Chapitre 19 : Michael

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Il faut dire qu'elle est vraiment déchainée. Ne cessant de donner des coups à tout va alors qu'elle a été reposée délicatement au sol, elle donne du fil à retordre aux trois hommes qui essaient de la faire entrer à nouveau dans le wagon. Sa robe sale et déchirée ne couvre plus qu'une partie de ses cuisses, et ses cheveux très bien coiffés la première fois que je l'ai vue, ne sont plus qu'une masse brune ébouriffée. Je l'entends encore pester alors qu'elle à été séquestrée dans le métro et Karl demande :

- Comment a-t-elle fait pour s'évader ?

- Elle a cassé un carreau et est passée au travers.

Notre supérieur soupire et s'avance à grands pas vers le carreau brisé à droite de l'avant du véhicule. Il se penche pour apercevoir la jeune femme et lui lance :

- Un de mes collègues a tout fait pour que vous restiez en vie, alors ne gâchez pas cette chance en tentant de faire n'importe quoi. Si je vous vois encore sortir, je ne m'embêterai pas plus avec vous et vous finirez enterrée sous le métro, là où personne ne pourra vous trouver !

Je n'entends aucune protestation de l'intéressée qui a surement dû se faire toute petite et lorsque Karl revient vers moi, satisfait, je marmonne :

- Etait-ce vraiment nécessaire ?

Il hausse les épaules et fait signe à ses amis de le suivre, me laissant seul avec un carreau briser à réparer et une femme déchainée à contrôler. Lorsqu'ils se sont assez éloignés, j'entends quand même Karl murmurer :

- Evitez de vous faire remarquer dans ce genre de situations. Après, certains vous appellent « mes copains obsédés ».
Je pouffe en entendant les grognements de certains et me dirige vers le wagon habité.

Je préfère passer par la porte au lieu de parler à la jeune femme derrière une vitre. Lorsqu'elle me voit, je la sens se détendre un peu. Je suis le seul en qui elle ait confiance ici, alors je fais de mon mieux pour assurer mon rôle de protecteur. Elle est assise sur une chaise, et lance des regards noirs à tout ce qui l'entoure. Je la rejoins et prend soin d'examiner le carreau brisé. Des morceaux de verre sont restés accrochés au contour de la fenêtre, et je remarque une goutte de sang qui coule le long d'un bout de verre pointu.

- Vous vous êtes coupée.

- C'est rien, marmonne-t-elle en cachant une partie de sa cheville.

Je soupire et ne cesse d'observer la petite goutte qui dégouline sur le carreau, puis continue sa chute le long du mur.

- Ca m'arrangerait si vous évitiez de faire ce genre de chose. Je ne sais même pas comment réparer ce fichu carreau.

- Oui je ne le ferai plus, parce que de toute façon, un jour ou l'autre, je me serrai taillé les veines avec les débris de verre.

- Vous n'y pensez pas...

- Si cela me permettais enfin de sortir de ce trou à rats.

Je la regarde enfin et elle en profite pour se jeter à mes pieds en murmurant :

- Je vous en prie, faites moi sortir, vous ferez croire que je me suis enfuie toute seule...

- Comment vous appelez-vous ?

Ma question la fait se figer et elle balbutie :

- Ma...Marine.

- Enchanté Marine, nous n'avons pas pu faire vraiment connaissance depuis que nous nous sommes rencontrés, je m'appelle Michael.

Je lui tends ma main et elle la saisit pour que je l'aide à se relever. Elle fronce les sourcils et s'apprête à parler mais je poursuis, sur un ton toujours aussi détaché :

- Vous comprenez bien Marine, que si j'avais voulu vous faire sortir d'ici, j'aurais trouvé le moyen il y a un bon bout de temps.

Je n'écoute pas sa réponse et m'éclipse, comprenant qu'elle a surement besoin d'être seule.

Les mains dans les poches, je me dirige lentement vers l'échelle qui me permettra de rentrer chez moi, et de peut être, manger avec Axelle. Cette pensée me fait sourire et me redonne un peu d'entrain jusqu'à ce que j'entende un violent tapage à la surface qui me fait accélérer la cadence.

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