Bonus Letter

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Lily descendit les escaliers presque en sautillant. Elle fredonnait distraitement "Like a Virgin" de Madonna, se déhanchant jusqu'à la cuisine d'où lui parvenait une odeur de gratin. Elle espérait qu'il s'agissait d'un gratin de pâtes même s'il avait une préférence pour les pommes de terre. Tant qu'il y avait beaucoup de fromage et de crème, elle ne ferait pas trop la difficile. Elle se pencha pour lorgner le plat dans le four. Son souhait avait été en partie exaucé puisque le fromage était en si grande quantité qu'elle n'apercevait pas du tout ce qui cuisait en dessous de celui-ci.

– Pâte ou pomme de terre ? cria-t-elle en se redressant.

Aucune réponse ne lui parvint et elle gonfla les joues avant de claquer ses deux mains sur celles-ci pour se rappeler à l'ordre. Elle prenait beaucoup trop de ses mimiques. Elle passa une tête dans le salon mais aucun trace du "cuisinier". Elle avança dans le couloir qui menait à la porte qui donnait sur le petit jardin. La balançoire grinçait encore, secoué par le vent. Elle donna un coup de pied dans la porte des toilettes en revenant sur ses pas mais celle-ci ne s'ouvrit pas. Elle aurait probablement laissé l'occupant poursuivre sa besogne si le silence n'avait pas été aussi complet. Non pas qu'elle soit avide d'entendre qui que ce soit – même son plus grand amour – déféquer, mais habituellement il aurait protesté ou lâché un "c'est occupé". Elle redonna un coup et cette fois un grognement lui répondit. La porte s'ouvrit après quelques secondes et elle se retrouva face à son imbécile de mari qui venait clairement de se réveiller.

– Tu sais qu'on a un lit à l'étage ?

– Je me suis endormi en jouant à cache-cache.

– Il est parti y'a deux heures avec Sirius et Dorcas. Ne me dit pas que tu n'as pas entendu les cris de Teddy et Wendy ? Si Remus et Marlène n'étaient pas intervenus, les voisins auraient appelé la police.

– J'ai le sommeil lourd.

Elle tendit la main pour arranger, comme elle pouvait, les cheveux du jeune homme qui se pencha légèrement en avant pour lui permettre d'accéder à sa tignasse. Elle essaya de ne pas rire à l'idée que James ait attendu plus de deux heures d'être trouvé alors que personne ne le cherchait. Il la pinça, remarquant sûrement qu'elle se moquait de lui. Les iris mordorées du garçon étaient à la même hauteur que les siennes et elle réduisit la distance pour lui voler un baiser sans pour autant se départir de son sourire amusé. Elle savait que Potter était plutôt susceptible mais elle savait aussi que sa punition – si punition il y avait – serait à son goût. Après tout, leur fils était sorti avec son parrain et ils avaient jusqu'au dîner avant que le garçon ne revienne... L'ancien Gryffondor sembla lire dans ses pensées puisque le chaste baiser n'était plus, remplacé par un passionné échange, sa langue s'insinuant entre ses lèvres tandis qu'elle sentait ses mains glisser de sa taille à ses fesses pour finir sous ses cuisses, la soulevant avec toujours autant de faciliter malgré une grossesse pour sa part et beaucoup moins de Quidditch pour la sienne. Elle enroula ses jambes autour de lui et étouffa un gémissement lorsqu'il la plaqua contre le mur. Non pas qu'elle eut mal. Au contraire. Il y avait une chose qui lui faisait déjà pas mal de bien malgré les couches de vêtements qui les séparaient encore mais plus pour longtemps. Elle passa une main dans la nuque du garçon, mêlant ses doigts à ses boucles brunes et mordant sa lèvres à bout de souffle.

– Pâte ou pomme de terre ? demanda-t-elle.

– Quoi ?

– Le gratin. Répond, lui ordonna-t-elle.

– Pâte.

Ça pouvait sembler complètement stupide, voir aberrant mais elle avait encore plus envie de lui suite à sa réponse. Non pas qu'elle ait eu la moindre attirance sexuelle pour les pâtes – malgré un amour assez démesuré pour celles-ci – mais le fait est qu'il avait fait ce qu'elle aimait elle. Il la faisait toujours passer avant. Elle était toujours sa priorité. Elle n'avait pas besoin de grandes déclarations ou de grandes preuves d'amour. Elle en avait eu assez pour toute une vie. Il avait combattu le plus grand mage noir du siècle pour elle. Il aurait pu rester neutre, protégé par son statut de sang pur, mais il avait rejoint les rangs de l'Ordre à ses côtés. Et lorsqu'il avait reçu une lettre du futur leur annonçant leur funeste destin, il n'avait pas fui. Il l'avait épousé. Il lui avait fait l'enfant dont le destin prophétisé les mènerait à la mort. Il avait trouvé le traître dans leur rang et il s'était battu cette nuit fatidique où leur histoire aurait pu prendre fin. Ils étaient encore là trois ans plus tard. Elle ne se sentait jamais plus vivante que dans ses bras, sous son regard empli d'un désir qu'elle s'apprêtait à assouvir.

Chaque chose qu'il faisait pour elle, la faisait retomber amoureuse de lui, un peu plus fort si c'était possible même. Que ce soit cette fleur qu'il déposait sur son oreiller lorsqu'il revenait de son footing matinal, à ces mots qu'il glissait dans les pages de son livre du moment, ou encore lorsqu'il faisait des pâtes à la place des pomme de terre.

– Je t'aime Potter.

– Si j'avais su qu'il suffisait d'un gratin de pâte pour te conquérir Evans, je me serais pas cassé la tête à infiltrer le Ministère de la Magie pour dérober un retourneur de temps au Département des Mystères.

Il s'attela à la tâche de la déshabiller l'une de ses mains remontant jusqu'à son col, l'autre toujours sous ses fesses s'agaçant rapidement puisqu'il n'avait jamais été très patient et finissant par faire sauter les boutons, ruinant un énième chemisier. Elle ne protesta pas. Les boutons devraient s'estimer chanceux, elle voulait qu'il la saute aussi.

– J'aurais pas passée des nuits et des nuits à étudier le temps et l'espace.

– Tellement de nuits à rattraper, susurra-t-elle en essayant de ne pas rire.

– Tu vas prendre cher Evans.

– Autant que tes prototypes de boites aux lettres à remonter le temps ?

– Plus encore, dit-il en la décollant du mur pour grimper à l'étage, ses lèvres se perdant en caresses dans son cou.

Il la coucha sur le lit, passant au-dessus d'elle. Elle lâcha un léger rire lorsque les doigts du garçon lui chatouillèrent l'intérieur de la cuisse. Son rire s'étrangla en un hoquettent de surprise lorsqu'il repoussa la dentelle de sa culotte. Non pas qu'elle ne s'y attendait pas, mais son index froid s'était posé si brusquement sur sa féminité déjà chaude et humide à l'idée de l'accueillir, qu'elle n'avait pas pu se retenir. Un sourire satisfait étira les lèvres du garçon.

– Déjà envie de moi Evans ?

– Comme si j'étais la seule, répondit-elle en abaissant d'un coup sec la fermeture éclair du jean du garçon qui lâcha pour sa part un cri légèrement aigüe de... peur.

– Evans, si tu pouvais éviter ce genre de mouvement brusque aussi près de...

– C'est vrai qu'on en a encore besoin. L'auteur de la lettre ne va pas se faire toute seule, ajouta-t-elle en le débarrassant de son t-shirt, lançant un regard gourmand aux tablettes de chocolat qui, loin d'avoir disparues, étaient encore plus dessinées que par le passé en raison de l'entrainement intensif de Maugrey.

– Rien ne prouve que ce soit notre fille. Il n'y aucune chance que mon enfant ne s'appelle pas Elvendork.

– Harry ne s'appelle pas Elvendork, lui fit-elle remarquer à juste titre.

– On était en guerre, je pensais pas qu'on survivrait et qu'on devrait l'appeler Harry plus d'un an.

– Elle a dit qu'elle était notre fille et elle s'appelle Jasm...

Lily ne put terminer sa phrase puisque James plaqua ses lèvres contre les siennes. Elle le laissa les débarrasser des dernières couches de vêtements qui les séparaient encore. Elle eut une dernière pensée pour le gratin de pâte qui risquait d'être plus carbonisé que cuit avant de se laisser happer par les vagues de plaisir offerte par les mouvements du garçon en elle. La jolie rousse accompagna chacun d'eux, ses mains glissant dans le dos du garçon, griffant parfois la peau au teint halé de son amant.

Elle ne savait pas quand est-ce qu'elle tomberait de nouveau enceinte. Elle ne savait pas non plus ce qui les attendaient dans le futur. Elle n'était pourtant pas inquiète. Leur fille n'avait pas été très bavarde mais elle leur avait sauver la vie. Ils n'avaient plus qu'à la vivre.

THE END

Deer LilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant