jamais tu n'as pu attirer ma compassion ou ma pitié. Tu es horrible dès que tu rentres dans le lycée, tu frappes des gens qui n'ont rien fait, tu te donnes des airs pour ne pas être blessé, mais je t'ai déjà vu, quand tu descendais de ce car sur le chemin que personne n'emprunte jamais, quand tu portais ces vêtements efféminés et que tu te cachais le visage pour que personne ne découvre ton identité.
Je t'ai vu, Kim Taehyung, c'est ton nom, et je crois que je commence à discerner qui tu es, et aujourd'hui alors que nos épaules se sont frôlées comme chaque matin, j'ai bien cru que mon cœur allait lâcher.
Tu me rends si curieux, Kim Taehyung, je ressens de plus en plus le besoin de savoir où tu vas, ainsi vêtu, quand tu descends dans ce champs sans l'ombre de personne.
Mais je reste là, assis sagement sur ce siège, car j'ai un quotidien, une monotonie à conserver, puis je ne ressens pas assez le besoin de savoir ce que tu fais pour prendre le risque de t'accompagner, tu m'effraies tout autant que tu réveilles ma curiosité, tu me rends fou, Kim Taehyung.
Je me contente ainsi assis de te regarder t'échapper dans le petit sillage à travers le champs. Je t'observe, détaille les courbes de ton dos, ce jusqu'à ce que le car redémarre.
Les pensées quelques peu tourmentées par le fait qu'encore aujourd'hui je t'ai laissé t'échapper, je contemple le paysage défiler.
Puis alors que le paysage se fige je me fais frapper par une dure fatalité : Je ne t'ai pas suivi, et si je l'avais fait peut-être aurais-je pu savoir qui tu es, peut-être aurais-je pu connaître tout ce qui se cache dans ce champs, tout ce qui te passionne tant.
Mais pourtant, je t'ai laissé partir, et maintenant je ne sais plus trop que faire, en fait, je dois bien m'avouer que je n'ai pas fermé l'œil de la nuit et que ça doit influencer mes choix et mon humeur. Peut-être ai-je ces poussées de courage car je suis exténué, mais quoiqu'il en soit, je compte bien tenter de te rejoindre ou du moins de découvrir ce qui se cache dans ces champs, aujourd'hui, quoiqu'il en coûte.
Je me dépêche de me renseigner sur la manière la plus rapide de rejoindre l'arrêt du champs, et je trouve un moyen rapidement, dans moins de vingt minutes je peux y être, mais vingt minutes, c'est déjà bien trop.
Mais je serai patient.
Complètement patient, même si en fait ça fait presque deux mois que je m'impatiente.
Quand enfin je fus de retour face au champs, je ne pris même pas le temps de penser, car je savais que si ça avait le malheur de m'arriver, je rebrousserais chemin et le regretterais une fois de plus.
Alors oui, je ne sais pas ce qui adviendra au bout de ce champs quand je te retrouverai, mais je laisse mon âme et mon cœur prendre les décisions.A peine ai-je fait un pas à travers le sentier que je me mis à courir.
Le vent mêle mes cheveux et humidifie mes yeux, j'aime cette sensation, ça sent la liberté.
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À L'arrêt Du Champ || Taekook
FanfictionLà où Taehyung, passionné de Debussy aux doubles facettes devient l'obsession de Jeon Jungkook, passionné de chaussures, de chant et de Taehyung. ❥︎"N'écoute les conseils de personne, sinon du vent qui passe et nous raconte les histoires du monde" ...