Chapitre 21 : Axelle

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     En prêtant plus attention à ce qu'il se passe derrière moi plutôt que devant moi, je ne remarque pas l'homme qui débouche dans la rue délabrée et que j'heurte de plein fouet. Il m'attrape par les coudes pour m'empêcher de tomber en avant et je me débats quand même en croyant que c'est un de ces sales types qui me poursuit depuis tout à l'heure.

     - Axelle, c'est moi Michael.

     Je cesse brusquement de lui frapper la poitrine et lève enfin mes yeux vers son visage. Je m'apprête à dire quelque chose lorsque la silhouette s'arrête à seulement quelques mètres devant nous. C'est encore un autre homme que je n'ai jamais vu et qui toise Michael durement :

     - Michael aide moi, supplié-je, trois hommes me poursuivent depuis tout à l'heure, mais je ne sais pas pourquoi.
Il se place devant moi d'un air protecteur et je m'accroche à son dos comme si j'avais peur qu'on ne m'arrache à lui.

     - Qu'est ce que tu fais, demande le troisième homme dont les traits se dessinent petit à petit lorsqu'il marche dans la lumière.

     - Je vous retourne la question.

     - Tu me vouvoie maintenant ?

     - Je sais que vous êtes tous les trois.

     L'ombre s'esclaffe et continue de s'approcher tandis que nous reculons prudemment.

     - C'est Karl qui vous envoie n'est ce pas ? poursuit Michael.

     - Ouais, on doit lui ramener la fille. Il a précisé qu'on devait la ramener vivante alors t'affole pas.

     Michael se retourne brusquement, m'attrape le poignet sans violence et affiche un petit sourire en coin devant ma mine perdue et effrayée.

     - Je vais aller dire deux mots à Karl, ajoute-t-il en se tournant à nouveau vers mes agresseurs qu'il à l'air de connaitre.

     - Pas question que tu prennes la fille avec toi !

     - Eh bien allez le chercher.

     L'homme s'avance vers nous d'un pas menaçant :

    - Écoute petit, je n'aime pas beaucoup que ce soit toi qui me donne des ordres, alors moi je suis ceux de notre supérieur. On embarque la gamine un point c'est tout.

     Je sens que cela va vite dégénérer. Michael semble hésiter et je sens son emprise sur ma main se desserrer. Il ne va quand même pas me livrer à ces bandits ? Il me lâche alors complètement pour s'avancer le plus près possible de celui qui veut m'enlever. Leurs nez se touchent presque et leur respirations bruyantes se mélangent. Je me recule instinctivement en sentant une bataille arriver.

     - Tu ne la toucheras pas tant que je serai là.

     J'ai l'impression d'être dans un film lorsque le héros veut à tout prix protéger sa bien-aimée et même dans une situation pareille, je ne peux m'empêcher de me demander si Michael m'aime vraiment. Je rougis malgré moi à cause de mes pensées grotesques et entends à peine l'homme menaçant murmurer avec un sourire mauvais :

     - On peut remédier rapidement à cela.

     A cet instant, je me demande alors où sont passés les deux acolytes de ce dangereux malfaiteur. Attendent-ils son feu vert pour se jeter sur nous ? Je regarde avec inquiétude tout autour de moi mais ne voit rien d'alarmant. Un bruit sourd retentit alors juste derrière moi. Michael est allongé par terre et se tient fermement la mâchoire d'où jaillit un filet de sang. Celui qui vient de le frapper renouvelle son attaque en visant cette fois-ci son ventre où il donne de violents coups de pieds.

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