Twenty-Second Letter

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Elle se réveilla avec un mal de crâne plutôt modéré, lançant un regard à Alice puis à son réveil qui annonçait qu'elle avait raté le petit déjeuner mais qu'elle pouvait encore arriver à temps pour le service du midi. Elle glissa hors de son lit en prenant soin de ne pas réveiller la Gryffondor et enfila un jean et un pull qualifié de « moche » par Marlène. Elle avait promis de ne plus le mettre et hésita à le retirer, n'ayant pas envie de subir la colère de la petite blonde. La flemme lui donna du courage pour affronter la reine des serpents si le besoin s'en présentait. Elle descendit, manqua de s'endormir sur les toilettes, offrit à ses dents un brossage qu'elles réclamaient à coup de mauvaise haleine, et se coiffa, ce qui consistait désormais à passer une main dans ses cheveux dans l'espoir qu'ils optent pour une direction commune. Lorsqu'elle émergea de la salle de bain, il l'attendait, appuyé contre le dos du canapé, les bras croisés et la mine renfrognée.

– T'as dessoûlé ? ui demanda-t-il sans tenter de dissimuler son mépris pour son attitude de la veille.

– Et toi ? ttaqua-t-elle, bien décidé à lui rappeler qu'elle n'était pas la seule à avoir fait la fête.

– Je connais mes limites, argua-t-il avec assurance.

– Je teste encore les miennes, répondit-elle en haussant les épaules avec une nonchalance qui ne lui appartenait pas tout à fait mais qui se prêtait à l'ambiance.

– Tu te souviens de ce que tu m'as dit hier ? Au sujet de quitter l'équipe.

Elle fut tentée de mentir. Répondre par la négative plutôt que d'admettre qu'elle avait changé d'avis et qu'elle voulait rester. Mais elle ne voulait pas mentir. Elle se contenta d'hausser de nouveau les épaules en réfléchissant à un moyen de suivre les conseils d'Alice sans perdre pour autant la face devant le garçon. Il avait essayé de la retenir lorsqu'elle lui avait annoncé sa démission. Par miracle, il la voulait. C'était un avantage qu'elle pouvait monnayer. S'il pensait un minimum ce qu'il avait dit à Emmeline et Dorea, alors elle avait une chance de négocier. De tourner la situation à son avantage.

– J'ai trop de boulot. Je peux pas tout gérer, admit-elle aisément puisqu'il ne s'agissait pas d'un mensonge.

– Je t'ai proposé de l'aide, intervint-il.

– Et après ça tu as disparu de la circulation. Dorcas, Gideon et Kate m'ont aidé pour le Quidditch mais pour ce qui est du boulot de préfet en chef, j'étais de nouveau seule.

– J'étais occupé. Je le suis moins maintenant.

– C'est le truc avec les promesses, expliqua-t-elle calmement – trop calmement. Une fois que tu les brises, plus personne ne te fait confiance.

– Qu'est-ce que tu fais des secondes chances ? contra-t-il.

– Ça se mérite.

– Je dois faire quoi pour regagner ta confiance ?

– Tu ne l'as jamais eu, asséna-t-elle froidement.

– Comment j'ai pu perdre quelque chose que je n'ai jamais eu ?

– Le talent.

– Qu'est-ce que t'attends de moi au juste ? lui demanda-t-il après quelques secondes à la jauger.

– Rien. Je vais continuer à faire mon boulot et le tien. Si tu prends tes responsabilités, j'aurais du temps pour les entraînements. Je peux être préfète en chef et attrapeuse. Je peux être deux préfets en chef. En revanche je ne peux pas faire les trois. Tu ferais mieux d'apprendre rapidement à être capitaine et préfet en chef ou alors à être poursuiveur et attrapeur.

Deer LilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant