Chapitre 29. Vision

3.5K 233 16
                                    


- Changer trop les choses n'est pas bon Eren...

- Mais j'ai les connaissances, je pourrai tellement faire pour le peuple!

- Oui, tu as les connaissances, mais pas de cette époque. Regarde autour de toi

Je me retourne et observe la ville a feu et a sang, ravagé par les assaillants. Les hommes sont tués dans les rues, leurs corps embrochés dans des piques les traversants de part en part, leurs têtes volants d'un coup d'épée dans la gorge. Les femmes sont violemment éjectées de leurs domiciles, tirées par leurs cheveux, criant pour la pitié des assassins, d'autres, dénudées sont jetées dans les coins des rues, leurs corps recouverts de marques laissant peu de doute aux sorts qu'elles ont subis. Les enfants, des bambins, crient dans les rues poussiéreuses, des cendres volants de toute part, regardant leurs maisons partir en fumée, cherchant leurs parents de leurs yeux brillants de larmes, de peur. Piétinés, violentés, beaucoup sont recroquevillés sur le sable continuant de pleurer, certains ne bougent plus, dégagés par des coups de pieds, leurs corps inertes, sans vies. 

- La connaissance est une richesse bien plus grande que l'or Eren, ne l'oubli jamais. Elle attire la convoitise, la cupidité de dirigeant qui ferait tout pour l'obtenir. 

Les larmes coulent sur mes joues alors que je vois une petite fille boitant, tirant derrière elle une petite poupée de chiffon recouverte de sang, appelant en boucle sa maman, le regard abattu. 

- Ce que tu vois Eren est l'un des nombreux chemins de l'avenir. Fais des choix bons pour ton peuple mais n'oublie jamais ce que tu viens de voir. 

La main de Noun se pose sur mon épaule alors que le néant règne a nouveau, la noirceur alors que les cries continues de remplir l'espace, m'étouffant de leurs détresses. Je me recroqueville sur moi même, entourant mon corps de mes bras, me berçant, essayant d'occulter les cris de détresse qui semble crier mon prénom. 


- Eren! Eren! Réveille toi bon sang!

Je me réveille en sursaut, le corps transpirant alors que Livaï remue mes épaules. 

- Qu'es ce qu'il s'est passé? demandai-je alors que je reprends ma respiration difficilement, les cries résonnant encore dans ma tête. 

- Tu t'es mis a t'agiter dans tout les sens. Tu as fait un cauche-

Les yeux de mon pharaon s'agrandisse alors que je sens un liquide s'écouler de mon nez. Je passe ma main machinalement sur celui ci, récupérant le sang que s'écoule lentement en une traîné continue.

- Merde...

Il se redresse rapidement, revenant avec un morceau de tissus qu'il me tend. Je m'empresse de compresser mon nez, essayant d'arrêter le saignement. 

- Tu as encore eu une vision... c'est ça?

J'hoche la tête en signe de réponse continuant de presser le bandage. 

Ce n'est pas la première fois que j'ai une vision. La dernière en date remonte a seulement une semaine, et elle était beaucoup plus joyeuse que celle ci, me montrant la réussite de la création du moulin pour les récoltes, l'abondance de culture, détruisant définitivement la famine du pays. 

- Raconte moi.

J'hésite, je n'ai pas envie de me replonger dans les images circulant encore dans mon esprit. Comment lui dire que j'ai vu notre pays a feu et a sang a cause de mes connaissances? 
Je détourne la tête, retirant délicatement le tissus, vérifiant que mon saignement est terminé.

- Rien de bien intéressant

- Ne me mens pas Eren, tu n'as jamais eu une réaction pareil. Tu me fais confiance n'es ce pas?

- Bien sur, sinon je ne serais pas ici.

- Alors raconte moi. Je ne jugerai pas, au contraire, je t'aiderai a analyser le problème.

Je pousse un soupir avant de lui raconter la vision que Noun m'a révélé. Le pharaon fronce les sourcils alors qu'il écoute avec attention mon rêve. Je ne rentre pas dans les détails, lui expliquant juste qu'une guerre a éclaté, que nous avons été attaqué. Il n'a pas besoin de savoir ce que notre peuple subissait. 

- Je vois... dit-il rompant le silence qui s'était installé a la fin de mon histoire. Alors nous allons faire ce qu'il a dit. Nous nous en tiendrons a ce que tu as amené au pays jusqu'à présent. Tu as déjà beaucoup fait. Grace a toi, les égyptiens ne souffrent plus de déshydratation, et bientôt la famine aura quitté le pays. 

- Tu n'es pas déçu que je ne puisse rien apporter de plus?

- Pourquoi le serai-je? Tu as déjà amené tant de chose. De plus, tu peux amener autre chose que des inventions. Je ne t'ai pas choisi parce que tu avais des idées pour le pays, mais pour ta compassion, pour ta bonté. Tu sais m'épauler Eren, bien plus que tu ne le pense. Tu es ma voix de la raison, calmant mes ardeurs quand je risque un danger bien trop grand, bien trop risqué. Tu m'as empêché de déclencher une nouvelle guerre qui aurait été désastreuse pour le pays, comme tu l'as dit, nous ne sommes pas encore près a gagner contre les Perces. dit-il alors qu'il posait une main réconfortante sur ma joue. 

Il se lève de notre lit, se recouvrant rapidement d'un pagne avant de se tourner vers moi.

- Je devrai dire a Mikasa d'annuler l'entrainement. Tu pourras faire cela un autre jour.

- Non, j'attends ce jour depuis que je te l'ai demandé. Je me sens bien, je peux le faire. dis-je alors que je me lève a mon tour. Je te promets que si cela ne va pas, je m'arrête tout de suite. 

Il hoche la tête, se dirigeant vers notre salle d'eau alors que je me dirige vers la carafe a disposition. Mon mal de tête disparu progressivement alors que je bois un grand verre d'eau et rejoint finalement mon pharaon. Il faut que je sois en forme pour mon premier entrainement avec la soldate, et que j'oublie au moins pour aujourd'hui les images terrifiante de cette nuit. 

Mon PharaonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant