Chapitre 22 : Je n'étais pas si inquiet avant, si ?

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Voilà deux heures que j'enchaînais erreurs sur erreurs, un client trop bourré est même parti après m'avoir longuement engueulé, attirant les regards de tout le monde dans la pièce. En soit, le fait qu'on me regarde n'était pas un plaisir, mais ce n'était pas le pire, je ne voulais juste pas déranger la tranquilité de tous ces clients juste à cause du fait que j'avais pas bien dosé son pastis 51. J'espère sincèrement que ce gars qui vient de fêter ses 51 ans n'embêtera personne et finira par trouver un autre moyen d'être heureux que de se rendre complètement ivre, le soir de son anniversaire, complètement seul qui plus est. 

Ce type de personnes, on en voit parfois, pas tout le temps, mais ça arrive.

Mais à vrai dire, ce vieux monsieur qui se pense sûrement déjà mort est vraiment le cadet de mes soucis, mes pensées sont bien trop obnubilés par Taehyung, même à la pause repas, je ne fais rien d'autre que fixer mon cellulaire, dans l'attente d'une réponse qui n'arrive jamais, je commence vraiment, vraiment, vraiment à avoir peur.

Je fais pitié, c'est fou à quel point j'ai besoin qu'il me réponde maintenant que je sais ce qu'il se passe.

Je n'étais pas si inquiet avant, si ? Ah non, avant je ne possédais pas réellement son numéro de téléphone.

Aujourd'hui, ça fait deux semaines que je suis au courant de mes sentiments pour lui, et ça semble faire une éternité, mais quand on se rend compte que mes sentiments ont sans doute naquit au moment où nous avons fait de la musique ensemble, ou encore quand je l'ai suivi pour la première fois, ça ne paraît pas si étonnant.

Je voudrais tellement pouvoir le serrer dans mes bras, le rassurer, je sais qu'il ne l'assumera jamais mais que depuis que cet être moins qu'humain a prit cette photo, il est mortifié de terreur, et je veux vraiment avoir le pouvoir de lui soulager cette peine.

J'aimerais tellement savoir qui a fait ça, avoir une influence au lycée pour pouvoir le couvrir, mais je ne peux pas, je refuse d'en voir plus à propos de cette histoire, ce n'est pas supposé me concerner, je préfère attendre que Taehyung m'en parle directement.

"Oh ! Taehyung !"

Je me tournai vivement vers Hoseok, il avait des nouvelles, il fallait que je sache comment il va !

"Comment il va s'il-te-plaît Hoseok ?

-Je n'ai pas le droit de te le dire...

-Hein ? il te l'a interdit ?!"

Il hocha la tête et je baissais la mienne, je me sentais quelque peu trahi à cet instant je pense, il m'avait dit qu'il m'offrait une part de sa confiance, mais il m'en avait visiblement donné si peu que je n'ai même pas le droit de savoir comment il va.

Mais le fait que je ne devais pas le savoir me fit juste encore plus m'inquiéter !

Je soupirai longuement et finis par mettre la fin de ma gamelle dans le frigo prévu à cet effet, Hoseok avait l'air de s'en vouloir de ne rien me dire, mais il n'avait pas besoin, j'aurais fait la même chose dans son cas, il ne peut pas trahir une confiance toute nouvelle -et exclusive, vraisemblablement.

C'est donc en traînant un peu des pieds que je me remis aussitôt au travail, sans attendre la fin de la pause repas.

Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je croisai le regard de celui que j'ai cherché toute la journée.

Oh mon dieu.

Il est là, devant moi, il me sourit du mieux qu'il peut, c'est à dire légèrement, mais c'est déjà trop pour mon cœur qui tressaute de bonheur.

Il est venu, il va bien.

Tout un tas de bons sentiments s'emparent de moi, j'ai l'impression d'être pris dans une spirale de barbe à papa, et c'est avec bonheur que j'y resterais collé toute une éternité.

'Je...Il ne faut pas croire que je suis venu spécialement pour toi, hein...Je vais bien, désolé, crise de couleur, je te préviendrai la prochaine fois, c'est promis, tu m'as dit de passer en coup de vent, alors je ne fais que déposer le pourboire, lis bien le papier que j'ai mis avec pour le donner à la bonne personne, ce n'est pas toi..."

Il fit de suite demi-tour et tout ce que je pus lui sortir fut une toute petite salutation, celles que je faisais aux clients, alors qu'une tornade de mots tous plus variés et flatteurs les uns que les autres me prenaient l'esprit juste à observer son dos.

Mon Dieu, il s'est bouclé les cheveux, je ne veux pas succomber mais le simple fait d'avoir croisé son regard sous l'une de ses boucles m'a complètement fait tomber.

Je restais figé, là, son image ne disparaissait pas, il était magnifique ce soir, et je ne voyais pas trop ce qu'il voulait me dire par "crise de couleurs", mais je me demande ce qu'il a pu faire aujourd'hui pour que tout à coup, en quelques heures, il ait des cheveux bouclés ainsi.

C'est mon collègue qui vint me sortir de torpeur.

"Eh oh, Jungkook ?! Juuuungkook ? Es-tu vivant ? Il était si beau que ça avec ses boucles ?

-Oh mon Dieu Hoseok, dis à ma famille;  à Taehyung et à Yoongi que je les aimais, occupe-toi bien de mon cadavre, je vais prendre feu, j'ai hyper chaud, il était....Waouh, je n'ai même plus les mots...

-Oh ? Il t'a laissé un pourboire ? m'ignora royalement Hoseok en remarquant ce que Taehyung a laissé, je repris peu à peu mes esprits tandis qu'il lisait le papier laissé avec une petite boîte.

-Non non, ne te fais pas d'idée, il m'a dit que de lire attentivement le papier pour le donner à la bonne personne, et a ajouté que ce n'était pas moi.

-C'est vrai ? Tu t'appelles comment alors, si ce n'est pas Jeon Jungkook ?

-Hein ? Depuis quand il connaît mon nom de famille ? Montre montre !"

Il leva les yeux au ciel avant de me tendre le petit papier.

"Tu es magnifique quand tu es heureux, Kookie, je ne t'ai pas encore vu quand j'écris ceci et je ne te l'ai sûrement pas dit, mais t'avoir vu m'a empli de joie, j'espère que tu as aimé mes boucles, j'y ai passé l'après-midi entière (c'est une permanente, ne t'inquiète pas), voici un cadeau pour toi et rien que pour toi, j'espère que ça te dira quelques chose, si ça n'est pas le cas...Eh bien fais-le moi comprendre."

Avec curiosité et précipitation j'ouvris la petite boite de bois aux motifs dorés et argentés.

Il y avait une ficelle noire, je la sortit délicatement de la boite sous les yeux surpris de mon collègue, qui s'attendait sans doute à tout, sauf à ça.

Puis en reportant mon regard sur la boîte je remarquai une perle, le même type de perle que la première, mais la lettre écrite dessus était différente cette fois-ci, il s'agissait d'un E.

Un E ? Pourquoi ?

'Waouh, Jungkook, tu as l'air si heureux et tu as tellement les yeux qui brillent qu'on dirait qu'on vient de te demander en fillançailles ! Tu survis ?

-Non je me meurs Hoseok, cet imbécile m'a fait languir toute la journée et a fait de moi le plus heureux des hommes en me regardant que quelques secondes, il est adorable, je décède, pour de vrai.

-C'est ça c'est ça, eh bien survis pour encore quatre heures, car on a des clients à servir, et nous ne sommes pas au bout de nos peines, range précieusement ces objets d'une valeur sans doute inestimable, ironisa-t-il.

-Tu ne comprends pas ! Il est si adorabale, c'est le premier cadeau qu'il me fait, il a nié en bloc le fait que ça pouvait être pour moi, et puis ses cheveux là...hum, mais vraiment, j'ai le sentiment que je dois protéger chacune de ces perles comme des reliques, comme si si je les perdais c'était comme si je perdais un morceau de son cœur tu vois ?

-C'est ça; c'est ça; et tu as eu quoi comme lettres pour l'instant ?

-J'ai eu un "J" et un "E"

-Ca pourrait n'être que pour former "Jeon Jungkook" hein...

-Oh et puis tu as raison, allons travailler ! Finis-je par rétorquer.

-Et oui ! une mission de plus du grand Hoseok menée à bien : ramener Jungkook à son poste !"

Je rangeai proprement les perles et la ficelle dans la petite boîte, puis je la rangeai dans mon porte monnaie, de sorte à être persuadé de ne pas la perdre.

À L'arrêt Du Champ || TaekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant