Chapitre 8 : Michael

83 14 11
                                    

     - C'est bon nous avons fait tout le tour, vous n'avez plus besoin de moi.

     Je tiens toujours fermement la jeune femme par le bras qui a cessé de se débattre. Nous venons de faire rapidement le tour de l'immense propriété et nous n'avons pas été aperçus une seule fois. L'heure tourne, et si ma prisonnière est en retard, des gardes la chercheront partout dans la propriété et nous serons attrapés. Elle s'attend sûrement à ce que je la relâche et que je vole un jet privé pour revenir sur la terre ferme, mais elle est bien naïve.

     - Non vous venez avec moi.

     Elle ouvre la bouche pour hurler mais je l'en empêche en couvrant ses lèvres avec ma main. Je regarde furtivement aux alentours et vois un garde qui fait une ronde non loin de là. Je lâche précipitamment la jeune femme mais lui murmure instantanément :

     - Je n'ai pas peur de mourir moi. Si j'échoue à cette mission, quelqu'un viendra me remplacer et nous réussirons quoi qu'il arrive. Mais vous, vous ne voulez pas mourir maintenant je me trompe ? Alors faites ce que je vous dis car je peux vous assurer que si vous me dénoncez, je mourrai mais vous aurez vous aussi quatre balles dans le dos. Ce n'est pas ce que vous souhaitez n'est ce pas ?

     Nous sommes face à face, nos regards ne se quittent pas et je vois ses sourcils se froncer pour la première fois, sur un air de défi. Elle croise les bras et marmonne :

     - Que dois-je faire ?

     - Dites que vous ne vous sentez pas très bien et que vous devez à tout prix rentrer chez vous pour vous reposer.

     Elle réfléchit un moment, puis hoche fébrilement la tête et se colle contre moi en mettant son bras autour de mes épaules pour feindre une grande faiblesse. Nous arrivons près du grand portail à la hauteur des soldats qui nous regardent passer en haussant les sourcils et l'un d'eux lance :

     - Vous partez déjà ?

     - Mon amie ne se sent pas bien du tout, argumenté-je, il faut qu'elle rentre se reposer. Excusez nous auprès de notre hôte...

     Pour rendre plus crédible le mensonge, l'intéressée se met à gémir en se tenant la tête. Le grand soldat ne bronche pas en nous toisant tous les deux et je ne lui laisse pas le temps de poser plus de question. Je continue ma route en trainant la jeune femme et ordonne au marin de démarrer son bateau.

     Une fois à l'intérieur, nous continuons notre comédie car nous sommes toujours observés à travers les fenêtres. J'installe confortablement mon « amie » sur un siège tandis que sa robe rouge traine par terre et que son décolleté penche sur le côté. Elle a les yeux clos et la bouche entrouverte, et je sais tout de suite que je ne pourrai pas la tuer.
Le bateau se met en route et dès que nous sommes assez loin de l'île miniature, je lui glisse :

     - C'est bon nous avons réussi.

     Elle cligne des paupières et rougit en me voyant penché au dessus d'elle. Je m'éloigne et elle rajuste ses bretelles ainsi que ses sandales noires à hauts talons. Je m'assois en face d'elle, et comme à l'aller, elle fait tout pour m'éviter.

     - Comment ai-je pu croire une seule seconde que vous alliez me laisser en vie ?

     Je vois à présent des larmes couler le long de ses joues même si elle essaie de les cacher. Elle aimerait me montrer qu'elle n'a pas peur et qu'elle est en colère, mais je sais bien qu'elle est effrayée. Elle étouffe un sanglot, alors je me rapproche d'elle :

     - Écoutez, je ne vous tuerai pas si vous faites tout ce que je vous dis.

     Cette fois je sens qu'elle explose :

     - Vous n'en avez pas marre de faire ce petit jeu avec moi ? Tuez-moi tout de suite qu'on en finisse !
Je lui prends violemment le poignet et elle sursaute. Je l'oblige à se lever et à regarder par le petit hublot de notre cabine :

     - Nous allons bientôt accoster. Suivez mes instructions à la lettre et je vous jure que je ne vous ferai rien. C'est votre dernière chance.

     Elle plonge ses yeux noirs remplis de larme dans les miens et j'essaie de lui montrer que je suis sincère. Elle ne parait toujours pas convaincue alors je murmure :

     - Après, tout sera fini, je vous laisserai tranquille et vous oublierez cette journée d'accord ?

     Elle hésite, mais c'est sa seule option si elle veut encore avoir une chance de rester en vie. Alors elle hoche la tête et je lui fais part de mon plan.

Hihihi si vous aimez mon histoire n'hésitez pas à mettre un vote ou un commentaire ! 🥰
A la prochaine ! 😘

Double {Terminé} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant