Lily avait bien tenté de contredire Alice mais cette dernière était catégorique. Elle se souvenait parfaitement du jour où elle avait reçu le balai en cadeau. Elle avait bien tenté de faire croire à tout le monde qu'elle se l'était offert à elle-même mais personne n'avait été dupe. Alice s'était d'ailleurs emportée avant même que Sirius n'ait ouvert la carte de la fausse Lily du futur. Elle avait aujourd'hui la réponse à ses questions, même si Dorcas s'était chargée de lui révéler la relation passée des deux Gryffondors. Alice lui expliqua qu'elle avait vu James recevoir le balai la veille.
– Est-ce que tu es sûre que c'est le même balai ? insista Lily bien qu'elle connaisse déjà la réponse.
– Sérieusement ? lui répondit Alice en haussant un sourcil.
Elle ne ressentait pas ce qu'elle aurait dû ressentir. Elle avait l'impression d'être une horloge dont les rouages tournaient à l'envers. Comment était-elle censée se réparer. Elle était une personne de chair et de sang, pas un objet mécanique. Lily savait qu'elle aurait dû être furieuse. Elle l'aurait d'ailleurs probablement été si la révélation avait eu lieu plus tôt. Aujourd'hui, tout était différent. Elle ne pouvait pas simplement se dire qu'il faisait ça pour s'amuser. Pour la piéger. Pour la tourner en ridicule. Il n'était pas comme ça et elle le savait. La question du pourquoi demeurait mais la réponse ne lui venait plus aussi facilement que par le passé. La seule chose qui l'inquiétait pour l'instant était sa relation avec Alice. Elle avait l'impression d'avoir les pieds sur un terrain miné. Elle ne savait même pas quelles questions poser à sa camarade pour désamorcer la situation sans tout faire imploser.
– Alice, t'es pas obligé de me raconter mais... Potter et toi...
– Non, je suis pas obligée, répondit Alice d'un ton aussi catégorique que froid. Ça ne regarde que lui et moi.
– Je peux pas...
– Tu ne peux pas quoi ? lui demanda son interlocutrice toujours aussi vindicative, ses mots aussi aiguisés que des couteaux affutés. Si je te dis que je l'aime encore, qu'est-ce que ça changerait ?
– Eh bien je... ne ferais rien.
– Pourtant tu te l'es tapé, lui rappela la Gryffondor sans aucune pitié.
– Parce que je ne savais pas ! la contra Lily.
– Tu savais qu'on était sorti ensemble. Dorcas te l'a dit. T'as été témoin plusieurs fois de mon hostilité envers lui. Ne joue pas les innocentes. Je me répète mais qu'est-ce que ça changerait. Si je te disais que j'avais encore des sentiments pour lui. Qu'est-ce que ça changerait ?
– Rien, balbutia Lily, la réalisation la clouant sur place.
– Rien, répéta Alice avec un peu plus de douceur. Ce n'est pas un sentiment contre lequel tu peux lutter Lily. Si ça peut te rassurer, je l'aime plus. Je préfère Frank.
La révélation concernant Frank lui passa presque complètement au-dessus. Elle se retint de répondre "quel sentiment". Elle commençait à être une spécialiste pour ce qui concernait Alice et cette dernière n'acceptait pas le mensonge, même s'il émanait du déni dans lequel elle avait plongé. Elle n'était pas certaine d'apprécier cette dynamique qui la poussait à être d'une honnêteté sans bornes, même avec elle-même. Lily savait néanmoins qu'elle n'irait nulle part en empruntant un chemin différent de celui sur lequel avançait Alice. "Ce n'est que physique" était une excuse qui aurait produit une réponse désagréable de son amie. Celle-ci lui aurait demandé pourquoi elle n'était pas capable de se retenir ? Pourquoi est-ce qu'elle avait choisi de risquer de la blesser pour une simple sensation de plaisir ? La réponse était simple, limpide. Ce n'était pas que physique. Elle ne savait pas ce que c'était mais ça allait au-delà du désir pur et brut. Il y avait un sentiment qui restait à définir. Elle était certaine qu'il ne s'agissait pas d'amour. C'était néanmoins assez fort pour qu'elle risque son amitié avec Alice.
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Deer Lily
Fanfiction{TERMINÉE} Lily Evans avait voulu que sa sixième année soit spéciale. Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle le soit autant. Recevoir une lettre qui lui annonce sa nomination comme préfète en chef aurait du la faire bondir de joie. Néanmoins cette let...