Acte II, 4e Épître - Un colis mystérieux

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Ben Maners eut un réveil difficile, ce Mercredi 2 Septembre. Après être revenu de son entrevue avec Kim et les Rodenberg, il s'était senti comme complètement vidé de toute énergie, et il n'avait pas eu la force de monter jusque dans sa chambre, s'écroulant sur son canapé et dans les bras de Morphée par la même occasion. Il dormit d'un sommeil profond, comme il n'en avait plus eu depuis l'accident, et il ne fut tiré de sa torpeur que par le bruit de la sonnette, sur laquelle quelqu'un s'acharnait méthodiquement.

Agacé par l'insistance de l'importun, Ben se précipita à la porte, prêt à en découdre verbalement avec ce malotru, découvrant alors un jeune livreur, un colis à la main. Il ne devait pas avoir guère plus de vingt ans, et il s'agissait sûrement d'un intérimaire embauché pour les vacances, avant de retourner user les bancs de la fac. Il avait lui aussi fait ce genre de petits boulots en son temps, ce qui lui enleva toute envie de passer ses nerfs sur le garçon. Le livreur demanda timidement s'il était bien chez monsieur Maners, et après que ce dernier eut acquiescé, il lui tendit le bon à signer puis son colis.

Ben regarda immédiatement qui était l'expéditeur, un certain Samuel Cipher, de Saint-Louis. Le nom ne lui disait rien, et il n'avait pas souvenir que cet homme comptait parmi les partenaires commerciaux d'Edmons & Co. Concentré sur le colis, il n'avait pas remarqué l'homme au long imperméable qui était sorti de sa voiture au moment où le livreur s'en allait, et il s'apprêtait à refermer la porte quand le visiteur l'interpella.

« - Monsieur Maners ! Un instant, s'il vous plaît !

- Inspecteur Silvermann ? Qu'est-ce que vous faîtes là, de si bonne heure ?

- Dix heures trente, je n'appelle pas vraiment ça les aurores, mais je suppose que c'est une question de point de vue, ironisa Tom en regardant sa montre.

- Il est déjà si tard ?! Oh bon sang, il faut que je prévienne mon bureau !

- Ne vous donnez pas cette peine. C'est eux qui m'ont envoyé chez vous. Pas parce qu'ils vous croyaient mort, hein ! C'est juste parce que j'étais allé à votre bureau en premier, et ne vous y trouvant pas, votre assistant m'a dit que vous étiez souffrant et que vous ne viendriez pas travailler aujourd'hui. Un bon petit gars, votre assistant. J'aimerais bien que mon équipier soit autant aux petits soins avec moi !

- Et donc, que puis-je faire pour vous, inspecteur ? rétorqua Ben, qui s'impatientait face à la fausse sympathie du policier.

- Je venais simplement terminer notre dernière conversation, répondit-il en allumant une cigarette. Nous n'avions pas eu le temps d'aborder les raisons de votre présence aux Vladeck Houses. C'est pas vraiment un quartier pour les rupins dans votre genre, sauf si on recherche quelque chose de « particulier », si vous voyez ce que je veux dire, le titilla Silvermann.

- Je n'apprécie pas particulièrement votre ton, inspecteur, et encore moins vos accusations, s'exclama Maners.

- Mais je ne vous accuse de rien. J'évoque des faits, rien de plus. Et puis, vu comme vous étiez shooté aux médocs pendant votre séjour à l'hôpital, n'importe quel stupéfiant serait de la pisse de chat à côté ! Non, par contre, ce qui m'intrigue, c'est que vous vous retrouviez mêlé à deux explosions dans un laps de temps si court. C'est pas comme si ça arrivait tous les quatre matins dans notre bonne vieille ville...

- Ah, parce qu'après la consommation de drogue, vous m'accusez de terrorisme, maintenant ?!

- Je vous trouve bien énervé, monsieur Maners. On parle juste là, tous les deux. Si je vous accusais vraiment de quelque chose, je le ferais dans une salle d'interrogatoire, au commissariat, pas sur votre perron.

DIES IRAE - Cycle I : L'AngicideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant