Chapitre 46 : nous toquâmes à la porte de bois

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[Est-ce que ça vous dirait de passer une semaine chez mon oncle et ma tante, la première semaine des vacances ? Je sais qu'on ne se connait pas énormément, mais je vous fais confiance et je n'ai pas envie de m'y rendre seul, alors...Enfin c'est comme vous le souhaitez après, ce n'est qu'une proposition, enfin j'ai déjà demandé à ma famille et elle serait ravie de vous accueillir, enfin, enfin je ne vous oblige à rien, si vous n'êtes pas disponibles ce n'est pas si grave...Enfin...Soumettez-moi une réponse dans les plus brefs délais...]

C'était le message que Taehyung nous avait tous envoyé il y a de cela trois semaines, et j'avais ri à sa lecture, trouvant sa gêne indéniable adorable.

Ainsi, nous étions dans le car, pour un endroit que seul mon petit-ami connaissait vraiment, nous ne connaissions que le nom de la destination, bien que je l'aie déjà oublié.

Nos amis font un bruit monstre.

Depuis le 13 juin, c'est comme si le pardon avait tout effacé, et ainsi des liens se sont réellement créés au delà de nos rires et nos sourires, ou du moins, ça ne s'est pas fait directement, plutôt progressivement, car malgré tout le pardon n'efface jamais les actions, il ne fait que les rendre moins profondes.

Je ne me souciais que très peu du brouhaha ambiant que créaient nos compagnons de voyage, la seule chose qui m'intéressait était Taehyung à cet instant. Il s'était vêtu de ma chemise préférée, et je voyais à son regard qu'l ne l'avait pas fait par hasard et qu'il s'amuse bien de mes réactions quand je le vois dans cet accoutrement.

Une fois de plus aujourd'hui il tend à me faire succomber à ses courbes que je ne peux que deviner, voilà un mois que nous nous sommes jetés dans l'amour ensemble et tout se déroule comme si nous n'en étions qu'au premier jour, je suppose que c'est une bonne chose.

Il écoute quelque chose dans ses écouteurs, fermant par moment ses paupières pour profiter plus pleinement de la mélodie qui se joue dans ses tympans.

Je profitai d'un moment d'inattention pour embrasser le bout de son nez, sur son grain de beauté, et je souris vivement en voyant un sourire incontrôlé apparaître sur le bout de ses lèvres.

Encore ce sourire doux si particulier, ce sourire que seul moi connaît.

"Tu veux écouter ? me proposa-t-il d'une voix cajoleuse beaucoup trop mélodieuse à mon coeur.

-Je paris que c'est encore du Debussy, le taquinais-je,"

Je saisis alors l'écouteur qu'il me tendait, et comme je m'y attendais la mélodie d'un piano calme mais puissant me parvint aux oreilles, avec quelques dissonances qui n'enlaidissaient aucunement la mélodie.

Je crois que je commence définitivement à apprécier Debussy pour de vrai.

Je reconnais la première image inédite, il me semble que définitivement, ces trois pièces sont bel et bien ses favorites.

Il s'approcha de moi, jusqu'à poser sa tête sur mon épaule, et ses cheveux qui commencent à redevenir lisses me caressèrent le cou, m'arrachant un long frisson.

Je sentis soudainement son souffle chaud et délicieux s'écraser contre mon cou, et je me demandai à quoi il jouait, voulait-il que je l'embrasse fougueusement au milieu d'un transport en commun ?

"Eh...Jungkook, il y a quelque chose que je n'ai jamais eu l'occasion de te demander, et je pense que je n'en trouverai jamais, mais j'aimerai en parler avec toi...m'interpella-t-il doucement dans un murmure, tout près de mon oreille.

-Je t'écoute...lui répondis-je dans un souffle.

-Nous allons quitter le lycée et j'aimerais savoir...De quoi tu te languis, comment tu vis en général, comment te vois-tu, comment préfères-tu t'imaginer dans le futur ?"

À L'arrêt Du Champ || TaekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant