Mon Pharaon

Chapitre 37. Crise d'angoisse

Le soleil s'est couché depuis un moment a présent. Hanji a quitté les lieux il y a bien longtemps a présent, mais elle n'est pas retourné chez elle. Situation de crise oblige, elle a préféré rester au palais, empruntant une chambre réservé aux invités. 

Je me sens terriblement seul dans cette chambre sombre. Livaï n'est toujours pas rentré. Il doit surement être entrain de chercher encore, malgré l'obscurité de la ville. 

Tout est silencieux autour de moi, je n'entends pas l'eau du lac, je n'entends pas les insectes. C'est comme ci le temps c'était arrêté autour de moi. Et cela m'angoisse...

Je n'arrive pas a fermer l'œil, l'esprit au aguets même si je sais que je ne risque rien dans la suite. J'ai plusieurs gardes qui surveillent les différentes entrées, que ce soit la porte ou les fenêtres. Je sais que je ne risque rien... mais pourtant je n'arrive pas a desserrer l'emprise de ma main sur la lame que j'ai caché sous mon drap. J'entends le battement de mon cœur raisonner dans mes oreilles alors que mon regard scrute le moindre recoin de la pièce. 

Calme toi Eren. Si il y a bien un endroit sur cette terre ou tu es en sécurité, c'est ici. 

Je prends de profonde respiration, fermant les yeux pour me décontracter mais cela ne fait pas grand effet. Les battements de mon cœur vont a un rythme effréné. Je suis entrain de faire une crise d'angoisse. 

Je me lève rapidement de mon lit, gardant ma lame fermement accroché a ma main alors que je me dirige vers la salle d'eau. Je trouve un récipient et m'asperge de l'eau sur le visage de ma main libre. L'eau ruisselle le long de mon front, suivant la courbure de mon visage avant de tomber en petites gouttes sur le sol.

- Allé Eren... Calme toi... Tout va bien se passer. Tu ne crains rien.

L'eau me fait un bien fou alors que je continue d'asperger mon visage. Mon angoisse se calme progressivement alors que je me dirige lentement vers ma chambre. Ma main desserre lentement la lame, soulageant mes phalanges douloureuse. Sans le voir, je me doute qu'elle doit être blanche, je sens mon sang pulser dans celle ci. 

Je me rallonge finalement plaçant la lame a coté de moi. La porte s'ouvre finalement lentement sans bruit mais j'arrive a percevoir la légère ombre. Je me crispe sans bouger, resserrant machinalement le manche de ma lame. La personne dans l'embrasure de la porte ne bouge pas, observant les lieux. Je le surveille du coin de l'œil attendant le moindre de ses mouvements pour sortir du lit et le menacer. 

Il bouge finalement, s'avançant lentement dans ma chambre silencieusement. C'est le mouvement de trop. Je me lève rapidement, menaçant l'homme en face de moi. Mon bras ne tremble pas, mon regard ne quitte pas la personne qui ne bouge plus. Un silence pesant s'installe avant que je n'entende la voix de la personne présente. 

- Je vois que finalement les entraînements de Mikasa serve a quelque chose. 

Je baisse mon arme alors que je reconnais la voix de mon pharaon. Que je suis stupide, ma paranoïa a jouer dans mon esprit. C'était sur que ce ne pouvait être que lui. Personne n'aurait pu rentrer sans au moins déclencher une bagarre dans le couloir. 

Je pose ma main sur mes yeux alors que j'essaye de calmer le rythme effréné de mon cœur. Les pas de mon pharaon se rapprochant de moi m'apaisent alors qu'il glisse sa main dans la mienne, retirant l'objet tranchant. Je pose ma tête contre son épaule alors que sa main libre glisse dans mes cheveux longs. 

- Tout va bien. me dit-il alors qu'il continue ses caresses apaisantes. 

J'hoche la tête en signe d'affirmation alors qu'il m'aide a m'allonger sur le lit. Il me rejoint rapidement, déplaçant ma lame de son coté. Je le laisse faire, sachant qu'il a de meilleur réaction que moi. Je sais a présent que je ne risque aucun danger. 

Pourtant une question me brûle les lèvres mais je ne veux pas lui poser de peur qu'il me donne une réponse que je n'espère pas. Je me tourne vers lui, scrutant son profil. Il est allongé sur le dos, son regard fixe le plafond, sa main repose sous sa tête. Je n'ai pas a posé ma question, je sais déjà qu'ils n'ont pas retrouvé Nick. Je me décalé légèrement, plaçant ma tête contre son torse. Sa respiration est calme et m'apaise. 

- Nous continuerons les recherches demain

J'hoche la tête mais je sais au fond de moi que demain le traître sera déjà très loin. Nous ne le retrouverons pas et Livaï le sait aussi. Mais je comprends aussi sa détermination, il ne lâchera jamais, quitter a remuer toute la terre d'Egypte. 

- Tu ne m'as pas expliqué ce que tu m'as dit tout a l'heure

Les yeux fermés, je lui demande de quoi il parle alors que mes doigts dessinent des arabesques  invisible sur son torse. 

- Ta nouvelle invention que tu me parlais ce matin. 

Je souris dans la pénombre avant de caler plus confortablement. 

- Les verrous? 

- Oui c'est ça

- Ça empêche les personnes d'entrer dans un endroit. Je te montre tout ça demain, et on en fait poser sur chaque porte de notre chambre.

Je le sens hocher la tête avant d'embrasser délicatement mon front. Je continue de sourire comme un bêta, l'angoisse parti en même temps que l'arrivé de mon pharaon. Je ferme mes yeux lentement alors que je sens la fatigue prendre possession de mon corps. Je me sais apaisé et en sécurité.