Epilogue

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Dorea était installée devant une tasse de thé et bien qu'elle tienne un livre entre ses mains, son regard était fixé sur un groupe d'adolescents dont les rires lui parvenaient, bien que ceux-ci soient quelque peu étouffés par la distance entre le lac du domaine et la terrasse du manoir. Elle claqua sa langue agacée, ce qui fit sursauter son mari qui était assis face à elle. Elle ne lui accorda pas un seul regard malgré le fait qu'il s'était cogné au fer forgé de la table de jardin. Charlus ajusta ses lunettes et posa sur sa femme ses iris d'un doré inimitable si ce n'était par leur fils James qui venait de lancer Sirius à l'eau.

– On est en plein mois de décembre, s'emporta-t-elle en fermant d'un coup sec son livre.

– Je croyais que tu voulais que "l'été dur toujours", lui rappela son mari en désignant de la main le ciel artificiel qui s'étendait sous le dôme qu'il avait créé pour lui faire plaisir, pour prolonger la saison qu'elle aimait tant.

– Je veux qu'il neige. Je veux qu'il ait froid.

– De qui est ce que tu parles ?

– Ton fils.

– Techniquement c'est aussi le tien, lui rappela le pragmatique sorcier. Qu'est-ce qu'il a fait encore ?

– C'est plutôt ce qu'il n'a pas fait ! Elle devrait être là ! Pourquoi est-ce qu'elle n'est pas là !

– Qui ça ?

– Bonjour.

Dorea se tourna vers la nouvelle arrivée en essayant de ne pas s'agacer, pensant néanmoins intérieurement, que son fils avait invité toute l'école sauf...

– Lily Evans, balbutia la sorcière lorsque ses yeux se posèrent sur la jolie rousse.

– Bonjour, répéta la jeune fille qui semblait avoir remarqué que son interlocutrice était d'une humeur massacrante.

Dorea se maudit intérieurement de ne pas avoir su se montrer plus patiente. Elle lança un regard à son mari qui se leva sans saluer la jeune fille. Elle n'était pas étonnée mais elle se disait qu'à ce rythme la petite sorcière allait les prendre pour les personnes les plus mal élevées du pays. Devait-elle lui expliquer que Charlus n'avait rien contre elle et qu'il était juste socialement inapte ?

– Je suis navrée Lily pour cet accueil... il est juste dans son monde.

– Ne vous excusez pas, et ne soyez pas trop en colère contre Monsieur Potter, c'est lui qui m'a fait venir.

– Quoi ? s'étonna la sorcière. Comment ça il t'a fait venir ?

– Il m'a envoyé une lettre en disant qu'il n'avait pas le contre-sort pour annuler l'été artificiel et que si je ne venais pas, vous alliez lui demander de faire tomber de la neige.

– Je ne comprends pas... James devait t'inviter. Pas Charlus.

– Potter m'a invité mais je lui avais dit que je ne pouvais pas venir parce que c'était l'anniversaire de ma sœur.

– Et pourtant te voilà, fit remarquer Dorea toujours perdue bien que cette remarque ait été prononcé pour elle-même plutôt que délibérément à haute voix.

– Elle n'avait pas tellement envie que je sois là finalement. Quand je suis remontée dans ma chambre, il y avait une lettre de votre mari qui me disait que maintenant que je n'avais aucune obligation à l'égard de Pétunia, je pouvais venir. Il a préparé un Portoloin et me voilà, s'exclama la jeune fille sur un ton faussement joyeux qui semblait cacher sa gêne. Je peux repartir si...

– Non ! hurla presque Dorea en levant les mains en l'air avant de répéter "non" plus calmement. Je suis désolée. Je dois avoir l'air folle. Et je suis la pire des hôtesses. Tu es la bienvenue ! Tu peux venir quand tu veux !

Deer LilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant