« Putain… c’est quoi ce mal de crâne atroce ? Ils y sont pas allés de main morte sur la dose… »
Le retour à la réalité que subit Aomine est laborieux. Il rassemble ses forces pour se redresser, en grognant de douleur au fur et mesure qu’il émerge. Son dos prend appuie contre le mur, tandis qu’il tente de garder le cap, de résister face à cette déferlante de souvenir, éclatant en incontrôlables flash. La tête baissée, il est complètement immergé dans ce soudain afflux de mémoire. En cherchant à atténuer cette douleur ingérable, sa main se pose délicatement sur son visage.
Mais, c’est sans compter ces insupportables questions, qui viennent lui mettre l’esprit en miettes. Et, ces folles réflexions s’amusent à renforcer les battements du tambour qui lui fracasse le crâne. En essayant de calmer l’agitation de ces interrogations fastidieuses, Aomine relève péniblement la tête. Ainsi, sa vue, encore dans le brouillard, discerne à grand-peine ce qui se présente devant elle. Quand il parvient à se concentrer un peu plus, Aomine distingue des barreaux, qui le séparent d’un long couloir. Et lorsqu’il regarde autour de lui, le serveur frissonne de cette ambiance glaciale et pesante, qui caractérise la pièce.Alors, ça y est ? Il y est bel et bien… en cellule. Alors c’est comme ça… Une salle fait de quatre murs, blanc de blanc, qui l’enferment dans un isolement total. Un espace indifférent de toute bienveillance, le cloitrant dans sa morosité. Une zone où la chaleur humaine est impénétrable car l’atmosphère maîtresse, ici, gèle tout sentiment. Et à peine Aomine est-il éveillé qu’il a la sensation que cette froideur ambiante le possède un peu plus à chaque respiration.
Quelle ironie du sort ! Lui, un ancien gardien de la paix, qui se retrouve à croupir derrière les barreaux. Alors qu’il faisait ce qu’il lui semblait le plus juste, tentant de libérer la population des injustices de ce tyran. Aomine en aurait certainement ri, si la douleur dans sa tête était moins hargneuse.
Cela dit, cette pensée dérisoire laisse derrière elle un goût amère. Elle avait emmené avec elle la nostalgie des souvenirs. Ainsi, les paroles de Momoi, geignant de son indéfectible sarcasme, caressent doucement ses oreilles. Les chamailleries avec Kagami, lui esquissent un triste sourire. La tête boudeuse de Yû quand il perd contre lui, durant une partie de jeu vidéo, le noie dans cette nostalgie. En repensant à tout ces moments avec eux, Aomine sombre dans des pensées mornes et larmoyantes. Et c’est certainement dû à la profonde mélancolie qui émane de cette pièce, qu’il est entraîné dans une spirale hallucinatoire. Alors, le hâlé vagabonde à travers les nombreux moments qui envahissent son imagination, pensant qu’il ne pourra y assister. Et dire qu’il ne les reverra plus…
Depuis le règne infâme du nouveau président, jamais Aomine a entendu dire que des appréhendés avaient été affranchis. C’est pourquoi il ne prétend même pas avoir l’espoir de retourner parmi les siens.
“Ah, vous êtes enfin réveillé !”, s’éclame Ryû.
Par surprise, Aomine sursaute, tiré si brutalement de ses pensées affligeantes.
Le brun s’approche alors de la cellule de son ancien camarade de police, d’une démarche perverse, un sourire sournois gravé sur sa gueule. Alors, il prend le temps de considérer soigneusement le basané. Et le milicien détecte dans les saphirs d’Aomine une lueur de compréhension. Une fois que Ryû a assez contemplé Aomine, il recule pour faire don d’un regard effroyablement méprisant, envers le prisonnier de la cellule d’à côté.“Bien dormi, vous deux ? demande-t-il d’un ton faussement inquiet.
- Tsk ! Ta gueule, Ryû !, la voix d’Aomine mord tendrement l’oreille de milicien.
- Après avoir dormis pendant quarante huit heures, j’imagine que oui. (quelques secondes passent avant que Ryû ne reprenne la parole.) Pendant que vous tapiez votre meilleure sieste, on a fouillé de fond en comble votre maison, Akashi. Je pense que vous vous en doutez, nous sommes à la recherche du recueil de témoignage, dit-il plus sérieusement. Mais… nous l’avons trouvé nulle part. Ce faisant, Akashi et toi, Aomine, passerez, tour à tour, dans nos salles d’interrogatoires.
- C’est quoi ce bordel ? De quoi tu parles ?, s'écrit le hâlé, un semblant de peur dans la voix.
- Ooh… mais tu le découvriras bien assez tôt, ne t’en fais pas. Et comme je suis un homme rempli de bonnes intentions, mon cher Aomine, on commence notre petite enquête avec ton ami…”
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Toi, moi et un ballon !
FanficLe pays est sous le despotisme de ce fumier d'Haizaki. Les jeux, le sport et d'autres formes de loisir sont petit à petit supprimés, ne reste seulement les magouilles et le travail à charge. Akashi, ancien journaliste, vie ou survie dans le monde o...