Chapitre 64 : Axelle

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Les nouvelles recrues sont arrivées. Cette fois je n'ai pas pris la peine de me cacher. J'en ai assez de porter un asque à longueur de journée. Il est temps que j'assume enfin ma véritable personnalité. Je les ai salués un part un et ils m'ont tous regardée avec une lueur d'espoir et de témérité dans les yeux. Une bouffée d'énergie est montée en moi, jusqu'à ce que je vois passer un petit garçon avec sa sœur sûrement, qui lui, m'a regardée tristement, avec ses joues sales et son pantalon troué, tandis que la petite, avec son air timide, m'a tellement fait penser à moi à son âge que j'ai failli en pleurer.

Moi et Michael. Ils nous représentaient, ils étaient comme nous. Ma gorge s'est nouée, en pensant au fait qu'ils risqueraient bientôt leurs vies, sûrement juste pour nourrir leur famille. Je suis partie en trombe et j'ai pensé au choix de Michael. J'y ai réfléchi si longtemps que, pour me punir d'avoir songé à de telles choses, je me suis entraînée à taper sur un sac de frappe sans gants jusqu'à en avoir les jointures qui saignent.

Ma blessure commence nettement à disparaître et je songe à participer à la prochaine mission. Voilà déjà plusieurs semaines que je reste au quartier général, et l'inactivité m'angoisse. Je fais énormément de sport tous les jours en prenant garde que mes points de suture ne se déchirent pas, et Michel, quant à lui, reste enfermé dans une cellule improvisée à longueur de journée. J'ai de la peine pour lui, mais il l'a mérité, et il ne semble pas contrarié.

Je termine mes étirements et m'allonge sur un matelas poussiéreux. Je n'ai plus envie de dormir dans l'appartement en ville. Il me rappelle trop le temps où Mike et moi vivions ensemble, insouciants, amoureux...

Ma nuit se termine brusquement par mon réveil en sursaut. Encore un rêve atroce qui m'enserre la poitrine, et fait couler des larmes le long de mes joues pâles.

Je me tourne sur le dos et prend une grande inspiration. Ils ne me quitteront jamais. Même si un jour notre mission s'achève et que la politique et la démocratie redeviennent comme avant, je pense que je ne serai plus de ce monde.

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