Fou !

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"C'est qui encore, celle-là ?" S'interroge l'ancien agent de police, alors qu'il est assis sur une table d'auscultation, le torse nu.

Devant lui est posté une petite femme, d'environ un mètre soixante et vêtue d'une tenue d'infirmière. A l'aide de son stéthoscope, qu'elle passe de gauche à droite, en haut et en bas, de son buste ; elle examine méticuleusement son rythme cardiaque. Chaque fois qu'elle place l'instrument d'écoute sur une zone examinée, elle porte une attention particulière à ce qu'elle perçoit dans ces oreillettes. Pendant que Aomine, lui, la scrute intensivement pour essayer de comprendre ce qu'il fait ici.

Honnêtement, il a dû mal à saisir le calme de la situation ; c'en est presque inconcevable. Sûrement à cause de l'adrénaline, qui a fait pulsé son coeur au possible, il y a de cela quelques minutes. Son esprit, échauffé pour un combat imminent, l'est toujours. L'ancien agent est prêt à dégainer ses poings, à les achever de sa force et de sa rage, prêt à leurs faire mordre la poussière. Il est chaud ! Les hauts et les bas, l'intensité des deux ascenseurs émotionnels qu'il a subi, ont eu raison de lui. À deux reprises, il a pensé que tout était perdu, alors qu'en réalité rien n'était joué.

Sans le moindre doute, en usant du peu de force physique qu'il possède, il aurait certainement compromis l'infiltration de ces camarades et sa crédibilité de prisonnier en déperdition. Quoique... si on réfléchit... Kuroko l'aurait certainement renvoyer dans sa suite prémium, au lit trop dur et mur blanc. Cet agent double aurait tout fait pour garder son infidélité secrète, auprès du parti. Dans ce cas de figure, Aomine n'aurait pas hésité à lui coller une beigne, qu'il n'aurait jamais oublié. Et frêle, comme ce commandant l'est, cela aurait été un K.O direct.

Mais maintenant, ils sont là, dans l'infirmerie pourrie de la prison. Aomine a le cul sur une table, au beau milieu d'une ambiance douce. Et celle-ci, cette atmosphère calme et reposante, contraste réellement avec les minutes intensives, que sa tête a gardé en mémoire. Aomine est complètement paumé entre apprécié ce moment de répit ou ne pas se relâcher. Ceci dit, suivant aveuglément ses camarades d'évasion, il attend, sans rien dire, que la planche à pain leur donne son retour médical.

C'est à n'y rien comprendre...

Kuroko, lui a bien annoncé qu'une personne les aiderait. A-t-elle, aussi, aidé Akashi ? Où est-elle ? Serait-ce cette bonne femme ? Après tout, il n'y a qu'eux ici. Cela ne peut-être personne d'autre... Enfin, d'après l'expérience que Aomine a vécu cinq minutes plus tôt, cela prouve bien qu'il ne faut pas se fier à sa première constatation. Alors, une multitude de question vient une nouvelle fois lui embrouiller l'esprit. Bien qu'il ne remet pas en doute les capacités du cyan, mais en allant jusqu'au bout de son raisonnement, le plan mis en oeuvre comporte alors une faille. Mais laquelle ? Il y en a forcément une. Un minuscule détail qui va venir tout foutre en l'air ! C'est trop beau !

« Qu'est-ce que t'aurais fait, Akashi ? J'arrête pas de me poser des questions... C'est irréel, pour moi tout ça... J'ai tant besoin de toi... » Se dit Aomine, troublé dans ses pensées larmoyantes.

Alors, il cherche la réponse sur les visages du cyan et du brun. Peut-être que sur leurs figures, il réussira à déceler le bon, du mauvais... au moins dans cette situation. Ses yeux tentent de fouiller la moindre parcelle d'émotion sur Kuroko, en vain. Le visage du commandant est beaucoup trop impassible. Est-ce à cause de ce qu'il a vécu dans la milice ? A ce grade là, il a dû en voir des choses. Il a dû en vivre des évènements, qu'il regrette. Son faciès démontre clairement que son coeur est scellé à double tour. Il est donc impossible de capter, quoi que ce soit. Il a montré un sang froid inégalable et ne semble retirer cet air froid, sous aucune circonstance. Donc naturellement, l'attention du patient se porte sur le visage de Kiyoshi. Et il transmet déjà un peu plus d'émotion. En revanche, Aomine n'a pas le temps suffisant pour y de discerner quoi que ce soit ; la brune l'interrompt dans son analyse :
"Bon, ta fréquence cardiaque est un peu élevée. (Elle pose un doigt sur son menton.) Cependant, j'imagine qu'avec l'adrénaline libérée, en pensant à ce qui t'attend, c'est normal. Alors, je ne me fait pas de souci, déclare la brune.

Toi, moi et un ballon !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant