«Viens frangine»

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Aomine a fini sa séance. Et honnêtement il en avait bien besoin. Il a pu évacué tous ses troubles, ses questionnements. Si les sports ludiques comme le basket sont peu conseillés, le sport en salle, lui, reste accessible. Après tout pourquoi s’en privé ?

Avant de partir, il décide de prendre des nouvelles de sa petite famille. Il est vrai que cela ne fait qu’une semaine qu’il est parti, cependant il ne peut arrêter de se faire du mouron pour X ou Y raison. Alors histoire de se rassurer, et en toute franchise car il veut entendre le son de leurs voix, Aomine téléphone.
“Allô ?
- Salut Satsu’, comment ça va ?
- Même si ça ne fait qu’une semaine ; tu nous manques déjà, avoue-t-elle à l’autre bout du combiné. Cette confession soulage le brun dans son ressenti.
- Vous me manquez aussi. T’arrives à tout gérer, ça va ?
- Oui, ne t’en fais pas pour ça. Kagami m’aide pas mal.
- D’accord”
Les deux adultes discutent un long moment de la pluie et du beau temps, des nouvelles qui circulent et de futilité. En fait, Momoi et Aomine ne se sont jamais trop séparés, aussi loin et aussi longtemps, alors c’est un sentiment nouveau qu’ils ne connaissent pas.
“Bon c’était pour prendre de vos nouvelles, reprend Aomine. Je te rappelle plus tard, okay ?
- Oui, j’ai hâte. A plus tard, profite bien avec Akashi, lance la rose.
- Salut Daiki, hurle Yû, sûrement dans le salon en train de jouer à un jeu vidéo.
- Embrasse le de ma part, s’il te plaît”.
Lorsque son amie acquiesce il se sent enfin capable de mettre un terme à la conversation.

« J’ai pas de nouvelle de Kagami. Je vais en profiter pour savoir comment il va aussi. »

Aomine s’installe dans les vestiaires, mais avant de rentrer ; son regard tombe sur le corps d’une belle jeune femme. Son corps est divin. Aucun homme ne pourrait lui trouver un défaut, si ce n’est d’être trop parfaite. Il la reluque de bas en haut. Ses yeux remontent de ses mollets à son fessier aux courbes luxueuse. Tout naturellement, il prolonge sa contemplation sur le haut de son corps. Sa poitrine n’est pas énorme mais pas non plus trop plate. Tout ce qu’il aime. Sans mentir, Aomine se retourne généralement sur les femmes aux poitrines exagérées. En revanche, pour elle, il n’en fallait ni plus ni moins, son corps est tellement harmonieux. Un vrai plaisir pour ses pupilles. Son visage est tout aussi gracieux. Ses yeux noisettes sont l’incarnation de la gaminerie. Les cheveux bruns, légèrements ondulés et qui lui arrive aux épaules, accentue le charme impressionnant qu’elle possède.

Il revient à lui quand elle dépasse et referme la porte des vestiaires pour femme.

«Merde, elle était magnifique celle là

Peut-être qu’il y a plus d’un mois, avant la rencontre avec Seijuro sûrement ; Aomine n’aurait pas hésité une seconde à la draguer. Jouer de son charme et l’avoir dans son lit, avant d’apprendre à la connaître si elle avait été à la hauteur pendant l’acte. Certainement qu’il aurait essayé de la revoir pour savoir quel est son caractère, savoir si elle saura gérer ses états d’âme, savoir si elle est jalouse ou bien possessive. Peut-être est-elle une vraie plaie et juste un bon coup d’un soir que l’on revoit deux ou trois fois ? Peut-être seraient-ils devenus sex-friends ? Ou alors, peut-être qu’elle aurait été une piètre partenaire d’un soir ? En tout cas, entre les deux, il y aurait eu une nuit, un mois, une semaine, on ne sait pas ; sans sentiment ni attache, quelques chose de bref. Une chose est sûr : maintenant il n’en a que faire. Il ne peut commettre un tel acte sachant qu’une autre personne occupe ses pensées.

Le contact de Kagami s’affiche sur l’écran. Son doigt presse le mobile et des sonneries retentissent.
“Salut Aho !
- Hey Baka, ça va ?
- Ouais et toi ? Alors comment ça se passe là-bas, avec Akashi ?
- On dort dans la même chambre figures toi, son tic revient. Dès qu’il parle du journaliste un sourire se présente sur son visage.
- Ouuuh, te connaissant il va pas faire long feu, se moque gentiment son meilleur ami.
- Non, je veux pas le brusquer. Et puis c’est pas un mec facile. Je suis pas sûr que si j’arrive à le chauffer, il se laisse tenter.
- Il en aurait bien besoin alors, cette fois ci Kagami et Aomine rient de bon coeur devant la remarque du carmin.
- Tais toi baka, reprend Aomine encore un peu amusé. Je veux faire les choses bien avec lui, tu vois ?
- Ça me rappelle Tôko...
Mouais... peut-être. Et toi alors avec le pilote, il arrive quand ? Je serai rentré j’espère.
- Beh, je te raconterai quand on sera tous les deux d’accord ?”
Sur ce les deux amis se saluent sur une bonne entente.

Maintenant dans le couloir, le serveur se dépêche de rentrer dans sa chambre pour se prendre une bonne douche.

«Peut-être qu’il acceptera de la partager avec moi ? »

A cette idée, Aomine laisse échapper un petit ricanement. Il sait pertinemment que le jour où Akashi et lui prendront une douche ensemble, il neigera à Bordeaux. Perdu dans ses pensées hasardeuses, la voix d’une femme l’interrompt.

“J’peux savoir pourquoi tu rigoles ?”, a-t-elle lancé, se plantant devant le bleuté. C’est la femme de tout à l’heure, celle au corps de rêve. Son sourire reflète l’assurance. Cette une femme qui plaît et elle le sait. Alors un homme aussi beau que Aomine ne lui fait aucunement peur. En fait pour tout vous avouer elle est de la même famille que Elijah. C’est elle sa soeur. Cependant elle a l’air un peu plus espiègle que son frère.

“Je me présente : Youla. Ravie de te connaitre, annonce-t-elle enthousiaste à l’idée de se faire un nouvel ami.
- Aomine Daiki”
Ce dernier repart vers sa chambre suivi par Youla. Elle lui pose beaucoup de question et ne cesse de parler. La française déborde d’énergie. Mais bizarrement Aomine se prête au jeu et écoute patiemment les paroles de la jeune femme. Il apprend donc qu’elle est venu avec son frère, mais qu’il reparte dans un mois. Bien qu’elle soit un moulin à parole, la bonne humeur de la métisse lui rappelle, un temps soit peu, Satsuki. Il est tellement rare qu’elle pleure. Son sourire ne se défait presque jamais de son visage.
De ce fait, il décide de parler à son tour, lui dévoilant sa famille, ses amis, ses hobbits et sa passion. En fait la jovialité de la brune est contagieuse, une vraie maladie. Elle la trimballe avec elle et la transmet à ses rencontres.
Alors que cela ne fait pas plus d’une heure qu’ils se connaissent une complicité naît entre eux. Tous deux le ressentent mais aucun ne saurait dire quelle en est la nature. Il y a ce truc, ce feeling, cette connexion que l’on rencontre pas souvent. Ils le sentent car, Youla et Aomine, en connaissent les signes. Les signes d’une amitié ou d’un flirt et dans ce cas il y a les deux.
Une amitié, car ils s’entendent comme chien et chat, un flirt car les regards ne trompent pas.
Sans qu’ils ne s’en aperçoivent Aomine et la française sont à quelques pas de la chambre du serveur. Leur discussion suit son cours jusqu’à ce que tous deux ne se taisent ébahis devant le spectacle qui se produit devant eux.
Un homme, que Daiki ne connaît de nulle part, sort de sa chambre. Si il ne se trompe pas, il tient quelqu’un par la taille. Et maintenant, il l’embrasse.

“Tsk…”

L’homme en question se dirige vers les nouveaux amis et s’arrête au niveau de Youla. Il tend un bras pour l’inciter à le rejoindre et ajoute un “Viens frangine. Demain on a une journée chargée.” D’un signe de la tête la concernée et Aomine se disent au revoir.

Devant la porte Aomine ne se sent pas de rentrer. Il hésite un long moment et finit par prendre son courage à deux mains pour abaisser la poignée.
Akashi est sous la douche et ses vêtements sont encore éparpillés partout dans la pièce.
Un vrai bazar. Le serveur n’est sans doute pas le plus intelligent du binôme, cependant pas besoin d’être un grand savant pour comprendre ce qu’il s’est passé entre ses deux hommes.
Son coeur se serre et ses poings en fond de même, une colère grandissante s'immisce envers lui-même. En effet, de savoir qu’un autre ait pu toucher le journaliste, qui est un stratège hors pair et un peu tyrannique sur les bords de temps en temps, avant lui le fout en rogne. L'homme qu'il a croisé dans le couloir respire la modestie et le respect. On ne peut pas dire que toutes ces qualités étouffent Daiki, c’est vrai. Et pourtant il voit bien qu’il a un effet monstrueux sur Akashi. Pour la première fois depuis bien longtemps il se met à douter.

« Peut-être que je ne suis pas assez bien ? »

Akashi sort de la salle de bains et découvre un Aomine en pleine réflexion sur son lit. Il est allongé, calme et semble se poser une somme innombrable de question. De voir son acolyte réfléchir n’est pas coutume. C’est alors qu’il prend conscience de la situation, en vue de l’état de la chambre. Le caleçon d’Akashi encore en vrac, près du lit du serveur qui plus est.
Le regard saphir se braque sur le journaliste, puis il se lève et part sans un mot, se doucher à l’eau froide. Histoire que de rafraîchir ses idées et de tenter de gérer cette situation.

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J'espère que ce chapitre vous a plu hihi.

Toi, moi et un ballon !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant