Chapitre 25

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J'ai encaissé le chèque de Emma-Lynn Van Mulder hier après le boulot. J'ai aussi fait le versement dans le compte de la boîte d'Addie. Je viens tout juste de me séparer d'elle. J'ai signé le contrat de vente aujourd'hui, je ne voulais pas faire traîner les choses plus que nécessaire. Je suis en train de me garer dans mon allée quand j'aperçois une silhouette assise sur mon perron. Au fur et à mesure que j'avance, la silhouette devient de plus en plus claire : Eddy ! C'est en grande partie à cause de ces visites impromptues que je veux aménager dans ma nouvelle maison le plus vite possible. Je cherche les clés dans mon sac et je passe à côté de lui sans lui adresser le moindre regard. Je suis sur le point de refermer la porte derrière moi quand il interpose son pied:

-Beauté, tu ne m'as pas vu ou quoi ?

-Qui êtes-vous ?

-Arrête ça s'il te plaît. Je veux te parler.

-Excusez moi monsieur mais je crains que vous vous êtes trompé de personne. Je ne sais pas qui vous êtes.

-Néfertari !

-Ôtez votre pied s'il vous plaît.

-Par pitié, laisse moi entrer, dit-il avec une voix conciliante.

-Je vous préviens, je vais appeler la police ! Laissez-moi refermer ma porte.

Je ne lui ai pas laissé l'occasion de répondre. J'ai poussé la porte tellement fort qu'il n'a pas eu d'autres choix que de reculer pour ne pas se retrouver coincé. Je ne sais pas ce qu'il avait en tête en venant chez moi, mais je ne le laisserai plus m'embobiner. Ghost était couché sur le canapé, les bruits ont réussi à le réveiller. Il est venu se frotter à mes pieds, la langue dehors.

-Coucou mon chéri, dis-je en le prenant dans mes bras.

Il devient un peu plus lourd chaque jour, bientôt je serai obligée de me courber pour lui faire des câlins plutôt que de le prendre dans mes bras. Je vais me chercher un verre de lait dans ma cuisine et quelques croquettes pour Ghost. Nous sommes mardi soir et je suis censée sortir les poubelles. La dernière chose dont j'ai envie c'est de me retrouver nez à nez avec Eddy une fois de plus. Je monte prendre une douche et je fais exprès de prendre tout mon temps. À l'heure qu'il est, il doit déjà être parti. Je sors avec mes sacs poubelles en prenant soin de guetter les alentours, aucun signe d'Eddy, ouf ! La benne à ordures est un peu plus loin à l'angle de la rue, je me dépêche d'y aller parce que je suis sortie en déshabillé. Et là, paf ! Qui vois-je ? Eddy ! Assis par terre ! Il est toujours là ! Je l'ignore royalement et je retourne sur mes pas après avoir jeté mes sacs dans la benne.

-Nef s'il te plaît, dit-il en se mettant à genoux. Il faut vraiment que je te parle.

-Mais qu'est-ce que tu fous ? Lève toi ! On pourrait te voir !

-Je m'en fiche, je veux juste que tu m'accorde quelques minutes.

-Pour me dire quoi ? Tu voulais que je sorte de ta vie non ? C'est chose faite. Va-t-en maintenant!

-Je n'ai jamais voulu ça, Nef j'étais auprès de ma mère.

-Ta petite maman t'interdit de recevoir des appels ? Fais moi rire.

-Elle est mourante, me répondit-il, la mine dépitée.

Je ne m'y attendais pas, je me suis sentie coupable tout d'un coup.

-Je.. Je suis désolée...

-Non, il ne faut pas. J'ai tout fait foirer une fois de plus, tout est...

-Je suis désolée pour la maladie de ta mère. Mais ça ne justifie absolument pas ton comportement. Déjà à l'hôpital, tu as fait comme si je n'existait pas, tu n'avais d'yeux que pour Ivanka. Je veux bien comprendre que vous soyez proche et tout ce que tu veux, mais un minimum de respect envers ma personne ne t'aurait pas tué...

ToxicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant