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- Une addiction au sexe ? je crois que je suis un peu perdue, m'avoua-t-elle en se rasseyant à coté de moi.

Moi aussi j'étais perdu, ce n'est pas quelque chose que j'avais l'habitude d'étaler aux yeux de tous mais il fallait que je lui en parle pour elle et essentiellement  pour moi. J'avais tellement travaillé sur ma personne pour me détacher de ce coté sombre de ma vie, j'avais déçu tellement  de personnes, fait d'énormes sacrifices pour en sortir et la dernière chose que je voulais c'était de devoir replonger.

- Oui, j'ai longtemps eu une dépendance très accrue pour le sexe et j'ai eu beaucoup de problèmes par rapport à ça dans ma vie de tous les jours, dans mes relations aussi même les plus platoniques. Tu es la première femme avec qui je me rapproche autant depuis toute ma période de "guérison". Mais je veux vraiment bien faire les choses maintenant, j'essaie de changer pour devenir quelqu'un de meilleur. Je comprendrai que tu trouves tout ça assez bizarre ou que tu me trouves bizarre, déclarais-je soudainement très mal à l'aise

- Je ne te trouves pas bizarre, c'est juste que n'en avait jamais encore entendu parler. Je veux dire je sais qu'il y a des accro à la drogue ou à l'alcool....mais au sexe. Pour moi, on est tous un peu accro au sexe d'une certaine manière non ?

-Non, il y a aimer avoir des rapports ce qui est tout à fait normal et à coté il y a ça, c'est une véritable obsession tu n'arrives plus à t'en passer en vrai ça ne diffère pas de l'addiction à l'alcool, tu commences petit à petit pour échapper à la réalité et puis ça dérape. Tu n'arrives plus à réfléchir de manière clair, la moindre chose, le seul petit contact même insignifiant te fait automatiquement penser au sexe et il est impossible de résister aux pulsions. On m'a expliqué au cours de mes thérapies que  le cerveau produit de la dopamine qui procure au corps la sensation de plaisir.   Quand tu prends de la drogue par exemple, la conséquence immédiate est la  production importante de dopamine ce qui rend très vite addictif. C'est exactement la même chose pour le sexe.....je sais pas si tu me suis, lui demandais-je en lui jetant un coup d'oeil

- Oui oui, enfin un peu, me répondit-elle en penchant la tête sur le coté. Je peux te poser une question sans vouloir être indiscrète, comment est-ce que tout ça a commencé ?

-Euh....j'en suis pas très sur, je pense au lycée parce que je regardais énormément de films pornographiques du coup avec je me....me masturbais autant. Mais quand ça a vraiment pris de l'ampleur  c'est lorsque j'ai commencé  avoir des rapports, je ne pouvais plus m'arrêter. Au début c'était avec des filles du lycée, des profs ensuite j'ai élargie mon cercle de "fréquentations", plus je baisais plus j'avais encore envie de baiser c'était....une boucle s'en fin, j'ai tout essayé en matière de sexe vraiment tout des plans à trois, du sado-maso allant du plus en plus trash, j'ai même fini par coucher avec des hommes aussi  lui-expliquais en me remémorant à regret tout ce que je faisais. Dans toute cette cacophonie j'ai fini par rencontré quelqu'un, et je crois que c'est là que je suis me suis rendue compte que j'avais un problème. Je faisais tout pour me contenir pour elle mais c'était très dur....et d'un autre coté mon couple malgré tout ce que je faisais n'allait pas bien....on a eu des problèmes, on se disputait assez fréquemment  et j'ai fini par replonger....pour oublier ce qui se passais chez moi. Je payais des escortes, je me tapais des prostitués je savais que ce que je faisais était mal mais pour  soulager ma conscience je me disais que si je couchais à chaque fois avec une fille différente ce n'était pas si grave. C'était ridicule de penser comme ça mais bon on a fini par rompre et ce n'était plus un problème

- Vous avez rompu à cause de....

- Oh non heureusement ou malheureusement je ne sais pas. Elle ne l'a jamais su, mais peut-être que si elle l'avait découvert j'aurais arrêté plus tôt. En tout cas après notre séparation, c'est devenu pire, je n'avais plus de vie social . Je ne voyais plus ni mes amis, ni ma famille la seule personne avec qui j'avais encore des contacts c'était mon père et ça c'est juste parce qu'on travaillait parfois tous les deux. Soit je travaillais soit je baisais c'est à ça que se résumais ma vie, parfois j'étais au boulot et l'envie me prenait du coup, il fallait que je me masturber tant que je ne le faisais pas je ne pouvais rien faire d'autre.

- Ça à l'air horrible.....désolé je ne voulais pas dire ça, se repris-t-elle vivement en secouant la tête

- Tu n'as pas à t'excuser, c'était vraiment horrible, lui dis-je en me levant et me plantant devant la baie vitrée, plongé dans tous ses souvenirs. Je dépensais des sommes pas possibles juste pour ça, un jour j'ai fait appel à une fille et pour la payer je me suis trompé de carte au lieu d'utiliser la mienne j'ai utiliser celle que l'entreprise m'avait remise. Le comptable a vu qu'il y avait un trou de 75.000 euros dans les comptes, il est remonté à la source et c'est comme ça que j'ai été découvert. Mes parents l'ont appris et ils ont décidé de m'aider ,c'était compliqué  pour moi parce que j'en avais honte.

A vrai dire j'en avais toujours honte, malgré toutes les soins, les médecins, les médicaments ou encore les séances de groupe une chose qui me collait encore à la peau était la faible estime que j'avais de moi. C'est cet aspect de l'addiction qui était pour moi difficile à supporter : le regard que tu te portes à toi-même, l'impression constante d'être un moins que rien. J'en avais beau parlé à mon psy, qui lui  essayait de m'aider comme il pouvait mais ça restait mon plus grand démon, c'est la raison pour laquelle je redoutais la place de dirigeant, la plupart des actionnaires me voulaient à ce poste je refusais en disant que je n'étais pas prêt mais j'avais juste ce truc qui me bloquait.

- Mais ça veut dire que la dernière fois, qu'on on a.....j'ai en quelque sorte brisé ta stabilité.Je ne savais pas, je ne voulais pas du tout...., l'entendis-je avec une nuance d'inquiétude dans la voix

- La dernière fois ce qui s'est passé, c'est vrai que ça m'a pris par surprise mais c'était totalement voulu, la confortais-je. Et même si ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de rapports je peux t'assurer que ça n'avait absolument rien à voir avec tout ce que je faisais avant.... Pendant mon traitement, je prenais de la sérotonine pour diminuer les effets de la dopamine ce qui me permet de vraiment savourer chaque rapport  et je peux t'assurer que c'était bien mieux, beaucoup mieux. J'ai beaucoup travaillé sur moi pour changer Frida je t'assure, je veux devenir une meilleure personne pas celui que j'étais avant....tu es entré dans ma vie et je me sens obligé de te le dire mais je comprendrais si après tout ce que je viens de t'avouer, tu préfères...t'en aller, déclarais-je la gorge très sèche.

-Je ne vais pas te mentir je trouve tout ce que tu m'as confié très....insolite, commença-t-elle en s'approchant de moi. Mais c'est également très courageux de me l'avoir dit et je ne veux pas du tout arrêter, tu rigole, continua-t-elle en me prenant les mains. Personnellement je trouve très injuste de juger quelqu'un par rapport à son passé et je suis moi même assez mal placé pour le faire....  Je ne sais pas comment étais l'ancien Lukas mais je peux en toute honnêteté  te dire que le nouveau est incroyable. Et j'ai de la chance je suis la première à y avoir droit, ajouta-t-elle en me souriant gentiment

Ce petit sourire qui pouvait sembler banal me procura à cet instant un vrai soulagement et je l'a pris aussitôt dans mes bras.Je lui avais dit que je comprendrai si elle voulait s'en aller mais je redoutais à l'extreme ce scénario qui aurait pu se produire.

-Mais j'ai quand même une toute petite préoccupation quand tu dis d'y aller doucement ça ne veut pas dire....

- Pas du tout, lui répondis-je en voyant tout de suite de quoi elle voulait parler. Mais se serait bien de faire autres choses aussi, comme par exemple enfin regarder ce fameux film, ajoutais-je en faisant référence à la télé qui faisait défiler les images à l'écran

-Oh ! Si ce n'est que ça, j'ai pas de soucis, finit-elle en m'entrainant vers le canapé.

Mala FamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant