Chapitre 66 : Michael

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- Axelle ! hurlé-je.

Elle me regarde avec un air d'indifférence et je soupire :

- Laisse-moi participer à cette mission s'il te plait.

- Dans tes rêves.

Karl vient d'arriver dans le grand hall de l'immeuble. Il croise les bras et me lance un regard mauvais.

- Karl, je te promets que je ne tenterai rien...

- Ouais c'est ça, et dès que tu auras une arme dans la main tu nous tireras dans le dos et tu fileras comme un lâche.

- Tu sais très bien que jamais je ne ferrai cela !

- Ah oui ? C'est...

- Fermez-la tous les deux ! nous coupe Axelle. Dois-je vous rappeler qui est le chef ici ?

Karl est piqué à vif. Il serre les dents et jette un regard noir à son chef qui n'a pas du tout l'air intimidé malgré sa petite taille comparé à celle du bras droit. Il se détourne et part comme une trombe en direction des escaliers en renversant quelques chaises au passage.

- Il est toujours jaloux, dis-je lorsqu'il disparaît complètement.

- Quel crétin, ajoute Axelle, mais il est essentiel pour notre cause. C'est de loin le plus dévoué et le plus expérimenté. Je me demande ce que nous ferions sans lui.

Je hausse les épaules et elle plonge son regard dans le mien. Ses grands yeux noisette ont perdu leur éclat. Lorsqu'elle était la petite Axelle, timide et innocente, ils brillaient de gaieté. A présent, ils sont redevenus plus ternes.

- Axelle, ta blessure n'est pas complètement refermée, et je te signale que lui s'est pris une balle dans la jambe. Pour les plus expérimentés, il ne reste plus que moi et Manoé. Tu n'as pas le choix, emmène moi.

- Pourquoi est ce que tu tiens tant à venir ?

Je me pince les lèvres. Pourquoi voulais-je venir ? Premièrement pour empêcher Manoé ou n'importe qui d'autre de faire une bêtise. Je ne voulais plus me retrouver avec le cadavre d'une femme enceinte sur les bras. Mais surtout, je voulais qu'Axelle revienne saine et sauve.

- Pour te protéger, répondis-je avec un petit sourire.

- Toi ? Amateur.

Elle rit et je l'entoure de mes grands bras. Elle se laisse faire et pose sa tête contre mon torse. Tout le monde a besoin d'un peu d'affection de temps en temps.



J'observe la grande demeure au sommet de la falaise. De grands faisceaux lumineux balaient la zone et je me colle contre la paroi verticale. Nous sommes venus en groupe restreint avec des voitures. Nous allons commencer l'ascension de la falaise avec le véhicule et finir à pied pour plus de discrétion. La suite du plan, je l'ai en tête, ce n'est pas très compliqué. A mes pieds coule un ruisseau chantonnant dont l'eau sombre vient lécher le bout de mes chaussures. Karl et Axelle se tiennent près de moi, l'ancien chef prend la parole :

- La route est au bord de la falaise, c'est très escarpé, mais on roulera doucement. La haut, il y a un grand grillage, quelques grenades et le tour sera joué. Les gars s'occuperont de neutraliser les derniers gardes, et nous quatre on ira buter l'enfoiré qui vit tranquille ici.

Il passe les jumelles à son chef et me jette un regard assassin. Il n'a toujours pas digéré le fait que je participe à la mission. Il rentre dans une voiture en claquant la portière derrière lui, tandis qu'Axelle reste un long moment contre la paroi de pierre en observant attentivement le grillage et la villa. Je reste près d'elle et participe à son mutisme, jusqu'à ce qu'elle annonce d'une voix forte :

- On y va !

Double {Terminé} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant