Toi, moi et un ballon !

Impossible

"Eeh, Aomine ! Comment ça va ? Oh mais c'est qui ton nouvel ami ?, demande une enfant toute mignonne, dont la chevelure est d'un rose pastel magnifique.

- Salut Satsuki ! Lui, c'est un baka laisse tomber.

- Oh, mais t'es sérieux Aho ! Pardon, je m'appelle Kagami Taiga, reprend l'enfant au cheveux de feu.

- Ouais c'est ce que j'ai dit, c'est Bakagami ! ", après ses mots le petit bleu pique en fou rire. Une main se perche sur une épaule de son nouvel ami, une autre lui tient le ventre.
Alors qu'on entend encore le rire rempli d'innocence et de joie, l'image de ce souvenir se trouble et le rire devient lointain. Une autre son plus triste, d'abord derrière le rire, gagne en volume jusqu'à remplacer cette gaieté.

"Satsu' pourquoi tu pleures ? C'est qui l'connard qui t'as fait du mal ? Dis moi je vais l'buter ! s'énerve le jeune adolescent, basané.

- NON ! Tu peux rien faire... Son père étouffera l'affaire. J'pensais qu'il m'aimait..., réussit-elle à dire entre deux sanglots.

- Calme toi. On est là dis nous ce qu'il se passe ? On va pouvoir t'aider, tente de calmer le carmin.

- Je suis enceinte..."
Les pleures résonnent encore dans la tête du basané et le visage de sa sœur ainsi que de son meilleur ami restent encore gravés, terrifiés face à la nouvelle.

Quand soudainement apparaît le souvenir du visage de la rose, les larmes aux yeux, tenant dans ses bras son bébé, heureuse ; "Yû. C'est beau pour un garçon, non ?" a-t-elle sorti. Elle était magnifique, elle incarnait le bonheur.

Quelques secondes plus tard, Yû essayant tant bien que mal, du haut de ses cinq ans de mettre le ballon dans le filet, apparaît dans ce rêve. Une moue boudeuse s'affiche plus les échecs s'enchaînent. Aomine le prend alors dans ses bras, ballon à terre. "T'en fait pas, un jour t'y arrivera. Et ce jour là, on jouera pendant des heures. Seulement toi, moi et un ballon."
Le sourire sur la frimousse du jeune garçon réchauffe le cœur de son oncle.
Plus loin, le son d'une alarme est preçu par son ouï : celle de la milice. Quoi ? Mais pourquoi Yû est menotté ? Satsuki, elle pleure ? Et c'est Kagami qui la réconforte ? Mais qu'est-ce qui se passe ?

"Yûûû !" se réveille soudainement Aomine, encore un peu sous le choc de ce mauvais rêve.

Aujourd'hui, il doit partir voir Akashi, encore, et honnêtement il aurait pu s'en passer. Sûrement car lorsqu'il pense à cet homme un nœud, dont il ne connaît la cause, se forme dans son ventre. Dans la folie de la dernière fois, il a passé le coup de téléphone pour lui dire qu'il acceptait. Ce dernier, lui a seulement précisé de le rejoindre à une adresse. Il a senti cette sensation de son coeur, stressé de la réaction que Akashi pourrait avoir, ou peut-être de savoir qu'il l'a déjà remplacé. Depuis qu'il connaît l'adresse et la date du lieu de ce rendez-vous, toutes ses pensées ne se sont dirigées que sur cet événement. Malgré tout, le simple fait de revoir cet homme au charisme imposant fait battre à toute vitesse cet organe vital.

L'heure de partir retrouver l'ancien journaliste approche et Aomine est déjà en retard. Devant sa voiture sa sœur de cœur l'embrasse. Le hâlé allume le contact, et avant de démarrer, fait crier son moteur ; résultante : une Satsuki râleuse. Fier de son exploit, un sourire vainqueur plaqué au visage, il lui sort un "Tu feras un bisous à Yû de ma part" et décolle.

Une expression de satisfaction se lit sur le portrait du serveur, au moment où il voit Akashi entrain de s'impatienter dans son coin. Il s'avance pour être à son niveau et abaisse sa fenêtre comme pour l'accoster. Son regard charmeur et taquin qu'il dévoile à cet instant trouble légèrement Akashi, qui ne laisse rien paraître devant lui.