Chapitre 20 : Axelle

60 14 20
                                    

     A nouveau les grands immeubles en ruine, les déchets et les débris qui volètent partout par terre à cause de la brise. Je ne sais pas pourquoi je suis revenue ici. Peut être pour en apprendre un peu plus sur Michael. J'ai toujours été très curieuse, et le fait qu'un de mes amis garde de lourds secrets me dérange et m'agace. Il est déjà parti il y a un bon bout de temps, mais je ne supporte pas l'idée qu'il me prenne pour une fille qui suit et espionne tout le monde.

     J'arrive près de l'endroit où a eu lieu le drame et où gis toujours une tâche marron et malodorante. Je fais un détour pour éviter que des visions d'horreur ne reviennent s'immiscer dans mon esprit et retient ma respiration au moment où j'arrive à la hauteur de la marre de sang. En regardant tout autour de moi, perdue, je comprends enfin que jamais je n'arriverai à retrouver Michael dans un endroit aussi vaste. J'envoie valser un caillou qui se trouve à la portée de mon pied et peste silencieusement. J'hésite à rester assise là, jusqu'à apercevoir quelqu'un, mais en y réfléchissant, je préfère m'éloigner rapidement de cet endroit malsain où trainent toutes sortes de personnes.

     Lorsque je fais volte-face pour rebrousser chemin, j'aperçois un homme à trois mètres de moi que je n'ai pas entendu arriver et qui a l'air de me regarder depuis un moment. Ma respiration s'accélère et je n'ose pas faire le moindre pas. Il me scrute, observe sans aucune gène toutes les parties de mon corps tandis que je commence à trembler comme une feuille. Il ne s'avance pas non plus, ce qui le rend encore plus inquiétant. Il a l'air d'être une statue de marbre que rien ne perturberait et qui attendrait quelque chose. Mais qu'attend-t-il de moi ? Je tente de faire un pas sur le côté pour le contourner, et je me rends compte qu'il ne me regarde plus. Ce serait le bon moment pour filer, mais je vois qu'il est absorbé par quelque chose au dessus de mon épaule. Je n'ose pas me retourner.  Mais à peine l'idée à traversé mon esprit que je sens une présence derrière moi qui me saisit par les bras.

     Je pousse un cri et me débats le plus fort possible pour me dégager de l'emprise de ces mains inquiétantes qui bloquent mes bras le long de mon corps. Celui qui se trouve toujours devant moi s'avance enfin avec un large bandeau blanc à la main. Il le dirige vers mes yeux tandis que je ne cesse de hurler en envoyant coups de pieds et coups de tête dans tous les sens. J'arrive enfin à écraser violemment le pied de mon agresseur qui me lâche dans un cri de douleur. J'esquive son acolyte qui essaie de m'attraper mais je lui file entre les bras. Décidant de courir comme si la mort me talonnait, je pars à toute vitesse dans les recoins les plus sombres des vieux quartiers pour pouvoir m'y cacher plus facilement. Je ne les entends pas me suivre, ce qui me surprend beaucoup. Il ne manquerait plus qu'il y en ait un troisième, dissimulé à l'angle d'un mur.

     Après de longues minutes de sprint, je m'arrête enfin et me retiens de m'écrouler par terre. Ma respiration est saccadée, et un gout de sang prend place dans ma bouche grande ouverte. Des gouttes de transpirations tombent devant mes yeux et mes cheveux blonds se collent à mon front.

     Pourquoi est ce que tout le monde m'en veut autant ? A peine ai-je repris mes esprits, qu'une ombre noire surgi dans la rue d'en face. Elle m'aperçoit et accourt dans ma direction. Je pousse un gémissement et pars dans la direction opposée à celle de la silhouette qui s'approche de moi telle une ombre glissant sur le sol.

Double {Terminé} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant