Chapitre 25 : Ce soir-là, je ne parvins pas à m'endormir

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Nous nous étions installés, assis dans son lit, sans trop savoir ce que je voulais dire par "se reposer", je crois que j'avais simplement besoin de me détendre et j'ai juste laissé échapper ma pensée de l'instant.

Je lui jetai des regards furtifs, les mains liés, car je ne savais pas où les mettre, je les fixai en les tortillant entre eux, incapable de faire un seul geste, lui il balançait ses pieds, sans doute tout aussi perdu que moi.

"Et si on écoutait...De la musique ? proposa-t-il, quelque peu embarrassé.

-Oui...Tu n'as qu'à remettre la berceuse héroïque de Debussy, j'aimais beaucoup."

Il hocha la tête puis se munit d'un CD de Debussy parmi la centaine qu'il possédait posés sur une étagère pour le faire lire sur son lecteur, il observait le CD tourner pendant un moment, comme si ça le fascinait, et je devais bien dire que c'était fascinant de le voir fasciné. Puis il choisit la piste, comme s'il connaissait la liste de morceaux par cœur, et en fait c'est probablement le cas, je ris à cette pensée.

Il s'assit ensuite de nouveau à côté de moi, à une certaine distance, que je savourais autant qu'elle m'insupportait, car même si je voulais être proche de lui, je savais que si ça venait à arriver, je perdrais le contrôle de moi-même, peut-être en perdrais-je le souffle, ça a déjà faillit arriver les rares fois où nous nous sommes étreints.

 Comme à l'accoutumée je me mis à l'observer, encore et toujours, dans ces instants je me dis que ça ne changera peut-être jamais, et ça a un côté effrayant, le fait que ça ne prendra peut-être jamais fin.

Il fermait les yeux en balançant ses pieds au rythme lent de la musique, c'était d'un naturel envoûtant, il ressemblait à une boîte à musique avec une statue vivante, c'était juste impressionnant.

En vérité, je crois qu'avec lui, chaque instant est un paroxysme de l'incroyable.

Mais dans ce cas, qu'en est-il des instants loin de lui ?Je ferais mieux de ne pas y penser.

Je me laissai tomber sur le matelas, emporté par le calme de la mélodie qui semblait pourtant -selon le titre- parler de quelque chose de très puissant.

je fixai le dos de Taehyung, ses cheveux ondulés se balançaient au léger mouvement de sa tête, puis il tourna rapidement le visage vers moi pour m'observer, avant de se tourner à nouveau.

Il finit par s'allonger à son tour tandis qu'un autre morceau débutait, un morceau un peu moins calme, un peu plus agité : la valse romantique.

Je suis quelque peu gêné d'écouter quelque chose de nommé "romantique" juste à côté de celui que j'aime, tandis que nous sommes tous les deux allongés sur son lit, bien que nos pieds restent posés sur le tapis.

C'est alors qu'il roula sur le côté jusqu'à reposer sa tête sur mon épaule, et juste à ce geste je crus défaillir.

Il veut ma mort c'est officiel.

Oh mon dieu j'ai si chaud, mais je crois qu'il fait encore plus chaud dehors alors il serait inutile d'ouvrir la fenêtre.

Ses cheveux ondulés chatouillent ma clavicule légèrement découverte et je me retins de rire.

La vérité, c'est que j'ai l'impression d'être en train de mourir mais d'adorer ça.

Ca me rend tellement heureux de le voir si proche de moi, ça semble irréel.

"Taeh..

-Shh, tu vas briser la bulle si tu poses des questions, murmura-t-il."

Je me tus alors, pour me concentrer sur ma respiration, je me concentre dessus pour qu'elle puisse revenir à la normale, mais en vérité j'ai le sentiment que plus je tente de la contrôler et plus elle semble bruyante et incontrôlée.

À L'arrêt Du Champ || TaekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant