À L'arrêt Du Champ || Taekook

Chapitre 29 : pourquoi ne comprends-tu jamais rien à la fin ?

"Je suis gêné, dis quelque chose bon sang de bonsoir ! s'exclama-t-il, et son langage qui se dévoilait à moi jour après jour m'impressionnait toujours autant.

-Quelque chose bon sang de bonsoir ? questionnais-je peu sûr de ma plaisanterie.

-Pff...pouffa-t-il, je ne comprends toujours pas comment j'ai pu accorder une telle confiance pour un tel abruti...

-A vrai dire, je ne comprends pas trop non plus la raison de tout cela, mais peut-être qu'il n'y en a pas, et peut-être que c'est mieux comme ça.

-Tu penses que les choses sans raison sont des bonnes choses, toi ? demanda-t-il d'un air intrigué tout en s'approchant de moi inconsciemment.

-Oui, les choses sans raison nous permettent de cesser de nous questionner un jour ou l'autre...débutais-je alors, tu sais, ce sont ces questions sans réponse qui ne nous lâchent plus, et puis un jour on se dit que s'il n'y a pas de réponse il nous suffit de cesser de réfléchir et profiter de ce que la vie nous offre...J'ai passé deux ans à me demander pourquoi l'être humain existe et si sa conscience le rendait réellement meilleur que l'animal, et puis au final ça ne m'a mené nulle part et j'en pouvais plus de tout ça, de cette spirale, je ne pouvais pas me laisser emporter par cette tornade de questions, car je n'aurai jamais de réponse, alors j'ai cessé de réfléchir, et j'ai commencé à prendre les choses comme elles sont, puis à chérir les souvenirs, puis...A m'intéresser aux choses qui sortaient de l'ordinaire, de la monotonie, c'est ainsi que...Je t'ai trouvé."

J'étais impressionné; autant par mon flot de mots face à l'être que j'ai le plus sincèrement aimé que par ma soudaine  manière de me dévoiler auprès de ce dernier.

Jamais de ma vie, moi, Jeon Jungkook, je n'ai cru pouvoir en dire autant sur moi, autant à quique ce soit qu'à Kim Taheyung, mais surtout à Kim Taehyung.

Lui aussi il a l'air quelque peu perturbé par mon soudain flot de paroles, et étrangement alors que j'allais m'excuser de m'être emporté j'ai pensé que peut-être ça l'avait aidé à tout oublier alors ça n'avait pas d'importance.

Rien n'a d'importance si ce n'est que le bonheur de Taehyung de toutes façons.

"Waouh, enchanté, moi c'est Kim Taehyung, je pense que maintenant que je commence à te connaître tu pourrais me dévoiler ton nom en entier ?"

Je fus surpris par son détournement de sujet, mais je le comprenais, c'était véritablement la première fois que je me dévoilais à lui, que je lui exposais ma façon de penser, et je me rendis alors comtpe que je le connaissais tellement plus que lui me connaissait.

J'ai eu un tel intérêt, un tel amour envers lui que je me suis oublié complètement, je me suis effacé en sa présence sans même m'en être rendu compte, et ma tirade que je viens d'enchaîner était la première fois que je me montrais, moi, comme je suis.

"Enchanté Kim Taehyung, c'est un plaisir d'enfin vous parler, garçon du champ de blé, moi, c'est Jeon Jungkook, c'est mon prénom en entier, et tant que nous y sommes, j'habite avec ma mère et ma soeur, je suis essentiellement passionné de chant, de chaussures et de patins à roulettes depuis peu, je suis ouvert à énormément de nouvelles choses mais je ne tente jamais rien, voilà un peu ma façon de vivre, c'est un peu pitoyable, mais je t'ai suivi une fois il y a quatre mois, en plein mois de décembre, peu avant que l'hiver vienne tout assombrir, ce fut ma première preuve de courage. Qu'en est-il de toi, comment vis-tu ?"

Il souria légèrement, j'ai compris à cet instant que ça y est : nous n'étions plus effrayé par l'autre du tout.

"Moi...Eh bien, je ne cesse jamais de fuir, tu le sais, je porte sans cesse un costume que j'enlève le mercredi et le dimanche, car j'avais ce beosin de respirer, j'ai passé un temps dans ma vie à me cacher de tous, même de mes parents, mais suite à une immense crise qui m'a fait m'enfermer quelques jours, je me suis enfin dévoilé, c'est là que je suis devenu un peu plus moi-même, mais ça ne suffisait jamais, tout semblait fade même quand j'étais moi-même car personne n'était là pour me sourire, pour s'intéresser à moi, si quelqu'un me voyait je risquais seulement de me faire insulter ou moquer, tu es celui qui a achevé ma peur, tu es celui qui m'a souri, tu es la petite chaleur occasionné dans un hiver glacé, content de te rencontrer enfin, Jeune traqueur des champs."