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Je ne sais pas ce qui se tramait dans sa tête mais Louis, n'arrêtait pas de me regarder avec un petit sourire sur son visage. Il avait insisté aujourd'hui pour qu'on se voit, apparemment il voulait voir l'avancée des travaux de la maison, je le connaissais assez bien pour savoir que son air enjoué n'avait rien avoir avec le bâtiment, il avait à peine fait attention alors que tout prenait rapidement forme, avec un peu de chance tout finirait dans les temps. J'essayais de me concentrer sur l'assiette devant moi, j'avais particulièrement faim mais son air enjoué commençait à me mettre mal à l'aise.

- Bon, tu peux me dire ce que tu as aujourd'hui, parce que là je ne comprends plus ?lui-demandais-je un peu agacé

- Oh, rien c'est juste que...je ne comprend pas, tu me fais des petites cachotteries à moi ton meilleur ami, me répondit-il en faisant semblant d'être vexé

- Je ne suis pas sur de te suivre

- Ben voyons, tu comptais me dire quand que tu fricotais avec la jolie petite blonde. Monsieur qui se jouait aux désintéressés, je savais bien que tu allais flancher.

Je m'apprêtais à reprendre une bouchée mais je déposais tranquillement ma fourchette, pris de cours parce que mon ami me disait, je ne lui avais aucunement parlé de tous mes petits moments avec Frida...je comprenais son comportement maintenant

- Je...comment est-ce que tu sais ça ?

- Ta mère Lukas, elle m'a appelé et m'a harceler de questions à propos d'une fille que tu voyais.Tu sais à quel point ta mère m'effraie, je lui ai dit que je ne savais absolument pas de quoi elle parlait et elle m'a envoyé une photo, me déclara-t-il se mettant à applaudir. Je suis impressionné, là je te reconnais ! Le bourreau des coeurs qu'il y a en toi n'est pas totalement mort en fin de compte. De toutes les façons, tu as toujours eu ce truc avec les filles, tu te rappel à l'époque  comment on s'envoyait en l'air constamment, on enchainait les plans culs comme des dingues.  Je regrette cette époque, soupira-t-il d'un ton nostalgique.

- Pas moi, soufflais-je en picorant dans mon assiette à l'évocation de cette sombre partie de ma vie. Il faut bien grandir à un moment donné

- Oui grandir, qui aurait cru, avec toutes les bêtises qu'on faisait, que moi je serais à présent marié, bientôt père avec autant de responsabilités. En parlant de responsabilité, vous avez finalement décidé de qui...

- Non pas encore, à vrai dire ça me saoule plus qu'autres choses.

- Je sais que je te l'ai déjà dit mais je trouve que tu devrais vraiment poser ta candidature pour cette place, je ne sais pas pourquoi tu ne veux pas diriger cette entreprise, elle appartient à ta famille après tout

- Je te l'ai dit...je ne sais pas si je suis prêt

- Lukas, une chose que je déteste chez toi c'est la manière dont tu as l'habitude de te rabaisser, m'énonça-t-il exaspéré. Tu sais pourquoi est-ce que j'ai fait appel à toi pour ma maison ? C'est uniquement parce que tu es un putain de génie, tu es un monstre, tu as un talent inné pour ton job. Tu n'avais pas encore fini tes études que presque tous les grands cabinets voulaient t'avoir à leur coté. On connait tous ton potentiel, c'est dommage que tu le vois pas toi même, mais moi je sais que tu es fait pour diriger, comme on le dit c'est ton destin. Mais bon c'est toi qui vois

Voila de quoi totalement coupé mon appétit merci beaucoup pour le déjeuner Louis, j'aimais lui faire la morale mais je détestais quand il me crachait mes vérités en face. Il n'avait pas tort, tout le monde me le disait mon père, ma mère, mes frères, le truc ce n'est pas que je ne me sentais pas prêt c'est juste que quelque chose me bloquait dans ma vie, un truc que mon très cher et tendre ami ne saurait jamais. J'y travaillais énormément, je pensais même être arriver à le surmonter mais ce qui s'était passé avec Frida la dernière fois m'avait complètement déboussoler. J'avais réussi à me contrôler mais j'étais à deux doigts de craquer, pourtant je ne devais pas du tout perdre le fil. Seulement, ça risquait de devenir de plus en plus difficile, elle ne me facilitait pas la tache non plus et j'appréhendais d'autant plus notre rendez-vous ce soir. Je pensais encore à comment elle avait dit mon prénom en gémissant c'était surement le truc le plus excitant que j'avais entendu et dieu seul sait que j'en ai entendu énormément.


Mala FamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant