Chapitre 85 : Michael

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     - Il se réveille enfin ! Vous êtes sensible mon pauvre Michael.

     J'ouvre difficilement les yeux pour apercevoir Alma penchée au dessus de moi. Je me redresse sur mon lit moelleux d'hôpital et ressens une violente douleur à l'arrière du crâne. J'y porte ma main et grimace.

     - Vous avez une légère lésion à la tête, mais ce n'est rien.

     - Ce n'est peut être rien mais c'est douloureux, tranché-je.

     Je soupire bruyamment et mon ancien chef poursuit indifféremment :

     - Votre copine ne vous a pas loupé, votre tête à cogné pile sur le coin de la porte, ça aurait pu être pire.

     Mon corps et parcouru d'un violent soubresaut comme si je venais de recevoir une décharge électrique.

     - Où est-elle ? Elle va bien ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? J'ai dormi combien de temps ?

     - Du calme superman, me coupe Alma, elle est là votre princesse en détresse.

     Elle s'écarte alors pour laisser apparaître le visage blafard de mon amie. Elle se jette dans mes bras et commence alors une longue étreinte silencieuse certes, mais en fait remplie de sens.

     - Qu'est ce qu'il s'est passé alors ? demandé-je à Alma qui est la seule à être restée dans l'infirmerie.

     On a demandé aux autres de me laisser seul, mais personne n'a osé contredire la représentante dans son désir de rester.

     - Manoé est arrivé et il vous a vu en premier avant de voir Axelle hésiter entre sauter et revenir sagement à l'intérieur. Il a vu du sang couler le long de votre nuque, mais il a préféré s'occuper d'elle en premier, sachant que vous ne vous en remettriez pas si elle disparaissait. Il a réussi à la faire rentrer et à vous amener tous les deux à l'infirmerie. Vous pourrez le remercier chaleureusement.

     - J'y compte bien.

     Toute la pression retombe d'un seul coup et je me sens plus léger, mais je sais néanmoins qu'Axelle est toujours très instable.

     - Votre message a été entendu d'ailleurs. Il a plus fonctionné que le mien. Je n'ai pas tout dit car je savais que vous prendriez la parole pour compléter mes arguments.

     La femme s'assoit brutalement sur une chaise et croise ses bras musclés, tandis que je me redresse, faisant glisser le drap blanc du haut de mon corps.

     - J'en suis enchanté. Reste à convaincre tous les autres.

     - Mais vous les avez convaincus. Je savais que moi ils ne m'écouteraient pas. J'ai toujours tout misé sur vous Michael, mes leçons vous ont été bénéfiques. Vous avez toujours été un élève formidable, et je suis heureuse d'avoir formé quelqu'un comme vous.

     Un silence s'installe. Jamais un aussi bon compliment n'était sorti de sa bouche depuis le début de son entrée ici. Elle l'avait donc gardé pour moi. Cependant un détail m'échappe :

     - Je ne pense pas avoir tout compris. Comment ai-je pu convaincre tout le monde ?

     Elle s'esclaffe et sourit de son exploit :

     - J'ai branché le haut parleur pendant votre monologue saisissant. Tout le monde vous a entendu Michael.   

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