Chapitre 1 : Michael

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Je la croise parfois dans l'escalier quand je pars au travail ou quand je descends les poubelles. Des situations très banales, et c'est ainsi que j'ai remarqué qu'Elle est tout sauf banale. Une peau très pâle, des cheveux dorés et ondulés lui retombant sur les épaules, un petit sourire timide sur des lèvres roses et de petits yeux noisette et malicieux. J'ai l'impression de la connaître et de toujours l'avoir connue, de tout connaître sur elle. J'ai l'impression qu'elle est à ma portée alors qu'elle est en fait si loin. Ce couloir entre nos deux portes qui nous sépare, et qui paraît si infranchissable. Je suis grand, je suis froid, je suis repoussant sans le vouloir. Parfois, je me demande ce que j'aurais pu faire si je n'avais pas la vie que je mène actuellement.

Le feu, les cris, les pleurs et la mort rythment mon travail quotidien. Je ne me permettais pas de mettre une femme ou des enfants en danger. Je me suis déjà éloigné de ma mère, je ne veux pas d'une nouvelle séparation aussi déchirante. Cependant, on me répète souvent depuis que je suis entré, que c'est pour la bonne cause. Une cause qui nous paraît juste, qui mérite qu'on se batte et qu'on meure pour elle.

Je ferme la porte de mon appartement derrière moi et jette la capuche de mon pull sur mes cheveux rebelles. Je descends les quelques marches et me retrouve dehors, devant la route goudronnée. A ma gauche il y a un garage à vélo où seul le mien est attaché. Je m'avance et peux alors apercevoir un groupe d'adolescents qui essaient de couper le cadenas. Je me précipite vers eux en lançant des insultes pour qu'ils déguerpissent, mais j'arrive trop tard. L'un d'eux grimpe sur la selle et s'élance à toute vitesse sur la route suivit des ses camarades qui courent derrière lui.

Aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur. Alors je les regarde s'éloigner avec mon vélo en piteux état et hausse les épaules. Les mains dans les poches, je poursuis ma route à pied. Une voiture passe près de moi à toute vitesse, les fenêtres grandes ouvertes. J'ai à peine le temps d'entendre les trois passagers dans leur voiture de luxe en train de chanter en chœur un hymne de propagande affreux qui retournerait le cerveau à n'importe quel crédule mal éduqué. Encore de fervents admirateurs de notre pitoyable gouverneur.

L'endroit où je me rends est complètement abandonné. J'habitais dans des quartiers comme ceux-là avant de rejoindre l'équipe. Mais j'ai trouvé un travail, et même s'il ne me plaît pas tous les jours et qu'il est dangereux, il me permet de me loger moi et ma mère et de satisfaire nos besoins essentiels.

Je tourne rapidement à gauche en évitant de croiser le regard des personnes allongées sur les trottoirs en train de dormir dans un vieux drap déchiré ou d'attendre en tendant leurs mains sales vers moi. J'imagine que ma vie aurait pu être ainsi, et je les regarde avec dégoût malgré moi.

Je descends un peu plus ma capuche devant mes yeux clairs et me dirige vers un vieil immeuble en décomposition. Je m'assure que personne ne me suit ou me regarde et pénètre furtivement à l'intérieur. Les vitres sont cassées ou inexistantes, la peinture de la façade s'écaille, et les vieilles enseignent qui se trouvaient là, pendent lamentablement dans le vide. Même les sans-abris, ceux qui n'ont pas trouvé leur place au sein de notre société, ne peuvent plus habiter dans ces tas de bois, au risque de se faire écraser par un toit bralant à tous moments.

Le sol grince sous mes pas et je m'avance prudemment vers le milieu de ce qui était sûrement un hall avant. Je déplace un canapé poussiéreux recouvert d'un drap blanc et la trappe apparaît. Je l'ouvre sans difficulté et descends dans le souterrain grâce à la petite échelle dressée spécialement pour moi. Le trou dans le sol de l'immeuble est grossier, fait avec peu d'application, et juste assez large pour me faire passer.

Quand mes baskets heurtent le sol froid et humide, je suis tout de suite abordé par un de mes collègues, que je considère comme mon meilleur ami.

- Mike tu es en retard.

- Je sais Octave, je sais, mais des petits cons m'ont piqué mon vélo.

- Tu venais encore avec cette antiquité ?

- Je n'ai pas vraiment le choix.

Le jeune homme me regarde en haussant les sourcils. Ses cheveux bruns et cours lui retombent devant les yeux et il fait un rapide mouvement de tête pour se dégager la vue. Un sourire vient alors étirer ses fines lèvres :

- Viens, il faut que je te montre un truc.

Il me tapote le dos pour m'inciter à avancer et je le suis sans enlever ma capuche qui me tient chaud dans ce souterrain glacial. Nous passons de l'autre côté du grand fossé qui traverse le tunnel et grimpons quelques marches. Avant, un métro passait là, mais il a été abandonné, alors nous avons établi notre quartier général ici puisque personne n'y met plus les pieds. Notre cachette n'a encore jamais été découverte donc nous continuons d'agir dans l'ombre.

Cette rame de métro doit être si vieille, que des quartiers ont eu le temps de s'établir juste au dessus, de se détruire, et d'être oubliés. Des sans-abris ont établi leur campement juste au dessus, sans même se rendre compte de son existence, et personne ne fait attention à nous. Nous sommes les fantômes de la résistance, ceux qui ne seront jamais reconnus, ceux dont on ne connaîtra jamais le nom, mais ceux qui sont destinés à sauver le monde.

Ou le détruire.

Hey ! Désolé pour l'énorme retard de ce chapitre, cela ne se reproduira plus (j'espère). Ils sont assez courts en plus donc je vais essayer d'avoir un rythme plus régulier. Et j'avais un petit conseil à vous donner... Conservez vos écrits ailleurs que sur Wattpad !!! La fantôme académie a disparu je ne la retrouve plus, donc ne faites pas la même erreur que moi, conservez bien vos histoires sur ordi ou autre. Heureusement il y avait moins de 5 chapitres, peu de vues et aucun vote ou commentaire. Je suis désolé pour ceux qui avaient commencé à la lire, je recommencerais son écriture dans un petit moment. Voilà c'était un petit avertissement pour ceux qui écrivent directement sur Wattpad.
A part ça j'espère que mon histoire vous intrigue et que vous avez envie de lire la suite !

Double {Terminé} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant