La Marche

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Depuis l’événement, chaque jour qui passait, Akashi et Aomine, ainsi que tous les autres ne manquaient jamais une occasion d’allumer la télé. Le lendemain du tournoi, le président avait parlé : “Un groupe de personnes mal intentionnées instaure progressivement, entre vous et le gouvernement, un climat d’insécurité totale. Un tournoi de basket illégal a été créé, sans qu’aucun membre des forces de l’ordre ou même de la protection civile ne soit sur place en cas de danger. Cela prouve à quel point leur désir de nous séparer est grand et dangereux”, avait-il proclamé, derrière son bureau. Teppei et Kuroko avaient bondi de leur chaise, devant cette absurdité monstrueuse. Ainsi pour étouffer la flamme d’espoir des habitants de Tôo, les arrestations tombaient comme des petits pains. Chaque habitant devait sortir avec une autorisation, sous peine d’être envoyé en cellule sans sommation. Dans les rues, l'ambiance était lourde, pesante, ramollissant tout corps belliqueux. Les réunions étaient bannies, plus personne n’avait le droit de se retrouver ensemble, s’ils n'habitaient pas dans le même foyer. Et les délations récompensées, toute personne dénonçant son voisin voyait ses chances d’être appréciée par les miliciens un peu plus, donc de pouvoir vivre sa vie tranquillement. En observant tous ces phénomènes dans l’ombre, Akashi s'était dit qu’au final ils n'avaient pas avancé ; c’était toujours pareil. Cette situation le torturait affreusement ; il n'en dormait quasiment plus. Et puis, comme si ce n’était pas suffisant, Kuroko avait été renvoyé de son poste. Seijuro cherchait un moyen de contre-attaquer, il avait prévu une réponse du gouvernement, mais… rien ne venait. Petit à petit son impuissance lui fit perdre courage, il en était presque à baisser les bras. Comment pouvait-il proclamer la paix, si sa motivation le perdait, pensait-il. Sans compter que Aomine partait toujours voir son meilleur en douce, ignorant complètement les dangers qu'il prenait. Akashi devait vite trouver une solution, sinon l'impuissance le tuerait…

Et pendant que ses neurones baissaient les bras, un jour attablé pour déguster le miraculeux repas de Riko, les lumières de son esprit vif se sont rallumés.

“J’ai été voir Kagami hier, avoue Daiki, resserrant la main qu’il a posé sur la cuisse de son homme. Et avant que tout le monde m’engueule, il m’a parlé d’un mec qui était parti en cellule, juste parce qu’il portait un tee-shirt d’une couleur que le milicien n’appréciait pas…

Le groupe reste sans voix.

- Je sais pas vous, mais là ça s’empire… Vous nous avez fait venir ici, parce que notre travail vous a intéressé. J'en suis infiniment reconnaissant, mais je vous me dois d'être honnête avec vous... Je suis prêt à continuer avec Seijuro de notre côté si ça ne s'arrange pas et que tous nos efforts s'effondrent, poursuit-il. Mais là, j’en ai marre de rester sans rien faire… J’ai de la famille ici, on en a tous, mais… j’ai pas envie que mon petit frère regarde sa mère se faire embarquer sous ses yeux.

- Qu’est-ce qu’il faisait le mec ? S’intéresse Kotaro, oubliant vite son repas.

- Rien, il marchait… Rentrait du taffe, je crois…

Soudain, les yeux du rose se sont agrandis et sa tête s’est relevée. La voilà la solution ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? D’un coup, ses lèvres s’unirent avec celles de Daiki, qui bien trop surpris n’a pas vraiment répondu.

- T’es un génie ! Lui dit-il pour la seconde fois.

- Euh… Pas que je me lasse de ces initiatives et compliments, mais…

- C’est tout simple, nous n'avons qu’à organiser une marche !

L’assemblée ne bronche pas, incompréhensif à ces paroles. Une marche ? Une balade ? Riko et Hyuga le regarde presque en rigolant. Murasakibara stoppe l'avancée de sa fourchette vers sa bouche, tentant de comprendre la situation. Lui, qui est plutôt du genre à laisser couleur, est à la grande surprise de tous intrigué par ce qui se dit à table. Elodie et Kotaro foncent les sourcils, perdus eux aussi. Seul Kuroko garde son visage impassible, malgré ses interrogations interne. Il se réjouissait de connaître toujours un peu plus le rose, qui n'a de cesse de l'epater à chaque fois. Cette réflexion lui arrache un sourire.

Toi, moi et un ballon !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant