«il l'a»

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Maintenant, trois semaines que les deux hommes poursuivent témoignages et excès des miliciens. Tout deux, en ont vu des vertes et des pas mûres. Des actes tout aussi choquants les uns que les autres. Ce faisant leurs liens se renforcent et la barrière qu'ils se mettent s'évaporent peu à peu. Il vient même parfois, que les deux hommes, après avoir passé un certains temps à repérer un acte déplacé des rigolos qui forment la nouvelle police, décident de prendre une pause dans un fast-food. Dans ces moments là, ils partagent leurs ressentis, leurs joies et il arrive même qu'un des deux se confie. C'est rare. Pourtant ce geste, cette habitude qui naît entre les deux, n'est autre que le début, encore en sommeil, d'une nouvelle forme de relation pour eux. Dans ces moments d'échange, ils apprennent sur l'un et sur l'autre, découvrant le caractère de chacun pendant les témoignages. A présent, ils ne peuvent nier qu'ils s'apprécient, même un peu. 

En ces jours, il est rare de se réveiller heureux. Ou du moins content. Pourtant, pour notre serveur aux airs de séducteurs et quelques peu nonchalant, ce matin est un bon matin. Il est de bonne humeur est Dieu sait comme c'est rare pour Daiki Aomine d'être d'une humeur aussi joviale après un réveil. Sans doute est-ce grâce aux nombreux jours passés en compagnie d'un homme qu'il découvre courtois ?

Alors qu'il peine, tout de même, à se diriger vers la cuisine aidé par les réclamations de son estomac, il remarque que la maison est encore endormie. Une idée lui vient alors en tête. Au diable son ventre aujourd'hui Aomine est de bonne humeur et il compte bien la partager.

C'est d'un pas décidé qu'il rejoint la chambre de la rose. Ouvrant la porte sans le moindre bruit, puis se faufilant tel un félin sur ses coussinets, il se glisse dans le lit de sa meilleure amie ,et  recouvre ses jambes de la couette encore chaude. Ensuite, Aomine se rapproche jusqu'à coller son torse contre le dos de la jeune femme et pour finir il l'enlace de ses bras. Une étreinte à la fois douce, protectrice et réconfortante. 

Cet instant chaleureux lui rappelle les nombreux matins où sa meilleure amie venait se blottir dans son lit, après s'être enquillé des sodas et des bonbons toute la nuit, quand ils étaient encore dans l'âge de l'innocence. Le lit de Satsuki était souvent à côté du sien mais le matin, ils se réveillaient souvent tout les deux, comme une soeur qui vient trouver du réconfort de son pénible réveil auprès de son grand frère. Quand, ils ont choisi d'habiter en colocation ces câlins matinaux étaient devenus plus fréquent, le week-end, après ces semaines de cours insupportable. Mais à présent adulte, ces moments se sont petits à petits éclipser de leur quotidiens. 

De brèves minutes s'écoulent et le réveil tout en douceur de Satsuki s'amorce. Elle se retourne pour faire face l'assaillant de son sommeil. Un sourire vient déformer les lèvres de ce dernier devant le visage encore ensommeillé de la rose. De manière naturelle, elle lui rend et vient se blottir contre son ami. Cela fait si longtemps qu'elle ne s'est pas émergée ainsi. Pourquoi ne pas en profiter ? D'un commun accord inaudible les deux restent dans cette position un long moment. Profitant de ces instants de petit bonheurs. Quelques caresses par ci et d'autres par là, de l'un et de l'une, comme d'antan. 

"T'es de bonne humeur ce matin. C'est rare. Je vais pas m'en plaindre, fait remarquer doucement la rose.
- Ouais, je sais. Profites... ça me fait du bien à moi aussi, avoue-t-il. Cependant un petit ricanement provenant de Satsuki parvient jusqu'aux oreilles du bleu. Pourquoi tu rigoles ?
- La dernière fois que t'es venu dans ma chambre comme ça, c'était pour Tôko. Après un court silence, elle reprend. T'es heureux. Je sais que vous vous voyez de plus en plus, avec Akashi..." la dernière partie de sa phrase, a été dite mélangeant à la fois soupçon et déduction. Aomine lui répond d'un simple sourire. Profitant dorénavant de ce câlin matinal.

Tôko est une ex du serveur.Il est resté un peu plus d'un an avec elle. En fait c'est elle qui lui a donné le goût de la justice.
Il l'a fréquenté sur la campus universitaire de Satsuki. Toutes les deux ont été dans la même classe. Un jour la rose a invité Aomine dans l'une de ces soirées qu'organise les facs. Si il s'en souvient bien, il se sont rejoints dans un bar avant de bifurquer dans une boîte de nuit. Les deux jeunes adultes ont tout de suite accroché et au fil des jours qui passent ils ont senti qu'entre eux l'amitié est caduque.
Alors ils se sont mis ensemble doucement mais sûrement. Petit à petit, le comportement du brun a changé. C'en a été limite si il ne vivait plus que par elle et ne voyait plus que par ses yeux. Le pire dans tout cela c'est que c'était pareil pour Tôko.
Elle l'a changé. Avec elle, il a fait les choses bien. Mais un jour alors qu'elle devait rentrer d'une soirée entre amies, ces dernières l'ont planté à la dernière minute. Elle s'est retrouvée seule dans la pénombre de la nuit. La jeune femme n'a pas remarqué qu'elle était suivie. L'agresseur l'a violé et laissée pour morte à deux rues de leur immeuble.
Après cet évènement Aomine s'est refermé sur lui même. Il ne compte plus que sa famille et s'ouvre très peu vers les autres. Ou seulement pour un soir ou deux.
Il n'est pas difficile de comprendre alors quelle est la difficulté pour lui d'accepter ce qu'il ressent pour Akashi. Pourtant ses sentiments semblent être de plus en plus évident et compliqué à nier.

Toi, moi et un ballon !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant