L'entrepôt entier est en pause. Plus personne ne mange. Plus personne ne parle. Les dribbles ont cessé. Tout comme les tirs sur les paniers, aussi. Et pourtant, les centaines d'œils, braqués sur le cyan, rugissent ensemble la même question muette. Tout le monde le regarde et se demande quel est l'origine de ce raffut. Quand soudain, un pleur assourdissant de nourrisson, hurlant comme une alarme, réveille l'équipe organisatrice. D'un bond, Seijuro se précipite vers Kuroko et attrape le poignet du bleuté. D'un pas hatif, le journaliste l'emmène à l'abri de ces yeux accusateurs, qui plonge sûrement le commandant dans un embarras sans équivalent. Alors que seul le son est de leurs pas fendent le silence, Seijuro perçoit derrière lui un : "Apparemment, le plat était beaucoup trop chaud." qui a provoqué le rire de toute l'assemblée et "Excusez-nous pour cette pagaille." Dans la seconde qui suit, les dribbles reprennent leur mélodie ainsi que le brouhaha convivial des repas harmonise ces notes chaleureuses. Tout cette atmosphère tendue s'est envolée en un éclair. Et à cet instant, le cœur du rose ne peut s'empêcher de tomber un peu plus dans l'étendue d'amour, envers son élu.Cela dit, le cyan toujours embarqué à la suite de Seijuro, ils finissent par entrer dans le même pré-fabriqué, rempli de tentation quelques minutes plus tôt. Non loin, le journaliste repère une chaise et installe Tetsuya sur celle-ci, sans plus attendre. Akashi, qui pensait qu'être loin de toute la foule apaiserait son camarade, a le pouls qui palpite terriblement dans ses veines et le sang qui ne fait qu'un tour, en constatant l'état de son ami. En effet, les paumes de Kuroko, tournées vers le ciel, s'agitent de frayeur. Mais s'il n'y avait que ça...
Les prunelles du milicien factice, pourtant d'un bleu si pur et ensorcelant, sont assombris d'une panique indescriptible. Ses pupilles bougent vivement de droite et à gauche, comme une pesonne perdue dans une salle, en quête de la sortie. L'homme paraît être coincé dans un autre monde, baricadé dans sa terreur. Et parce que ce n'est pas suffisant, sa bouche s'ouvre et se ferme, encore et encore, sans qu'aucun mot ne sortent véritablement.« Que lui prend-t-il ? »
C'est une question à laquelle Akashi s'était juré de ne plus se poser, depuis la mort de sa mère. Bien trop souvent, cette interrogation était venue le ronger, quand il entendait les pleures de son père. Devant ce commandant pétrifié de peur, Akashi se retrouve à ses six ans, incapable de comprendre pourquoi un vide a pris place dans le regard de son paternel.
"Kuroko, dit-il d'une voix qui se voulait calme. Je vous écoute.
- Je ne savais pas... Je ne savais pas, qu'ils allaient venir... Je vous jure ! Je vous jure, Akashi ! je ne savais pas !
Il répète ces mots en boucle, tel un enfant ayant réalisé la pire bêtise. Cette musique que fredonne fanatiquement Tetsuya comme pour se dédouaner, entraîne un long frisson le long de l'échine du journaliste.
- Ça va, ça va, concède ce dernier. Expliquez-moi calmement, de qui me parlez-vous ?
- Cet homme et cette femme...
- Oui ?
- Ce sont... ce sont... Hanamiya Makoto et sa soeur, Hebia.
- Ils font partis du gouvernement c'est ça ?
- Makoto est le bras droit du Président. Il l'appelle quand il a besoin de lui, pour des recherches confidentielles ou bien des renseignements.
Un blanc s'installe, plombant, pesant, comme une enclume qui s'écrase lourdement sur les épaules du rose. Était-ce une mauvaise blague ? Voulait-il lui faire peur ? Les auraient-ils trompé ? Les neurones de Seijuro fusent mille questions à la microseconde.
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Toi, moi et un ballon !
Fiksi PenggemarLe pays est sous le despotisme de ce fumier d'Haizaki. Les jeux, le sport et d'autres formes de loisir sont petit à petit supprimés, ne reste seulement les magouilles et le travail à charge. Akashi, ancien journaliste, vie ou survie dans le monde o...