Je sens que la discussion est close et de toute façon, nous sommes arrivés. J'ai quand même de la peine pour cette femme si jeune et si fragile qui ne sait absolument pas ce qui l'attend lorsqu'elle sera face au dictateur. Je devrais pourtant la haïr d'être aussi riche et importante et de ne pas penser au bas peuple qui l'entoure. Avant qu'elle ne sorte précipitamment de la cabine, je la retiens par le bras :
- Ecoutez, je ne vais pas faire de scandale je vous le promets. Je vais faire en sorte qu'il y ait le moins de morts ou de blessés possible, mais je n'y arriverai pas si vous n'y mettez pas un peu du votre. Et puis vous feriez mieux de ne pas vous faire remarquer si vous ne voulez pas être accusée de trahison. Nous ne ferons que le tour du bâtiment, c'est tout. Essayez de vous tenir tranquille, je ne suis qu'un pauvre soldat qui suit des ordres.
Elle met du temps à réagir et finit par hocher légèrement la tête. Nous sortons à nouveau bras dessus bras dessous et sommes directement abordés par quatre soldats en uniforme et l'arme au poing.
- Papiers, preuve de l'invitation.
La jeune femme sourit faiblement et tend tout ce que l'homme lui demande tandis que les autres me regardent avec un air mauvais.
- Il n'est pas invité lui, poursuit le soldat après avoir rendu les papiers à ma prisonnière.
C'est le moment où je vais savoir si celle que j'appelle Daisy va me dénoncer ou pas. Si elle suit mon plan, alors tout se passera bien, et dans le cas contraire, je ne sais pas encore comment réagir. Devrais-je tirer sur tout ce qui bouge ? Prendre ensuite la demoiselle et le marin en otage pour qu'il me raccompagne au port ? Mais lorsque je serai là-bas, les forces de l'ordre m'attendront de pied ferme car elles auront été prévenues. Je n'aurais donc qu'à tirer sur mes deux prisonniers et m'enfuir à la nage avant que le bateau n'accoste. Ce projet de repli parait réalisable, mais tout dépend de la réponse de ma soi-disant amie. Je serre très fort son bras pour lui rappeler que je suis en position de force et elle articule :
- C'est un ami, il m'accompagne.
Je pousse intérieurement un soupir de soulagement mais ne laisse rien paraitre devant les soldats qui attendent le moindre signe qui me trahirait pour me sauter dessus.
- Qui vous dit que vous pouvez amener qui vous voulez ici ?
- Votre chef m'a remis l'invitation en ajoutant que je pouvais venir accompagnée.
Je fronce légèrement les sourcils. Elle vient surement d'inventer un mensonge qui pourrait lui coûter très cher. Un silence s'installe. J'ai l'impression que le temps s'est arrêté et que cet instant de quelques secondes dure des heures entières. Les soldats hochent finalement la tête et nous laissent passer.
Le bâtiment ressemble à une véritable forteresse. Nous traversons un gigantesque portail vert rempli de caméras de surveillance et extrêmement bien gardé par des hommes avec d'immenses armes très puissantes sur l'épaule qui regardent devant eux et ne bougent pas d'un pouce. Je déglutis lorsque je frôle le bras de l'un d'eux mais il ne bronche pas. Il fait comme si nous n'existions pas. J'essaie de ne pas faire non plus attention à eux et nous pénétrons dans le domaine du dictateur. Nous devons traverser un grand morceau de terrain qui doit faire office de jardin et je lève alors la tête pour contempler l'immense demeure. C'est un bâtiment circulaire d'une trentaine de mètres de hauteur qui est entièrement conçu en béton sur les dix premiers mètres sans fenêtre, et avec une porte très bien protégée par divers codes et empreintes.
- La base du bâtiment est très haute pour empêcher des terroristes d'entrer, et c'est aussi parce que notre cher représentant voulait avoir une vue bien dégagée sur l'océan et sur son état, m'informe la jeune femme.
Si nous entrons, il y a peu de chances pour qu'on m'accueille à bras ouverts. Faire le tour de la forteresse serait déjà largement suffisant. J'ai déjà pris assez de risques. Je ne suis pas un trouillard, mais je ne suis pas suicidaire non plus. A notre gauche se trouve une gigantesque piscine et à notre droite, un grand par terre fleuri. J'attrape la jeune femme par le bras et la force à avancer vers les fleurs. Je la sens résister et elle murmure :
- Où m'emmenez-vous ?
- Nous allons faire le tour de la propriété.
Elle s'arrête complètement en jetant des regards paniqués tout autour d'elle.
- Vous êtes fou ! Il y a des gardes dans chaque recoin. S'ils nous découvrent et que l'on a un peu de chance, nous nous ferons sûrement arrêter, mais dans le pire des cas, nous serons fusillés sur le champ.
Je continue de l'entrainer vers la droite, loin de l'entrée et elle ne cesse de gigoter dans tous les sens pour essayer de m'échapper. Malheureusement pour elle, je suis bien plus fort.
- Vous leur direz avec un sourire charmeur que vous avez voulu regarder les magnifiques fleurs qui se trouvent tout le long du bâtiment.
- Et ensuite vous me laisserez tranquille ?
Sa voix tremblante et son regard inquiet m'empêche de la regarder dans les yeux. Je sais très bien que si je la laisse en vie, elle ira sûrement me dénoncer aux forces de l'ordre et les prévenir qu'une attaque se prépare certainement. Je déteste faire du mal à des innocents, pourtant je suis obligé, mais si je lui dis, elle fera une dernière tentative pour se sauver et je serai démasqué.
- Avancez et taisez-vous, lui ordonné-je froidement.
Hehe, j'ai publié deux chapitres d'un seul coup parce qu'ils ne devaient en former qu'un seul. Cependant, il était bien trop long alors j'ai préféré le couper en deux ! Je sais que beaucoup de personnes préfèrent les chapitres assez courts alors voilà !
Bye tout le monde 😘
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Double {Terminé}
БоевикGagnante des wattys 2022 ! (Catégorie Romance) (Gagnante concours de @Lun_atique avec le prix "Histoire Merveilleuse", catégorie Science-fiction ^^) (3ème place Pink Skye concours, catégorie Romance) * Michael et Axelle, deux jeunes adultes au pa...
